À la Fashion Week de Vienne, l’avant-garde thaïlandaise crée l’événement.
« C’est le meilleur défilé jamais vu à la Vienna Fashion Week », glissa une invitée qui n’a manqué quasiment aucun show depuis la création de cet événement il y a exactement 15 ans. Elle faisait référence à la Thai Fashion Night de jeudi dernier, group show de jeunes marques thaïlandaises clôturé par un public en liesse, dansant sur le podium avec les mannequins, accompagnés par la prestation live du groupe disco The Sis et de l’orchestre “The ChaiYo Band”
Porté par les hits entraînants de ce duo de soeurs thaïlandaises, ce superbe spectacle a également offert une visibilité internationale à des marques prometteuses, parmi lesquelles Kram Phon et ses très funs manteaux et bonnets frangés bleus et blanc, Simonssister et ses magnifiques ensembles aux motifs figuratifs façon aquarelle, et Wonder Anatomie et son neo-workwear multi-poches.
Un utilitarisme similaire se retrouvait dans la nouvelle collection d’Art Point, marque fondée en 1998 par la Russe Lena Kvadrat, mais installée à Vienne depuis 2001. Dans son univers vaguement dystopique, les hommes portent de larges pantalons sous des tops à effets corsets, et les yeux sont cachés derrière des lunettes de soleil en 3D dirigés vers le ciel, tels des télescopes.
Tout aussi dévoué au streetwear, le collectif TrueYou, connu pour ses tenues monochromatiques noires, a agrémenté cette année son vestiaire de transparences et de chapeaux façon apiculteur. Dans la même mouvance, les bombers graphiques de Slingslang comptent parmi les best-ofs de la saison.
Si les vestes à effets origami de Riva by Frank Weeneggsinn et l’ode au kimono de Kayiko ont fait souffler un vent oriental sur cette semaine de la mode autrichienne, la majorité des défilés proposait des pièces faciles à porter, tels le sobre menswear de Pitour, résumant bien l’esprit d’un rendez-vous qui, en 15 ans, ne désemplit pas.
DIGITAL COVER #22 / JOE BEL, L’INTERVIEW
