Mode et musique n’ont jamais été si unie qu’avec Courrèges et la sortie hier de sa première sélection Courrèges Music. Une compilation qui rassemble artistes pop et électro en vogue dont Mohini Geisweiller, Rone, ou encore Marie-Madeleine. À cette occasion Modzik a rencontré le producteur et Dj Agoria à qui la direction artistique a été confiée sous la supervision de BETC Music. Voyages, musique et confidence ont été échangées, dans la boutique Courrèges, rue François 1er.
J’ai parcouru le monde. Je suis sur les routes sans arrêt : demain je pars à Ibiza, samedi à Amsterdam, hier j’étais à New-York… Mon activité principale c’est la scène ; être DJ, c’est une sorte de drogue : impossible de s’arrêter.
Comment fais-tu pour composer de nouveaux titres, si tu voyages tout le temps ?
C’est de moins en moins facile parce que je tourne de plus en plus. Je me bloque des temps off pour aller en studio. Parce que l’air de rien, les oreilles souffrent de la pression en avion. Du coup, il faut se mettre au calme plusieurs jours pour travailler sereinement.
Tu as fais une B.O, de nombreuses compils…C’est vraiment important pour toi de multiplier les expériences ?
Heureusement ! J’adore ça. C’est de là qu’est venue la collaboration avec Courrèges. Si tu es tous le temps enfermé dans ton monde, tu deviens un peu autiste. J’aime mélanger les différentes formes d’art. La décennie actuelle c’est celle de la diversité. Avant on mélangeait les formes de musique, maintenant c’est toutes les formes d’art. J’ai d’ailleurs un projet qui s’appelle Forms, où je mélange l’architecture et la scénographie avec la vidéo et la musique.
Comment s’est passée la rencontre avec Courrèges ?
Le point de départ, c’est BETC qui est spécialisé dans la relation entre artistes et entreprises. Ils m’ont présenté les nouveaux boss de Courrèges, avec qui le courant est tout de suite passé. Pour ce projet, ils m’ont donné carte blanche.
Quels traits de l’univers de Courrèges as-tu voulu mettre en avant ?
Pour moi Courrèges est une marque hédoniste et positive. J’ai essayé de mettre en avant l’aspect moderne et fun. Mais Courrèges, c’est aussi l’universalisme. C’est pour cela que j’ai rassemblé des artistes très différents.
Quel rapport penses-tu que la mode entretient avec la musique ?
C’est une histoire assez longue. Des artistes comme Bowie ont commencé à jouer avec leur image. Aujourd’hui ça se fait énormément, de manière parfois surfaite. Ce qui m’intéresse avec Courrèges, c’est que c’est sobre et délicat. Par exemple, on va créer un sac Agoria, qui doit être le sac idéal pour partir pendant 48 heures.
Y a t-il d’autres idées de collaboration ?
On commence tout juste. Il va y avoir plein de projets, mais là, on est concentré sur la compilation et le sac. Je suis vraiment content que la mode donne de la visibilité à la musique. D’habitude c’est le contraire, mais là on met en valeur des artistes indépendants, personnels.
Plus personnellement, quels sont tes projets futurs ?
J’ai fait énormément de remix, comme ceux de Hard Department, the XX ou Tricky qui vont bientôt sortir. Et puis mon prochain album va sortir chez Inner Vision à la rentrée.
Par Max Beucher
, disponible depuis le 30 mai en digital et en boutique