Dans un futur pas si lointain, dans les ruelles pavées d’Anvers, un artiste émerge, défiant les conventions et réinventant le concept même de rock star. Son nom : Noonzy. Derrière ce pseudonyme se cache Arnaud Stockbroekx, un auteur-compositeur-interprète dont le parcours est aussi éclectique que sa musique.

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Noonzy n’est pas un novice dans l’univers musical. Après avoir fait ses armes au sein de groupes tels que GANA à Londres et Toko Joyce à Anvers, il décide en 2022 de se lancer en solo. C’est dans un garage en périphérie d’Anvers qu’il installe son studio de fortune, laissant libre cours à sa créativité débordante. Armé de sa guitare, il compose une série de morceaux qui reflètent sa personnalité : spontanés, sincères et empreints d’une douce mélancolie.
Son style musical est un savant mélange d’éléments lo-fi, de lignes de basse expressives et de synthétiseurs analogiques vaporeux. Ses chansons, à la fois entraînantes et introspectives, évoquent la légèreté insouciante de la jeunesse tout en abordant les angoisses contemporaines d’un monde déconnecté. Des titres comme Where/When et Buffalo illustrent parfaitement cette dualité, offrant aux auditeurs une expérience auditive à la fois nostalgique et résolument moderne.
Mais Noonzy, c’est aussi une esthétique visuelle. Enfilant une combinaison turquoise scintillante, ornée d’un éclair à la Bowie et de franges rose vif, il incarne une version fantasmagorique de la rock star traditionnelle. Cette apparence flamboyante, inspirée des rêves d’enfant d’une célébrité exubérante, est une subversion joyeuse du cliché hyper-masculin souvent associé aux icônes du rock. Comme il le souligne lui-même, « David Bowie est inatteignable, et je veux rester accessible, relatable et tangible… Noonzy n’est pas numérique. Noonzy est fait main. »
En janvier 2023, sa chanson IDK, une ode acoustique délicate à l’incertitude des vingtenaires, le propulse en finale de De Nieuwe Lichting, le prestigieux concours organisé par Studio Brussel à la recherche de nouveaux talents musicaux. Cette reconnaissance ouvre la voie à une série de premières parties pour des groupes emblématiques tels que Warhaus et dEUS, le plaçant seul sur scène avec sa guitare acoustique devant des foules de 2 000 personnes à travers l’Europe. Cette exposition attire l’attention de [PIAS], qui signe avec lui avant la fin de l’année.
Poussé par son label à expérimenter davantage, Noonzy revisite ses enregistrements lo-fi initiaux, ajoutant des couches de synthétiseurs et de cordes numériques avant de revenir à l’essence même de ses chansons. Le résultat est Puppies, un EP de cinq titres élégamment conçus, sortie le 28 mars dernier. Des morceaux comme Mama Mia capturent la chaleur euphorique ressentie lorsqu’on est entouré d’amis, mêlant des vagues de synthétiseurs doux, une ligne de basse entraînante et des percussions colorées. Comme le décrit un critique, Mama Mia est une piste estivale où Stockbroekx s’inspire des sentiments chaleureux et euphoriques qu’il ressent lorsqu’il est entouré de ses amis et se demande comment il a mérité d’avoir des personnes aussi formidables dans sa vie.
Noonzy incarne ainsi une fusion harmonieuse entre le passé et le futur, le réel et l’imaginaire, offrant une perspective rafraîchissante sur ce que signifie être une rock star à l’ère moderne. Bienvenue dans le « Noonzyverse », un monde où les rêves d’enfant prennent vie avec une touche de satire et une bonne dose de sincérité.
Puppies est disponible via [PIAS] Recordings.
Texte par Boris Lemoine
Image de couverture Tone Verswijvel