La sélection Modzik pour sonoriser ce weekend.

 

VICTOR SOLF – TOUT PEUT DURER

Nous l’avions quitté en 2021, les cheveux courts. Nous le retrouvons en 2024, les cheveux longs, avec un nouveau titre : Tout peut durer, sa première chanson en français, coécrite avec Vincha. « Quand je me suis orienté vers le français, j’ai ressenti des choses très fortes. C’est une autre manière de chanter, un autre rapport aux mots. Je cherchais la clarté. Ça a été un soulagement. » Premier extrait d’un album de douze titres à paraître en janvier 2025, Tout peut durer est un dialogue intime et musical entre passé et présent, porté par la production épurée de Bastien Doremus, qui sublime les compositions de Victor Solf.

Tout peut Durer est disponible via Glory Box Music.

En concert à Paris (Cigale) le 3 avril 2025.

 

 

 

FKA TWIGS – EUSEXUA

Un ange passe. Depuis la sortie de sa mixtape Caprisongs en 2022, FKA Twigs s’était faite discrète, mais elle revient en force ce vendredi avec le premier single de son album à venir, Eusexua. Le titre avait été teasé il y a une semaine et le résultat est à son image : irréel. Il s’apparente à une sorte de techno minimaliste : la voix de l’artiste est auréolée de synthés qui ondulent entre ses longues syllabes et transporte celui qui écoute jusqu’à un endroit sacré, entre le septième ciel, un coucher de soleil méditatif et une fin de soirée. Jusqu’à la dernière minute, on reste en haleine pour apprécier l’extase. Parsemés au long des quatre minutes suspendues dans le temps, on peut entendre les magnifiques adlibs de Eartheater, une artiste qui évolue dans la même niche créative que Twigs.

Eusexua est disponible via Young Recordings/Atlantic.

 

 

 

WARHAUS – WHERE THE NAMES ARE REAL

Where The Names Are Real ouvre Karaoke Moon, le quatrième album de Maarten Devoldere, co-leader de Balthazar. À l’image de Love & Hate d’un Michael Kiwanuka, ce titre nous enveloppe dans une atmosphère où la voix douce et haute de Devoldere et son groupe se mêle à son timbre grave et reconnaissable entre mille. Il y explore l’amour dans toute sa complexité : l’intensité du désir, les insécurités, les moments de doute, et la quête d’une intimité authentique, portée par une ligne de basse aux accents très Balthazar. Ce nouvel album, marqué par la participation de Sylvie Kreusch sur deux titres et un texte du prix Nobel Herman Hesse, dévoile une facette plus intime et poétique de la créativité de Devoldere, mêlant sensualité et mélancolie lumineuse.

Where The Names Are Real est disponible via PIAS.

 

 

 

 

 

 

THE DARE – MOVEMENT

On avait parlé de lui en mai dernier, à l’occasion de son concert à la Boule Noire à Paris, devant un comité restreint. Fort de la hype résultant de sa collaboration récente sur la production de Guess de Charli xcx, l’artiste de 28 ans a sorti son premier album, What’s Wrong With New York?. C’est un disque bruyant, sulfureux et salace qui cherche définitivement à s’inscrire dans le mouvement indie sleaze des années 2010. Movement, le neuvième titre de l’album, sent la transpiration et la fumée de cigarette au fond du club. C’est le kaléidoscope des projecteurs dans les yeux rougis alors qu’il est cinq heures du matin et qu’il vaudrait mieux rentrer, mais que l’adrénaline en a décidé autrement. Sur des synthés agressifs, The Dare hurle « No I can’t come down » tandis que le son grésille. Sur ce titre, on est esclave de la nuit, du son et du bruit.

Movement est disponible via The Dare is A Business/Republic/Universal.