DIGITAL COVER

 

CRÉDITS MODE DIGITAL COVER

Léman porte une veste et un pantalon AGNÈS B, une chemise CHRISTINE PHUNG,

des baskets ADIDAS et des bijoux personnels. 

 

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SÉRIE MODE

 

 

CRÉDITS SÉRIE MODE

Photographe Henrik Jessen – Assistante photographe Eloy Velaine 

Styliste Barbara Boucard – MUA & Hairstylist Mario Arriagada 



 

 

RHYTHM. LIVE SESSION

 

CRÉDITS MODE LIVE SESSION

Léman porte une veste ADIDAS, un pull MAISON MONTAGUT,

un pantalon et chaussures FENDI et des bijoux personnels. 

 

 

CRÉDITS LIVE SESSION

Direction artistique Henrik Jessen & Modzik Connect! – Réalisation Bellanopolis

Assistante Eloy Velaine Assistant plateau & lumière Théo Nebout – Montage  Yuna Palfroy+ Emma Mabilon – 

Ingénieur du son Arthur (MOTIF Prod) – Styliste Barbara Boucard – Hair & Makeup Mario Arriagada 

Assistante cheffe de projet Ninon Collier – Production Agence Modzik Connect!

Remerciements label Warner Music France (Parlophone) et E-STUDIOS

 

 

 

L’INTERVIEW

 

 

 

Si Léman vous dit quelque chose, c’est peut-être que vous l’aviez déjà aperçu dans l’émission The Voice en 2017, ou bien que vous venez tout simplement succombé au charme de son tout premier album récent. En effet, après une série de singles, ce n’est que cette année que l’artiste né à la frontière  franco-suisse décide de sortir Adieu Musique, un album aux allures pop, qui expose sans filtres ses tourments, ses failles et les travers de sa vie. Après une nomination en tant que révélation francophone masculine aux NMA 2025, Léman annonce une date à la mythique salle de l’Olympia en 2026.

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Après sa performance pour Modzik, où il a démontré une maîtrise vocale incontestable (malgré un léger rhume…), nous nous sommes isolés avec lui dans sa loge pour une entrevue intimiste que l’on vous laisse découvrir. Il y raconte sa musique, mais surtout son parcours : un chemin sinueux dans l’industrie, au fil duquel Léman façonne son univers et forge sa volonté d’artiste. Ancien membre d’un groupe de rock, admirateur d’AC/DC comme d’Alain Bashung, l’ex-candidat de The Voice nous confie ses ambivalences, revient sur la création de son premier album et retrace avec nous les étapes de son ascension.

 

Avant d’en venir précisément à la façon dont tu abordes la musique, j’aimerais d’abord comprendre comment tu as débuté dans le milieu. Tu as commencé via Hokins (groupe de rock, NDLR), pour ensuite faire The Voice en 2017, mais ce que l’on dit rarement, c’est que tu as songé à faire des études pour devenir avocat. À quel moment as-tu pris la décision de te lancer totalement dans la musique ?

Quand je pensais à devenir avocat, je m’étais déjà lancé en solo. Chronologiquement, j’ai commencé avec mon groupe Hokins, dans lequel nous essayions, avec les autres membres, de comprendre comment fonctionnait l’industrie musicale. On voulait “percer” comme on dit, on voulait sortir des CD… Mais tout ça s’est arrêté en 2016. Et là, The Voice m’a approché à nouveau, parce qu’ils m’avaient déjà contacté pour participer à leur émission en 2014, et j’avais refusé. Mais à ce moment-là de ma carrière, ça tombait plutôt bien parce qu’on venait de se séparer avec le groupe, et je ne savais plus vraiment où aller musicalement donc je me suis lancé ! C’est en faisant The Voice que j’ai commencé à envisager l’avenir. Je m’interrogeais sur ce qui s’offrirait à moi une fois l’émission terminée, je réfléchissais à la suite. Je me suis demandé ce que j’allais faire. « Est-ce que je veux faire de la musique seul ou en groupe ? Quel genre de musique ? » Mais The Voice m’avait déjà lancé en solo donc j’ai continué comme ça, je me suis mis à créer mon univers et à chercher mon propre nom d’artiste. Après l’émission, ça n’a pas tellement marché pour moi… J’ai commencé à vivre une vraie traversée du désert. Je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire de ma vie, si la musique était réellement faite pour moi. J’étais dégouté… totalement déprimé. Je ne me disais pas que j’allais gagner The Voice, mais je pensais que ça serait un tremplin, que je pourrais signer en maison de disques, travailler avec une petite équipe… Avoir déjà de la visibilité en fait. Après, j’en ai tiré plein de bonnes choses quand même : j’ai rencontré des gens supers, je me suis fait des amis et j’en ai appris beaucoup sur moi-même. Mais pour la suite professionnelle, je suis resté seul, je n’ai pas été contacté par des maisons de disques ou des producteurs, pas de concerts non plus. C’est là que je me suis dit que j’arrêtais tout ! C’était trop dur, tant pis ! C’est aussi à ce moment-là que j’ai pensé reprendre les études, faire des études de droit pour devenir avocat par exemple, ou alors de science politique. Puis après réflexion, je me suis dit que je ne pourrai pas me passer de musique, que je devais continuer là-dedans, au risque de ne pas pouvoir vivre de mes chansons. Dans ce cas là, tant pis, je donnerai des cours de guitare (ce que je faisais à l’époque).

 

Tu as commencé la musique par le rock. Enfant, tu aimais Angus Young d’AC/DC et tu as repris des chansons comme My Wild Love des Doors, pour ensuite te tourner vers du rock-électro (via le groupe Hokins). Aujourd’hui tu signes un album très pop. Comment expliques-tu cette évolution musicale ? Qu’est-ce qui t’a amené à visiter tous ces genres?

Depuis toujours, quand j’étais gamin, j’ai été bercé par plein de styles différents. Chez moi, il y avait du AC/DC, du Pink Floyd, mais aussi beaucoup de musique classique. Mes parents écoutaient de l’opéra, de la pop, enfin, des musiques différentes. C’est ce qui m’a donné envie de tester des choses, de faire de la musique pour moi sans trop me préoccuper des cases dans lesquelles on pourrait me ranger. Donc je bossais à fond ! Je n’avais pas d’album à sortir, ni de tournée, mais je travaillais comme un fou sans but particulier, je voulais apprendre des trucs, essayer et faire de la musique. Dès que je trouvais un son cool, je me posais la question de savoir pourquoi ; ou pourquoi je trouvais tel ou tel son moins cool. Est-ce que c’était la prod ? Les paroles ? Le mix ? Cette façon de faire un peu aléatoirement, seul dans ma chambre, m’a permis d’apprendre plein de trucs différents sur mon style et la musique. J’étais en autodidacte, j’apprenais beaucoup sur Youtube, je regardais sur des sites, sur des formations en ligne… C’est dur, mais c’est un bon moyen de développer sa propre discipline. Tout ça a participé à construire ma musique aujourd’hui. Par exemple, dans mon album, Le Square des Absents est composé d’un quatuor à cordes-voix, sans aucun autre instrument autour. Au contraire, d’autres chansons sont très pop, même presque rock, comme je faisais à l’époque d’Hokins. Je trouve ça trop cool d’avoir plusieurs registres, de mélanger un peu tous les styles, c’est super ! Mais j’essaie quand même de garder une cohérence entre tous les morceaux, j’ai essayé de le faire dans l’album en tout cas.

 

Tu évoquais Le Square des Absents et le quatuor cordes-voix. Dans ta discographie comme dans ton album, certains morceaux (comme Jvqtsm ou Petit Garçon ) semblent empreints d’une esthétique proche de l’animation, rappelant même l’univers de Tim Burton, notamment L’Étrange Noël de monsieur Jack. Est-ce un choix conscient ?

C’était totalement l’idée, particulièrement sur JVQTSM, puisque l’idée de la chanson était de dire des paroles horribles, mais au millième degré. Dedans, je parle de quelque chose qui est partagé par 100% des êtres humains : nos accès de violence, mais de façon très ironique ! Je parle donc de tuer quelqu’un que je déteste mais, en le faisant “joyeusement”, cela crée un contraste que je trouvais intéressant. Au final, cette chanson devient très bon enfant, et mêle à la fois un côté “dark” mais aussi très joyeux. Aussi, je trouvais ça cool de pouvoir mélanger deux univers sonores. Donc oui, Tim Burton a été une inspiration dans cette lignée, le but était d’obtenir une production très “fantasy” et “dark pop”.

 

En repensant à tes inspirations premières : ta reprise des Doors, les sons que tu as sortis avec Hokins ou ta collab avec Okay Cactus, tu as commencé à chanter en anglais. Avant de ne chanter plus qu’en français, dans tes premiers EP en solo. Quel a été le point de bascule? Qu’est-ce qui ça a changé pour toi dans ta relation avec la musique? 

C’est marrant parce que quand j’étais au collège, j’écrivais des textes en français déjà, mais pas vraiment en anglais. Ensuite, je me suis éloigné du français pour me rapprocher de l’anglais parce que, historiquement, c’est la langue du rock. J’ai écouté énormément de rock en anglais, comme Radiohead, j’adore ça ! Donc naturellement, quand on a commencé avec Hokins, on chantait 100% en anglais et puis le 2e EP était mi-français, mi-anglais. Au fil du temps, je me suis rapproché peu à peu du français. Et puis au collège, les textes m’ont toujours passionné, je voulais comprendre pourquoi tel texte me touchait plus qu’un autre, comprendre ce qu’il racontait… C’est marrant, parce que je m’en suis éloigné, puis j’y suis revenu. Et puis j’ai commencé à m’intéresser aussi à d’autres formes de textes, pas uniquement dans la musique, en lisant de la poésie, de la littérature, dans plusieurs formes d’écritures en fait.

 

Et dans quelles formes d’expression te sens-tu le plus à l’aise ? En français ou en anglais ? 

On est en France, donc chanter en anglais peut être un avantage quand on est hésitant, puisque le public ne comprend pas tout. Tu peux dire des choses plus  » bâteaux », et ça passe. Mais quand les gens comprennent, il y a une autre force, c’est de pouvoir les toucher, de les atteindre plus facilement. Ça nécessite de vraiment travailler ses paroles, sinon c’est ridicule, c’est un exercice compliqué. Aussi, vis-à-vis des sonorités, je trouve ça plus dur en français : bien faire sonner du français, c’est une autre gymnastique ! Mais ça se fait très bien, il y a plein de gens qui le font très bien d’ailleurs. Même avec des textes qui sont peut-être un peu plus abrupts et difficiles à comprendre comme Alain Bashung par exemple. D’ailleurs, un de ses auteurs qui bossait avec lui, Boris Bergman disait : « ce qui compte, c’est le son avant le sens. ». 
À l’époque, il disait ça. Je pense que je suis à la fois d’accord mais pas toujours. Ça dépend des chansons, de l’intention de la chanson.

 

En parlant de ton évolution musicale, on note également que jusqu’à maintenant, tu n’as fait qu’une collaboration musicale (Okay Cactus). Travailler avec d’autres artistes fait-il partie de tes projets? Quelle serait ta collab de rêve? 

Ouais à fond ! Franchement, carrément, faire des collabs avec plein de gens, ce serait trop cool. Après, le truc le plus important, c’est qu’il faut soit créer la chanson directement avec l’autre artiste, soit tu crées en t’imaginant trop la partager avec telle personne. Ça veut dire qu’il faut surtout avoir la chanson qui convient à cette personne. Par exemple, pendant le tournage de la session, on écoutait du Rosalia. Bon, je rêve totalement de faire un feat avec elle dans l’idée (rire) mais encore faut-il avoir la chanson qui nous aille bien à tous les deux ! Et ça c’est une autre paire de manches…

 

Sur Adieu Musique, personne ne t’est venu en tête dans le processus créatif? 

Non, sur ses chansons-là, je ne me disais pas qu’il fallait les partager, en tout cas pas celles-ci. Personne ne m’est venu en tête, il y a pas eu d’évidences. Mais ça viendra, il y en aura d’autres.

 

C’est vrai que les chansons de ton album te concernent directement, tu as cette dimension très introspective dans Adieu Musique. Tu y parles beaucoup d’amour, mais aussi de la mort, ou encore de ton ressentiment vis-à-vis de la musique. Quels événements de ta vie t’ont conduit à créer Adieu Musique

Cet album-là, il part de loin quand même. Il y a plusieurs années de travail : la chanson la plus vieille, je crois que c’est Mélancolie Jolie que j’ai dû commencer en 2019, donc c’est dire… Après, elle a eu 100 000 formes, je l’ai pensée et repensée pour l’album. Et puis il y a 12 chansons qui le composent. C’est un album qu’on a fait en équipe. Un album c’est beaucoup de temps, si je compte chaque petite idée qu’on développe et qu’on jette, ça prend un temps énorme ! Et on en a jeté beaucoup ! En fait, il y a des chansons qui m’ont accompagné avec le temps et naturellement, je me suis dit que c’était cool qu’elles se retrouvent sur l’album parce qu’elles avaient leur place, comme pour Mélancolie Jolie par exemple. Et inversement, il y a des chansons qui sont plus récentes, qui sont nées en préparant l’album et qui parlent de comment je me sentais ces derniers mois en le faisant. Comme Dis-moi par exemple, où j’ai repris le texte avec un ami. Mais il y a plusieurs parties de ma vie dans Adieu Musique, ça parle de plein de choses qui se sont passées. C’est quand même un album qui parle beaucoup de résilience, de savoir comment rebondir après les coups durs que la vie peut t’infliger. Mais ça fait partie de la vie, c’est comme ça !

 

Dans ce même questionnement, pour le morceau Petit Garçon, des thèmes plus spécifiques  dénotent. Tu parles du privilège blanc, du privilège masculin et d’autres injustices encore. Comment ces sujets sont-ils apparus dans ta musique?

Je suis quelqu’un de très passionnée par la politique, surtout dans le sens de la science humaine. Je trouve ça passionnant de m’intéresser à la manière dont les êtres humains vivent en harmonie entre eux. Mais quand on commence à s’intéresser à ces sujets, il faut aussi savoir ouvrir les yeux sur les inégalités, sur comment on vit et ce que les autres autour de nous vivent. C’est important de se rendre compte que lorsqu’on est un garçon, qui plus est blanc, en France, on est quand même plus avantagé que les autres. Pour autant, je ne suis pas coupable de l’être, je suis né comme ça, mais ça ne m’empêche en rien d’être conscient des avantages que je peux en tirer injustement dans la société. Et c’est de ça que parle Petit Garçon : je me retrouve dans mon rôle d’enfant espiègle et naïf, qui se demande « bah pourquoi j’ai tout ça moi et pas les autres alors que je n’ai rien fait de plus pour le mériter ? ». Cette chanson, elle dit juste que j’ai regardé un peu autour de moi, et je me suis rendu compte de ce que j’étais, du privilège que je peux avoir. J’aimerais que ça ne soit pas comme ça.

 

Pour en revenir à Adieu Musique, tu  parles de sujets que l’on est tous amené à traverser (santé mentale, deuil, rupture). Quel a été l’écho de ton album auprès de ton public ? Quels sont les retours face à un album si personnel ? 

Le meilleur exemple qui me vient, c’est quand on était sur la scène de la Cigale, il y a quelques semaines, et que tout le monde connaissait chaque parole de chaque chanson. Toute la salle chantait du début à la fin, ça m’a choqué et ému. J’avais l’impression d’être face à un tsunami. C’est à ce moment-là que je me suis dit que mes paroles devaient vraiment toucher les gens pour qu’ils les connaissent à ce point par cœur. Je reçois aussi des messages et des commentaires sur les réseaux sociaux de gens qui me disent qu’ils se sont reconnus dans telle ou telle parole, souvent sur les titres Les étoiles ou Le chat. Je remarque que chacun se réapproprie un peu ma musique selon sa sensibilité ou son vécu.

 

Par rapport à l’aspect visuel de ta musique, tu as travaillé plusieurs fois avec Loïs Eme, et pour ton dernier album, tu as déjà clippé trois morceaux (Les étoiles, Adieu Musique, Jvqtsm), tu as partagé des backstages et plusieurs visualizer. As-tu l’intention de clipper d’autres morceaux pour cet album ? 

Oui, on a fait des images pour tous les morceaux. Des visualizer principalement. Et à part Le chat, ils ont tous été tournés en extérieur, près de l’océan. Je trouvais ça cool d’avoir des paysages comme ça qui, en eux-mêmes, racontent un peu la chanson. Parfois c’est très spontané, par exemple, on est parti à trois dans les Landes pour clipper Mélancolie jolie, et là, je me suis retourné et j’ai vu la lune, énorme, derrière moi. Le fait qu’elle semble me regarder pendant que je chante sur la dépression, c’est là que je me suis dit « ça a trop de sens, c’est ça que je dois faire ! ». Et pour chaque titre, le visuel fait un petit clin d’œil à mes paroles, comme ça on raconte un plus chaque son.

 

Et concernant la scénographie de tes concerts, comment ça se passe ? Comment fais-tu la transition de ton univers sur la scène ? 

La scéno a déjà été mise en place pour la scène de la Cigale et on va la réutiliser pour la tournée de janvier à mars. Je n’ai pas pensé à la scénographie par rapport aux vidéos mais il y a quand même une cohérence entre tout ça. Par exemple, sur scène on a créé une sorte de soleil qui projette de la lumière avec toutes les nuances que peut justement avoir le soleil, entre des tons très sombres, mélancoliques et d’autres plus lumineux et joyeux. On a essayé de faire quelque chose de très sobre et élégant mais de contraster avec ce gros soleil qui permet d’harmoniser l’image globale de la scène.

 

Tu es aussi programmé en octobre prochain à l’Olympia, tu as prévu de garder cette même scénographie ? 

Je pense qu’on va continuer de retravailler tout ça pour sans cesse proposer de nouvelles versions du concert. Il y aura sûrement de nouvelles chansons, on sera un peu plus sur scène etc… On compte garder le concept initial mais on essaye toujours de le renouveler un peu pour le faire évoluer.  Par exemple, pour mon concert de la Cigale, c’était la version de la Maroquinerie mais grandement mise à jour avec un changement de la setlist, de la scénographie, des instruments, on a retravaillé le son, etc, c’était très intense !

 

Aujourd’hui tu remplis des salles comme La Cigale et on l’espère bientôt celle de l’Olympia. Qu’est-ce que ça te fait de vivre ça, en contraste avec ce que tu exprimais dans la chanson Adieu musique ? Est-ce que ce succès vient, d’une certaine manière, consoler ce que tu ressentais lorsque tu as écrit cette chanson ? 

En réalité, je ne me rends pas trop compte de tout ce qui m’arrive. Mon titre Adieu musique, je pense que ça s’entend, c’était vraiment un cri du cœur mais le plus sincère possible. Je l’ai écrit à la suite d’un rendez-vous qui s’est extrêmement mal passé avec une maison de disques que j’admirais beaucoup. Le fait que ça se soit mal passé, je pense que je l’ai ressenti comme l’échec de trop. Après celui de mon groupe de musique, The Voice, et tant d’années à galérer, j’étais prêt à tout abandonner. Je m’étais résigné au fait que peut-être que la musique n’était pas faite pour moi. Mais finalement, j’ai chanté cette chanson à la Cigale devant une salle remplie qui connaissait mes paroles par cœur ! Sur scène, je ne m’en rends pas trop compte mais c’est surtout après, quand je revois les vidéos. C’est vrai que ça me console dans l’idée que j’ai bien fait de ne pas abandonner, mais je ne cesse de me dire que tout ça n’a pas vraiment de sens. Je pense qu’il y a une partie de moi qui a du mal à croire que tout ça est arrivé.

 

Mais finalement, tu ne te dis pas parfois que tu devais passer par tous ces échecs pour en arriver là ? 

C’est exactement ce que je me dis, et ça m’a déjà permis d’écrire une belle chanson ! Mais au-delà de ça, ces échecs m’ont surtout appris plein de choses. J’ai eu une période où je me demandais pourquoi cette fois-ci ça n’avait pas marché alors que j’y croyais vraiment, c’était dur mais j’ai décidé de me remettre au travail, d’essayer de comprendre et de progresser sur mes lacunes. Et c’est vrai que si j’avais directement réussi ces choses que j’entreprenais, sans en passer par ces échecs, il est possible que le moindre problème puisse me paraître totalement insurmontable. Musicalement aussi, la musique aurait sonné complètement différemment donc quelque part, tout ça m’a servi et je me sens prêt à essuyer d’autres échecs dans l’avenir.

 

Aujourd’hui, tu as signé dans une grande maison de disques (Parlophone / Warner Music France). Étant un ancien autodidacte, comment as-tu vécu cette transition ? Est-ce que tu as déjà eu l’impression d’être restreint dans ta liberté artistique ? 

Pas du tout, au contraire, je travaille avec des gens qui sont très cool humainement et artistiquement. Ils sont super forts dans leur domaine, je me sens chanceux. Même si l’équipe s’est agrandie, ça n’a pas vraiment changé ma manière de travailler bien que je puisse davantage répartir le taff. En tous cas, je ne me repose pas du tout sur les autres, j’ai même parfois l’impression de plus travailler qu’avant ! Mais c’est vraiment agréable de pouvoir travailler en cohésion avec une bonne équipe.

 

(Petite note de fin de Léman avant de terminer l’interview !)

Avant de se quitter, je voulais vous rappeler que mon album Adieu Musique, sorti en octobre 2025, est disponible partout. La tournée arrive de janvier à mars et l’Olympia en octobre… J’ai hâte de vous y retrouver et de vous partager ma musique !

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Adieu Musique est disponible via Parlophone/Warner Music France. En concert à Paris (Olympia) le 20 octobre 2026.

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Texte Antoine Caudebec

Image de couverture Droits réservés

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