Dimanche prochain verra le premier tour de la pire élection présidentielle que l’Hexagone ait connue. Peuple indécis, médias complaisants, candidats ubuesques. Tous les ingrédients sont déjà réunis pour que cette élection s’élève au rang de véritable tournant dans l’Histoire. Tous? Non, peut être en manque t-il la bande-son. Let’s go.

On débute léger avec “Manipulez Nous Mieux” du roi du texte corrosif et humoristique Didier Super, qui se plaint à sa manière des pratiques politiques qui selon lui ne sont pas encore assez rodées. Dans le mille!

Jay-Z s’y connait en contestation. En 1996, le rappeur américain nous gratifiait d’un morceau resté depuis dans les annales du pamphlet politique international. Son “Politics as Usual” au sampling parfait et au flow acéré prend d’ailleurs tout son sens depuis 2016.

Parce que Donald Trump a largué la plus grosse bombe non-nucléaire du monde sur l’Afghanistan, que la veille il lâchait 59 missiles balistiques sur la Syrie, parce que Bachar al-Assad, en Syrie toujours, gaze son peuple, parce que la Corée du Nord n’a jamais été aussi dangereuse, parce que l’élection présidentielle française bat des records d’absurdité. Parce que le monde est fou, on ne pouvait se passer de Gary Jules.

Les Rolling Stones le chantait sur leur album “Let It Bleed“, on ne peut pas toujours avoir ce que l’on veut. Mais si on essaye pas, c’est encore plus sûr. Oubliez le vote utile, votez habile, votez conviction, votez pour votre champion. A bas la complaisance, you can’t always get what you want…

Le rappeur lyonnais Lucio Bukowski nous abreuve depuis des années d’un rap littéraire à multiples lectures incroyablement référencé. Dans son album “Hourvari” sorti en 2016 et qu’on aimerait mettre entre toutes les mains, il nous gratifie d’un morceau de clôture aussi vrai que profond. Magistral.

“Ne vivons que de chocs tels des centres de cloche, les seules urnes auxquelles je crois contiennent des cendres de proches.”

François Fillon, Marine Le Pen, c’est pour toi celle là.

Eurythmics a marqué son temps, c’est certain. Et ce morceau a marqué notre enfance. En sortant de l’isoloir dimanche, vous vous direz sûrement “I Saved the World Today“. Vous aurez peut-être raison.

On termine avec le morceau qui a fait polémique il y a peu justement. On replace dans son contexte : le 12 février dernier, Laurent Garnier prodigue un énième All Night Long au Rex Club et décide de terminer par le très controversé Porcherie de Bérurier Noir (tiré de l’album “Concerto pour Détraqués” qui se retrouve étrangement en tête de gondole du Mois du Vinyle à la FNAC), une vidéo en témoigne et témoigne surtout des 200 majeurs levés en l’air, mais dès le lendemain internet se déchire et Laurent Garnier nous fait un fifty/fifity, moitié tollé, moitié génie. Nous on approuve.

Peu importe votre choix, n’oubliez pas d’aller voter dimanche, notre avenir (et le vôtre) en dépend fortement. P Diddy vous surveille…