La chanteuse connaît une ascension sans fausse note depuis ses débuts. Elle parsème aujourd’hui son parcours d’un disque d’or, de quelques records et se pose en numéro 10 du R’n’B français, catégorie féminine.

Elle est arrivée en 2015 avec « Brisé », titre fleur bleue qui la propulsait sur la scène R’n’B française, auprès de chanteuses comme Mélina, Daycem ou Awa Imani, et dans la même veine : cœurs en morceaux et voix de velours… Difficile alors pour Aya Nakamura de sortir du lot. Puis, après quelques mois, est venue l’étape du duo pour « Love d’un voyou » en featuring avec Fababy, un artiste confirmé — celui qui nous donnait chaud sur le morceau « Physio (Température) » avec Keblack et Naza en 2016. Deux ans plus tard, la belle était dans son « Comportement » et nous le faisant savoir en récoltant tellement de vues sur YouTube (56 millions), qu’elle en venait à remercier ses fans en commentaires ; un aperçu de son album Journal Intime qui l’inscrivait en grandes lettres aux côtés des artistes français rap et R’n’B du moment, dont Dadju et MHD avec qui elle a collaboré sur cet opus.

Aya Nakamura s’est ainsi imposée comme la voix féminine la plus en vue dans ce paysage musical. Plus récemment, elle a su encore élargir son audience grâce au hit « Djadja ». Son tube était sur toutes les ondes cet été : l’artiste y contait l’histoire d’un mec rageur qui la traînait dans la boue (« Tu parles sur moi, y a R, crache encore, y a R »). Mais Aya Nakamura en a fait un single d’or avec 15 millions d’écoutes en streaming et une première place dans les charts néerlandais, égalant par-là le record détenu par Édith Piaf avec son titre « Non, je ne regrette rien ». Un succès qui lui permet aussi d’être diffusée sur les ondes allemandes, autrichiennes et suisses, mais aussi sur l’Instagram de Jacquemus, où l’on voit le designer danser au son du hit.

Un tag plus tard, la voici au Consulat shootée par Modzik et habillée par les pièces Jacquemus. Entre temps, elle a sorti le tube « Pourquoi tu forces » (en feat avec DJ Erise) et vient de dévoiler son dernier single « Copines », futur titre de son prochain album, qui sortira en octobre. Entretien.

On t’a découverte avec « Love d’un voyou » avec Fababy. Comment s’est passée votre rencontre ?

Il m’a contactée suite au titre « Brisé ». Il avait déjà écrit la chanson « Love d’un voyou » et me voyais bien dedans. À ce moment, je venais d’arriver dans le milieu de la chanson, j’ai accepté.

T’as commencé à chanter quand ?

J’ai commencé à chanter toute petite. Ma mère est aussi chanteuse. Chez nous, on appelle ça les griots, les griottes. Quand j’étais petite je regardais les clips et toute ma vie j’ai toujours chanté. Mais c’est à 17 ans que j’ai commencé à aller au studio sérieusement.

C’est qui Djadja ? Certaines personnes pensent que ça veut dire quelque chose. C’est le cas ?

(Rires) Ça ne veut rien dire, j’aurais aussi pu dire Bastien ou Antonin. Cette chanson je l’ai écrite parce que des rumeurs circulaient sur moi, lancées par quelqu’un que je considérais et qui m’a finalement déçue.

Quelles sont tes influences ?

J’aime bien Brian McKnight, Beyoncé, Destiny’s Child… En ce moment, j’écoute un peu de tout pour entendre plein de mélodies.

J’ai remarqué que tu utilisais beaucoup de termes d’argot qui viennent de pays africains francophones dans tes chansons…

Mes paroles reflètent mes origines. J’ai grandi en France, c’est mon pays d’adoption. Mais je viens d’un quartier et je pense que c’est ce qui fait ma force, j’utilise beaucoup de mots du « bendo » comme on dit. Je ne sais pas si tout le monde les comprend, mais c’est ce qui fait mon identité.

Tu sens que tu as évolué entre Journal intime et ton prochain album ?

Journal intime est un album qui a mis beaucoup de temps à se faire : il y a des titres que j’ai écrit quand j’avais 16-17 ans comme « Si tu savais ». J’ai fait plein de featurings avec Dadju, MHD, Lartiste… Mais c’est beaucoup plus enfantin. C’est un album adolescent. On va dire que le deuxième sera beaucoup plus mature. Au début, c’était un peu des sons fleurs bleues et maintenant, je m’assume plus. Mes sons reflètent ma personnalité.

Comment est né cet album ? Aujourd’hui, ça ne te fait pas bizarre d’interpréter ces chansons ?

Je me demande dans quel état d’esprit j’étais pour avoir écrit ces sons là (rires). Mais écrire des chansons à 16-17 ans et ne pas trouver la bonne instru, la bonne mélodie, c’est technique. Je me dis que j’étais super déterminée. Finalement, ça a payé et je suis contente.

Même par rapport aux thèmes que t’abordes ?

Les garçons ? (rires) Oui, c’est sûr. Peut-être que j’ai un problème avec les garçons, mais je vais le résoudre.

Avec quels producteurs tu bosses ?

J’ai beaucoup travaillé avec Le Side, Julio et Erise ; avec assez peu de personnes, mon cercle est plutôt restreint.

Tu prévoies quoi pour la suite ?

J’enchaîne avec un deuxième album. Je suis dessus depuis le début de l’année. Je pense qu’il va sortir début octobre. Mais on verra bien. Je vais continuer à faire des sons et à dire ce que je pense.