A l’occasion de la sortie de leur nouvel album Plexus sur le label parisien Record Makers (Turzi, Sebastien Tellier, Tristesse Contemporaine…), nous avons cherché à en savoir sur le mystérieux trio pop toulousain Hypnolove qui nous a livré une playlist tout aussi chaleureuse qu’ensoleillée, à l’instar de sa musique. Rencontre avec Nico, Henning et Thierry, trois musiciens sans complexes.
L’interview :
– Partagez-vous les mêmes influences musicales tous les trois ?
Lorsqu’on s’est rencontrés, on écoutait tous les trois des choses très différentes.
Henning était très amateur de musique industrielle et expérimentale, il était fan des Residents. Nico faisait du skate et écoutait la musique qui allait avec comme les Bad Brains, et Thierry était un fan de Prince qui se passionnait pour la nouvelle scène électronique.
Cependant, on était tous les trois très ouverts et pas du tout repliés sur nos genres de prédilection.
Depuis, on a passé tellement de temps à se faire écouter des trucs qu’on s’est forcément influencés les uns les autres.
– Quels sont les rôles de chacun dans le groupe ?
On compose quasiment tout ensemble et on s’échange beaucoup d’idées.
Une partie trouvée à la guitare peut devenir une mélodie de chant, un riff de synthé se transformer en ligne de basse, etc.
Pour ce qui est de la scène, Nico est à la guitare / basse, Thierry chant / clavier et Henning chant / clavier. Depuis peu, on joue aussi en concert avec Théodora, une bassiste / chanteuse qui nous accompagne sur les dates.
– Où puisez-vous votre inspiration ?
C’est très variable. Il n’y a pas une seule source, mais très souvent on évoque des ambiances qui sont un point de départ.
Le morceau « Sauna » par exemple vient de l’idée qu’on se faisait des saunas de clubs échangistes.
Le texte de « La piscine » a lui été inspiré par « The Swimmer » de Frank Perry et bien sûr « La piscine » de Jacques Deray, mais lorsqu’on a fait la musique, on avait plutôt en tête l’ambiance de « La Fille du 14 juillet » d’Antonin Peretjatko. « Marbella » est une sorte de rencontre entre « La Face cachée du soleil » de J. G. Ballard et Chagrin d’Amour.
– Il y a une coté pop frenchy un peu suranné voire presque kitsch (cf. le titre « Marbella » par exemple) dans certains de vos morceaux, vous assumez ou vous êtes nostalgiques d’une certaine pop 80’s nonchalante ?
C’est la musique avec laquelle on a grandi et c’est une époque qui a donné de grands disques mais on n’est pas nostalgiques pour autant. Nos morceaux contiennent des éléments de cette période mais ils ont également une couleur très contemporaine.
– la pop doit-elle pour vous doit-elle être forcément décomplexée ?
Oui, il ne faut pas se poser trop de questions afin de gagner en fraîcheur et en spontanéité.
– Le fait d’être du Sud (Toulouse) insuffle-t-il le soleil que l’ont dans votre musique ?
Peut-être en partie, mais je pense que cela vient plutôt de nos tempéraments. Cependant, vu qu’on a tous grandi dans le Sud ça reste difficile à dire…
– Vos morceaux sont souvent à la fois sombres et dansants même si le soleil est bien présent lui aussi: quel est ce cocktail étrange ?
On a toujours aimé les morceaux tristes sur lesquels on peut danser. C’est d’ailleurs assez étonnant cette joie qu’on peut ressentir à chanter ou à danser sur une histoire triste voire tragique. Le soleil et les cocktails sont bien présents mais s’il n’y avait que ça, on s’ennuierait.
– Qu’est-ce qui vous rend les plus fiers sur ce nouvel opus ?
Certainement le fait d’avoir concrétisé certaines idées qu’on n’entendait pas ailleurs, de voir des fantasmes de chansons prendre forme. On est également fiers d’avoir pu collaborer avec des tas de gens très talentueux comme Stéphane « Alf » Briat qui a mixé l’album, les chanteuses Alka Balbir et Flore Benguigui (de L’Impératrice), Cola Boyy, Julien Baer...
– Quel est le morceau qui selon vous a donné le ton de l’album et sa direction musicale ?
C’est sans aucun doute « La piscine » car c’est le premier titre qu’on a composé. Après ça, il n’y avait plus qu’à se laisser porter par le courant…
La Playlist :
L’album Plexus (label Record Makers) :
C’est un vent d’italo-disco résolument décomplexée qui souffle sur les 10 titres de Plexus, le 3ème album studio d’Hypnolove, le tout mâtiné de grooves funky ultra-chaleureux et de textes pop sans filtre : un opus qui vous fera du bien entre les oreilles à l’orée de l’hiver. Un style somme toute plutôt Sea, Sex & Sun que ne renierait pas un certain Serge. Alors si vous appréciez L’Impératrice, Lewis OfMan ou encore Jacques Lu Cont (Les Rythmes Digitales), jetez vous sur Plexus sans tarder !
La discographie d’Hypnolove :
Eurolove (album, 2006)
Holiday Reverie (EP, 2011)
Come To My Empire (EP, 2013)
Ghost Carnival (album, 2013)
La Piscine (EP, 2016)
Plexus (album, 2019)