À l’occasion d’un shoot pour Paper, Preston Douglas (re)donne à voir sa dernière collection, critique de la conformité de l’uniforme qu’il portait.

Une longue silhouette fragile porte des pièces en apparence déstructurées. Elles sont en réalité composées de divers imprimés. Initialement, semble se trouver une chemise rayée. Mais ici, elle se décline en version oversize et enserre le bras du modèle, le privant de mouvement. Shootée par Max Burkhalter la collection Saint Johns se dévoile dans les locaux — aux allures de complexe industriel désaffecté — du festival texan, Day for Night.

À travers ces pièces, le créateur évoque l’aliénation provoquée par l’uniforme, en le réinventant avec ses propres outils anxiogènes. Il mentionne notamment la répression et la censure omniprésentes. C’est en effet à Saint Johns, un établissement privé basé à Houston, que Preston Douglas a étudié.

Il a fait son entrée dans la mode en 2012, en tant que styliste et photographe. Basé à Houston, au Texas, il a commencé par créer des vêtements pour des musiciens. Se refusant à suivre toute tendance, il tente de raconter des histoires à travers ses collections : “Saint Johns”, est introduite sous forme de lettre (de poème ?), où il évoque sa dépression face à la pression scolaire subie. Pression qui s’incarne dans toutes les normes de conformité ambiantes, car “on a tous notre Saint John”, conclut-il. Sa collection précédente “In The Face of Fear” narre le combat de son père contre le cancer. Les accessoires bondage symbolisent la peur et la possibilité de la dépasser. De même, les différentes couleurs ornant les formes carrées ont quelque chose à raconter. Il s’agit de ne pas se laisser sombrer dans la mélancolie bleue, mais plutôt chercher à atteindre le blanc pour affronter sa peur.