Pourtant dans ce vrombissement de fashionistas, presque insupportable, la musique résonne plus que jamais et les DJs du monde entier vont encore faire battre les cœurs glacés des victimes de la mode . 

Fondateur du label Nightcrasher Records, Charles et Jojo, deux Dj français formant les Nightcrashers vont certainement faire du bruit. Je les rencontre le temps d’un slow, histoire d’avoir un dernier souffle avant de valser dans les soirées parisiennes.

Par Christophe Carvillo

Vous vivez entre Londres et Paris, quelles sont les différences musicales entre ces deux pays ?

A Paris, je trouve qu’il y a un rapport assez élitiste à la musique. L’accent est vraiment porté sur la découverte de sons. On a plus tendance à parler d’enregistrement d’un sourd muet qui joue de la harpe dans la forêt amazonienne. A Londres, le son est « edgy » mais plus démocratique. Et surtout avec l’accent sur la nouveauté.


Comment vous définiriez le lien qui existe entre la musique et la mode ?

La musique et la mode ont toujours été indissociables. Chaque mouvement musical a un style particulier qui l’accompagne. Et puis pour des enfants du hip-hop comme nous, la mode est l’élément non officiel de la culture, partagée par les grapheurs, les danseurs, les MCs et les DJs.
En tant que DJs, on est souvent amenés à faire un « profiling » du public et le « scan » vestimentaire reste souvent le meilleur indicatif.


En tant que Dj , si vous deviez mixer pour des créateurs,  pour lesquels seriez-vous prêts ? 

Jojo (souriant: VICTORIA SECRET ! C’est certainement le plus beau dance floor du monde ! Sinon, plus sérieusement, nous serions assez proches de l’univers de Vivienne Westwood, Jean-Charles de Castelbajac et Ground Zero.


Vos créateurs préferés ? 

Ground Zero, Hermès, Manish Arrora, Castelbajac, mais aussi des marques plus street comme Supreme, Alife et Public School.


Charles, tu es déjà familier au monde de la mode, entre autre par ton passé de mannequin ! Comment es-tu arrivé à la musique en tant que DJ ?

En fait je suis né dans une famille où la musique était aussi présente que la mode: entre mon père collectionneur d’afrojazz et de soul et ma mère créatrice de mode. D’ailleurs c’est elle qui m’a donné mon premier job de DJ à 15 ans quand elle m’a demandé de faire la musique pour son défilé. Ca c’est super bien passé donc j’ai continué à le faire. Les premiers disques que j’ai rayé portaient le nom de Manu Dibango, Quincy Jones, Isaac Hayes… 
Plus tard j’ai commencé à booker des jobs de model tout en faisant des soirées à la fac. Mais c’est surtout quand j’ai déménagé à Londres que ça a pris beaucoup d’ampleur.


Jojo, tu prends soin de toi. Pour un Dj, la mode est-ce important ? 

Bien sûr, comme pour tout le monde mais depuis un moment les DJs sont vraiment passés au devant de la scène. La mode nous permet de nous exprimer davantage.


Les garçons, le titre qui en ce moment vous fait décoller du lit ? 

Jojo : “Clique” est le titre de Kanye West que j’écoute en boucle en ce moment. Il est chez moi et dans ma voiture à Londres. J’aime aussi Skepta “Punch his Face” qui fait un bon buzz à Londres en ce moment.

Charles : En ce moment j’aime beaucoup le dernier morceau de Diplo “Express Yourself”. C’est assez décalé et super énergétique. On y retrouve du dancehall, de l’électro, du rap, du moombathon. Sinon, j’aime beaucoup le dernier album de Frank Océan et “Cruel Summer” du collectif de Kanye West.


Vos actus du moment ? 

On vient de faire deux remix pour une artiste pop très connue au Japon Namie Amuro (36 millions d’albums vendus). Sinon, on bosse sur notre EP en ce moment. Il sera disponible fin Novembre. On a aussi un label Nightcrasher Records dans lequel nous avons trois autres artistes pour qui nous faisons la musique. 

Les NIghtcrashers sont présents durant la semaine de la fashion week à Paris. Suivez leur ascension sur « MODZIK.COM »