Voilà bien longtemps qu’on attendait le retour de l’ex-chanteuse de Moloko sur une scène parisienne : pour la sortie de son 3ème album solo Hairless Toys (après 8 ans d’absence), nous avons passé à nouveau une soirée d’exception en la compagnie de Roisin Murphy !
Après 2 albums solo aux trajectoires différentes (l’un électro-bricolo avec Mathew Herbert, et l’autre carrément pop où Roisin Murphy n’en faisait qu’à sa tête), la diva a multiplié les collaborations et les projets jusqu’à nous servir un sublime EP de reprises de classiques italiens pour nous faire patienter 8 ans ! Mais avec Hairless Toys, elle a su se reconnecter à sa douce folie, même si certaines instrumentations alambiquées peuvent dérouter.
Elle nous avait aussi manqué sur scène : son dernier passage datant de novembre 2007 au Nouveau Casino : c’est dire si l’attente a été longue ! Après un bon set de DJ Whitney Weiss (labellisée Club Sandwich), un rapide coup d’oeil me faisait dire que les fans présent 8 ans plus tôt s’étaient tous donné rendez-vous à nouveau pour voir l’excentrique et pétulante Roisin Murphy. Et on n’a pas été déçus : une prestation vocale au top, que ce soit dans les chuchotements jusqu’aux puissantes envolées mais aussi dans les moments tout en émotion, un incessant changement de tenues étonnantes et d’accessoires (à chaque morceau!) : colliers, breloques, chapeaux extravagants, masques.. sans oublier des moments de danse débridée ! Et que dire de ses musiciens, de véritables virtuoses ! Roisin débute le concert avec un clin d’oeil à sa collaboration avec les italiens de Crookers et le génial « Royal-T » qu’elle entonne a-capella.
Elle évitera tous les tubes de Moloko -et même les siens (on attendra « Overpowered » pendant tout le concert, elle entonnera « Dear Miami » à la place)- au profit de morceaux comme « Dirty Monkey », « Tight Sweater », « Pure Pleasure Seeker » et « Familiar Feeling », magnifiés par les instrumentations d’Eddie Stevens et ses acolytes. Elle s’acquittera d’un refrain de « Sing It Back » savamment mêlé à son récent single « Exploitation ». Elle nous offrira deux morceaux extraits de son EP en italien : « In Sintessi » et une sublime version de « Non Credere » à vous arracher des larmes. Moments de bravoure aussi sur « Stimulation » et un « Jealousy » en version disco ! Le concert se clôt sur « Evil Eyes » du dernier album mais elle revient évidemment sous la pression du public pour trois morceaux : une reprise de David Morales en version acoustique intitulée « Golden Era » où elle nous susurre avec un brin d’ironie : « vous vous souvenez quand il y a encore de bonnes chansons? » et elle nous quitte sur « Unputdownable ». Ce soir on a vécu un grand 8 émotionnel et une chose est sûre, on n’attendra pas 8 années pour vous revoir, Miss Murphy, tenez-vous le pour dit !
Crédit photos : Celia Gallois
Et si vous souhaitez en savoir plus, reportez vous à l’interview complète parue dans Modzik #44 dont Roisin fait d’ailleurs la couverture !