Modzik

Marchant sur les traces de ses consoeurs néo-R’n’B comme Solange, Kelsey Lu fait néanmoins preuve d’une démarche qui lui est propre à bien des égards : elle allie sa musique à des choix assez arty, comme lorsqu’elle choisit de célébrer la sortie de son 1er album Blood (sorti en avril 2019 et auréolé de 5* par The Observer) à travers une session live intitulée Propagate enregistrée dans une maison designée par Paul Williams, le premier architecte noir américain à devenir membre de l’American Institute of Architects en 1923 (à qui l’on doit des constructions emblématiques telles le magasin Saks Fifth Avenue de Beverly Hills et la maison de Frank Sinatra).

Née d’une mère pianiste et d’un père percussionniste, Kelsey Lu est native de Charlotte en Caroline du Nord et a reçu l’éducation stricte des témoins de Jehova, tout en s’adonnant toutefois à l’étude d’instruments tels que le piano, le violon et le violoncelle. Elle publie Church en 2016, un premier EP enregistré avec son violoncelle et quelques samples dans l’église de Greenpoint à Brooklyn et elle a fait les premières parties du groupe Wet durant sa tournée. Elle est dorénavant basée à Los Angeles en Californie.

Sa très belle reprise du classique “I’m Not In Love” de 10 CC :

En 2019 elle publie son premier album Blood, qui recueille d’emblée de très bonnes critiques suivi d’un EP de remixes intitulé Blood Transfusion et de la session live Propagate. L’album est mêlé d’influences folk, disco ou pop et contient entre autre “Due West”, une perle pop produite par Skrillex, mais aussi “Pushing Against the Wind”, pépite entre folk et R’n’b très réussie ou encore le très disco “Poor Fake” où son violoncelle fait merveille. Après avoir collaboré avec des artistes de renoms tels que Sampha et Solange, sur Blood elle convoque l’aide de producteurs de haute volée comme Jamie XX, Adrian Younge et de Rodaidh McDonald.

Depuis elle a collaboré avec Oneohtrix Point Never, Blood Orange, Onyx Collective et Yves Tumor, sa musique a figuré dans la bande son de la série HBO à succès Euphoria et le producteur iconique Quincy Jones et le réalisateur Steve McQueen l’ont choisie pour se produire lors du show Soundtrack of America à NYC l’an dernier. Sur Ep re remixes de remixes on trouve des d’artistes d’obédience électro tels Omar S, Dixon, Lawfawndah, Nar, etc…

On a pu la voir figurer dans des magazines tels que AnOther, Numero Berlin, The Guardian Guide et la nouvelle version de FACT Magazine (photographiée par Campbell Addy) :

En 2020, elle a figuré dans un comic book créé par Terrel Villiers & Akia Dorsainvil de Masisi Studios en collaboration avec Kaleidoscope et Gucci traitant de légende, cosmologie et d’afrofuturisme où l’on retrouve d’autres personnalités comme Florence Welch and Telfar Clemens. Elle a aussi lancé sa série Hydroharmonia, comme musique en réaction contre le effets psychologiques de la pandémie, dans un but thérapeutique pour les autres pendant cette période difficile. Un projet qui a pu aider financièrement des associations telles que Fempower, Poetry for the People, #freeblackmamas Fellowship, Black Trans Femmes in the Arts and the Herbal Mutual Aid Network (à découvrir sur son compte bandcamp).

“Morning Dew” avec le saxophoniste Isaiah Barr (Onyx Collective)

En novembre dernier elle a délivré une performance très remarquée de son show GROUNDED devant une foule à guichets fermés dans l’amphithéâtre principal de l’EartH de Londres.

Sa nouvelle collaboration avec Yves Tumor (et également Kelly Moran et le virtuose jazz londonien Moses Boyd), un titre qu’elle explique avec ses propres mots :

“C’est prendre des risques et plonger la tête la première dans l’inconnu tout en restant soi-même. déconstruire les poisons qui vous ont apporté le doute et la mauvaises habitudes quant aux pouvoirs qui se trouvent à l’intérieur et accepter que tout ce qui est mauvais mais dont viendra la lumière tout en n’oubliant pas son passé pour embrasser sa vraie nature”