Il y a quelques mois, la France accueillait une artiste bien particulière: Hatsune Miku. Icône de la musique pop japonaise… 100% virtuelle. Cette fois-ci, c’est un artiste en chair est en os qui entre dans le monde du pixel : DJ Marshmello et son masque en forme de guimauve a donné un live virtuel sur Fortnite qui a réuni plus de dix millions de gamers le weekend dernier. Artistes et compositeurs investissent toujours un peu plus l’univers du jeu vidéo. Un phénomène loin d’être “game over”.

Level 1 : des bips en veux tu en voilà

Il est loin le temps des premières arcades où la musique des jeux vidéo s’élevait à de simples bips répétés en boucle et qui nous donnaient la migraine après des heures de jeu. Les bornes d’arcade  des années 70 ont fait de la musique un élément de racolage pour inciter les joueurs à glisser une pièce dans ces machines infernales. Merci Pac Man et Space Invaders pour le capharnaüm !

La naissance des premières consoles comme la NES a révélé l’importance de la musique dans le jeu. À partir des années 80, les développeurs ont passé la main à des experts pour créer des thèmes comme l’iconique ” underworld” de Super Mario Bros. Des compositeurs et des musiciens célèbres ont assuré la relève comme Jean-Michel Jarre dans le jeu de 1998, Captain Blood.  Mais la musique trouve pleinement sa place dans le monde du  jeu vidéo avec l’arrivée de consoles utilisant le format CD comme la playstation. Parmi les célèbre artistes s’étant illustrés à cette époque, le Dj japonais Ken Ishii qui a produit la musique du boss final du jeu Rez.

Des orchestres entiers se forment dès lors pour donner une teinte musical aux jeux. En 2012, l’industrie de la musique de jeux vidéo est saluée pour la première fois. Le compositeur américain  Austin Wintory remporte un Grammy Award pour sa musique du jeu Journey. Une consécration.

Rappeurs et jantes chromées

Dans le palmarès des jeux où l’univers musical est le plus exploité les jeux de simulation sont en bonne position. Proches de la vie réelle, les concepteurs de ces derniers prennent à malin plaisir à placer des morceaux connus de tous dans leur scénario. Les jeux de voitures en sont un parfait exemple. On se souvient du jeu de racing par excellence Wipeout (1995) qui a donné la note au style musical très électro utilisé dans la plupart des jeux de course avec The Future Sound of London ou encore Fluke. La série des Need for Speed nous avait  aussi bluffé avec sa BO éclectique: Jamiroquai, Mos Def, The Doors… de quoi nous donner envie de prendre le volant illico presto.

La production phare de chez Rockstar Games, Grand Theft Auton’a pas à rougir de sa BO. À bord d’une voiture (volée ou non) la station radio GTA nous embarque dans des univers variés: rock, hip-hop, punk, country, tout y est ! Le cinquième opus du jeu comprend 18 stations de radio musicales diffusant plus de 500 titres. Une boxset des compilations radio a même été éditée ! Après Solomun et Tale Of Us et avant The Black Madonna, le DJ Dixon est apparu dans “After Hours”, la nouvelle extension de Grand Theft Auto V, le temps d’une heure de mix.

À l’image de la chanteuse r’n’b Kelela et de sa version Sims pour son clip “Frontline”, les artistes n’hésitent pas à mettre leur image au sein même d’un jeu. Le rappeur américain Game a eu, lui aussi, droit à son personnage dans GTA V«Quand tu es dans un jeu vidéo, tu as atteint le sommet mec.»

Assassin’s Creed en concert

Après un pèlerinage d’un nouveau genre sur les traces du jeu phare d’Ubisoft, Assassin’s Creed fait encore vibrer la capitale. Pour la première fois, fans de la saga et mélomanes pourront apprécier la musique du jeu en live avec la Assassin’s Creed Symphony à partir de au Palais des congrès le 29 juin 2019. Piochant dans l’intégralité du répertoire issu des onze jeux, un orchestre et un choeur de 80 personnes présenteront, lors du concert de deux heures, les plus grands morceaux, composés par Jesper Kyd, Lorne Balfe ou encore Sarah Schachner. A ne pas rater !