Le 20 avril marque la date de sortie du single Chef(e), de la rappeuse Kendra. Elle révèle aussi le titre de son premier EP, XXLuv ainsi qu’un shoot, que Modzik révèle en exclusivité.

Modzik : Quand est-ce que tu as commencé à rapper ?

Kendra : J’ai commencé il y a un an. Au début, je rappais en anglais, puis j’ai commencé à le faire en français.

Il y a vrai travail sur le texte. D’où te viennent tes punchlines ?

J’écrivais, j’étais journaliste, notamment chez Lagardère. J’étais rédactrice mode et beauté, ça a toujours fait partie de mon adn. C’est un domaine que j’aime particulièrement. J’ai même écrit pour le Modzik. J’avais aussi un blog qui fonctionnait bien. Donc l’écriture vient de là.

Tu parles ouvertement (et très crûment de sexualité) ainsi que des questions de race. D’où ça te vient ?

Dans ma vie, je suis très crue, j’ai pas de filtre, donc dans mes paroles ça se ressent. Être rappeuse, c’est une manière d’être moi à 100%. Mes amis qui me connaissent depuis longtemps le disent. Mes punchlines c’est des choses que j’ai notées, des choses que j’ai dites en vrai. Concernant les questions de race, je suis une femme noire, donc je parle des femmes noires, je parle d’intersectionnalité et de sexisme.

Tu te qualifies de féministe ?

Je me qualifie pas forcément. Je parle surtout d’intersectionnalité parce que ça concerne tout le monde. Je pense à la communauté asiatique et à la communauté LGBT, qui ont pas forcément les mêmes problèmes, mais qui restent tout deux minorés. À partir du moment où t’es pas un homme blanc de toute façon, c’est compliqué. Je suis afro-féministe, juste parce que je suis une femme noire.

À quel point ces sujets sont importants pour toi ?

C’est extrêmement important d’être représenté en tant que minorité, parce qu’autrement tous tes goûts sont erronés. À l’époque, il fallait avoir le câble pour regarder “Le Prince de Bel Air”. Sur les chaînes TV mainstream, il n’y avait pas de représentation. Naomi Campbell ressemblait à une blanche qu’on avait mise en noir. Aujourd’hui, les Barbies ressemblent à des renoi, ont des nez de roi, des afros… D’ailleurs, peut-être que je kifferais plus l’afro aujourd’hui, si je l’avais plus souvent vue.

Tu as un groupe avec Aliou, nommé Bobby Colvin. Tu peux me parler de votre collaboration ?

C’est avec Bobby Colvin que j’ai commencé le rap français. C’est le hasard qui a fait qu’on a commencé à travailler ensemble. J’ai rencontré Aliou, on s’est retrouvés dans un maison avec sa soeur et un pote et on a commencé à écrire. Au début, on voulait juste faire un feat, mais on s’est retrouvés avec beaucoup plus de morceaux que prévu.

Même si on est un duo, on est très indépendant dans notre manière de travailler : on fait pas beaucoup de morceaux ensemble par exemple, mais on se voit énormément. Puis, on aime cette manière féminine et masculine de traiter les choses. On va sortir un deuxième EP au Printemps.

C’est quoi la suite ?

Trois autres freestyle vont sortir et aussi d’autres contenus. Je prépare aussi un tv show avec un média.

 

*Photos de Urumi Kanzaky ; Styliste : Kyo Jino ; Maquillage : Coco Vango ; Coiffure : Kimmy Like Paris