Après 10 ans de bons et loyaux services au sein du duo pop frenchy Housse de Racket, Pierre Leroux vit une nouvelle aventure musicale en solo sous le nom Pierre III. Il a signé les titres “Touché ” et “Mouvement” et a collaboré avec Christine And The Queens, Myd ou encore Barbara Carlotti. La période de confinement a dopé sa créativité puisqu’elle lui a permit de produire Cluster, une mixtape fourmillant d’idées comprenant 8 morceaux originaux instrumentaux -mis à part deux titres où il donne de la voix- où se croisent pop mélancolique, sonorités synthétiques mais aussi quelques riffs rock. Si Pierre en est sans conteste le maître d’oeuvre, on y trouve néanmoins quelques éléments presque exotiques comme des prises de batteries de Julien Barbagallo enregistrées dans la campagne australienne ou des sons ambiants enregistrés en Sicile, près du volcan Stromboli.
A l’occasion de la sortie de sa mixtape, Pierre répond aux questions de Modzik pour nous parler de sa nouvelle carrière et nous livre une playlist exclusive où se mêlent artistes mythiques et plus récents, du R’n’B urbain à la pop contemporaine.
Comment se déroule l’après-Housse de Racket pour toi ?
Plutôt bien ! Je n’ai fait que ça à fond pendant plus de dix ans. On a fait le tour du monde plusieurs fois, on ne pensait pas faire autant de choses avec ce groupe quand on a commencé dans ma chambre d’adolescent. Certes la coupure a été un peu brutale en terme d’intensité mais je suis content d’être un peu plus posé aujourd’hui. Ma vie a complètement changé, j’ai fondé une famille. Il y a eu des moments de doutes bien sûr mais la musique continue d’arriver alors je l’enregistre.
Qu’est-ce qui différencie la musique de Pierre III et celle de Housse de Racket ? Est-ce le même ADN Musical ?
J’ai changé d’outils, de logiciel, d’instruments etc. mais l’ADN musical reste le même. Je ne pense pas qu’on ait plusieurs épiphanies musicale dans une vie.
On essaye de reproduire indéfiniment ces sensations qu’on a ressenties en écoutant tel ou tel disque. J’écoute assez peu de musique finalement, je ne suis pas un « digger » mais Stevie Wonder for ever.
Qu’est-ce que ça te fait d’être un artiste solo dorénavant ?
Il y a quelque chose de forcément rafraîchissant dans le fait de commencer un projet à zéro. Tout est à faire.
D’ailleurs je me considère d’avantage comme un producteur désormais, ça me plait d’être dans l’ombre. Je n’ai pas spécialement envie de me mettre en avant physiquement. J’aime ce côté « savant fou » caché dans son studio entouré de matériel.
Comment est né ce projet de mixtape, intitulé Cluster ?
Un peu comme tout le monde, je me suis demandé ce que j’allais bien faire de tout ce temps chez moi. Apprendre l’italien ? Travailler ma guitare ?
Mais avec un enfant en bas âge, le temps libre pendant le confinement s’est finalement considérablement réduit. C’est cette contrainte qui m’a obligé à être efficace pendant les plages de travail. L’idée d’une mixtape me trottait dans la tête depuis un bon moment déjà. J’ai écouté plein de bouts de musique qui trainaient sur mon disque dur et je les ai assemblés comme un puzzle. J’ai beaucoup composé aussi. Et surtout, j’avais une deadline : la fin du confinement ! Les musiciens sont les rois pour passer des mois sur un son en particulier, moi le premier. Là je devais aller vite, pas le choix.
Ta musique est principalement instrumentale mais tu chantes sur 2 titres : c’est nouveau pour toi ?
Non. Housse de Racket était connu pour son côté pop mais il y a toujours eu un aspect très cinématographique et épique dans notre musique, c’était la partie non visible de l’iceberg. Ce format de mixtape est assez libérateur, cela me permet d’insister d’avantage sur cette facette de ma musique. Je ne voulais aucune contrainte de format et encore moins de format pop. C’est un peu anachronique mais j’ai toujours aimé les morceaux longs, les grandes montées et donc les instrumentaux. J’ai sorti deux chansons avant cette mixtape « Touché » et « Mouvement ». J’ai un album de chansons maquetté d’ailleurs. La pop n’est jamais bien loin mais cette mixtape me fait voir la suite sous un autre angle.
Sur le titre « Magma » qu’on trouve génial, on sent une influence psyché 70’s : tu revendiques cela ?
Oui évidemment j’en suis conscient. Mes amis me parlent de Melody Nelson de Gainsbourg ou de Virgin Suicides de Air, deux disques très importants pour moi. J’en suis extrêmement flatté évidemment mais je ne suis pas un fervent défenseur du vintage ou du « c’était mieux avant ». Et puis psyché ça veut tout et rien dire, c’est un terme un peu galvaudé. Ma musique est une invitation au voyage et ça depuis toujours.
Ta mixtape Cluster marque-t-elle le début d’autre chose pour ta musique ou est-ce un projet à part ?
C’est le début de la liberté haha ! S’affranchir des labels, des formats etc.
En 2020, on peut sortir une musique ambitieuse et trouver son public je crois. Le monde est dans un sale état alors tout est possible.
Quel est ton prochain challenge musical ?
Je veux continuer à sortir de la musique régulièrement et spontanément comme c’est le cas aujourd’hui avec « Cluster ». Pourquoi pas d’autres mixtapes.
Quand je regarde la discographie d’Ennio Morricone je me dis qu’il faut se bouger un peu haha. Par ailleurs, j’aimerai d’avantage travailler sur les disques des autres. Avis aux amateurs —> DM Insta @pierrre_III : )
As-tu l’intention de collaborer à nouveau avec d’autres artistes dans le futur ?
Bien sûr, le plus possible ! Le fait d’être dans un groupe à quelque chose d’assez exclusif. Là je veux faire tout le contraire. J’ai envie d’explorer le maximum de musiques différentes possible. J’ai récemment fait des guitares pour Christine and the Queens, pour Myd, j’ai remixé Metronomy etc. A suivre !
Retrouvez ici Cluster, la mixtape de Pierre III
tracklist de la mixtape :
1. Signal
2. Fuzz I
3. WWW
4. Magma
5. PDF?
6. Fuzz II
7. Les digitales
8. May Day