Modzik

L’attente était longue… En 2017, le trio berlinois Moderat (Modeselektor + Apparat) avait annoncé leur séparation après trois albums et des tournées aux quatre coins du monde. Entre temps, des projets solos ont vu le jour, un cinquième album electronica : LP5 pour Apparat sorti en 2019 et de nombreuses B.O de films intitulés simplement Soundtracks. Même schéma pour le duo techno Modeselektor avec Who Else sorti début 2019 ainsi que plusieurs mixtapes et remixes sur leurs label Monkeytown Records. Une pandémie, et quelques side-projects plus tard et voilà que l’annonce d’un quatrième album MORE D4TA (anagramme de MODERAT 4) crée l’effervescence des fans.

Une trilogie fédératrice

Au cours des trois premiers albums, sobrement intitulés I, II et III et de cette décennie d’occupation, Moderat s’est essayé à plusieurs styles tentant de nouvelles choses. Le premier opus sorti en 2009 avait séduit un public initié à la techno berlinoise avec des sonorités sombres et planantes à la fois. Au fil des albums, la voix de Sascha Ring prend de plus en plus de place laissant les kicks techno un peu sur le bas côté mettant cette pop émotive et perçante en premier plan. Pour ce quatrième album, le groupe s’accapare les problématiques de notre société en évoquant l’isolement et les surcharges d’informations. Alors que vaut ce MORE D4TA ?

Avec seulement 3 titres dévoilés, pas évident de se faire une idée du projet dans sa globalité. Il se trouve que le tout est cohérent alliant avec symbiose la pop obscure que des montées électroniques instrumentales comme sur le très bon DRUM GLOW. Un alliage de sons irréprochable et un univers dystopique ténébreux : c’est la patte inimitable de Moderat. Un retour aux sources démontrant que le groupe sait désormais ce que veut son public s’inspirant des très grands succès qui ont fait leur discographie comme “Bad Kingdom” ou “Rusty Nails”.

Un album volontairement détourné des dancefloors, la section électronique est confié à Modeselektor et Apparat, lui, se charge d’illuminer les productions synthétiques comme un messie atterrissant sur une planète désolée.