Pour ce nouveau numéro, Modzik a choisi de consulter sa boule de cristal. Entre visions prophétiques et dystopies un brin angoissantes, l’équipe du Modzik décortique un futur qui promet d’être riche en découvertes musicales.

De quoi sera fait l’avenir ? On ne peut pas vous le prédire de façon certaine, par contre on peut vous dire de quoi est composé le nouveau numéro de Modzik.  Entre éditos mode et entretiens, le futur se dessine au fil des pages et jongle entre lutte et dystopie, tandis que les Rihanna de demain pointent le bout de leur nez et leur brin de voix. À nous de les entendre.

Laylow porte un ensemble Givenchy ∙ Photo Yann Morrison ∙ Style Edem Dossou ∙ Direction Artistique Boris Zawodny

On sait aussi que pour certains, regarder le passé est le meilleur moyen de faire des plans pour l’avenir, quitte à faire table rase des acquis. Certains artistes préfèrent ainsi creuser leur sillon, à l’instar de Yuksek. Le frenchie touche-à-tout (artiste, producteur, remixeur, patron du label Partyfine, compositeur de musique de films) revient avec ce qu’il fait de mieux : une musique aussi pop que dansante, bien décomplexée à souhait comme on aime. Côté rap, nous avons fait avec Laylow l’état des lieux du rap français pour mieux comprendre la direction que ce genre musical prend depuis quelques saisons. Un tournant plus introspectif pour les rappeurs qui se laissent aujourd’hui aller à la sensibilité, mais aussi une ouverture aux femmes avec la percée des rappeuses – dont notre favorite du moment, Shay, elle aussi présente dans nos pages. Propulsée par Booba, la jeune femme s’affirme aujourd’hui dévoilant une personnalité sans concession qui fera d’elle une grande.

Shay porte une robe chemise Jourden, une brassière Alexander Wang et un pantalon G-Star Raw
Photo Julia & Vincent @ Frenzy Picture ∙ Direction Artistique Boris Zawodny ∙ Style Nicolas Dureau

Les femmes joueront-elles un rôle crucial pour l’avenir ? Chez Modzik, on est prêt à parier dessus car l’avenir de la musique semble avoir trouvé ses voix avec ses nouvelles recrues comme avec Raye, une toute jeune anglaise sur laquelle on mise beaucoup. Multipliant les collaborations avec brio comme avec Charli XCX ou Jonas Blue, elle vient de décrocher un nouveau hit avec Jax Jones “You Don’t Know Me”. Raye a aussi collaboré avec notre star du futur et cover girl, Mabel – comme quoi le futur se décide sans doute à deux et que les grands esprits de demain se rencontrent avant d’écrire l’histoire ensemble.

Raye porte un hoodie Marques Almeida ∙ Photo Elliott Morgan ∙ Style Lee Trigg

Les deux jeunes chanteuses pleines de promesses nous rappellent à quel point le féminisme et le ralliement sont importants pour notre société et construire un avenir meilleur. Alexandra Savior, muse d’Alex Turner (The Last Shadow Puppets, Arctic Monkeys), débute en fanfare avec un premier album magistral qui fleure bon les ambiances lynchiennes mais pas seulement. Un jeu d’équilibre parfaitement maîtrisé, du grand art pour une artiste pourtant à l’orée de sa carrière. Pharell Williams a eu l’oreille creuse en misant sur Maggie Rogers, qui confirme son talent titres après titres, mettant le feu au le Point FMR il y a quelques semaines à peine. Quant à Royaume, c’est grâce à seulement une poignée de titres envoûtant à souhait que le mystérieux duo dream pop a rallié tous les suffrages et devient notre groupe à suivre pour demain.

Mabel porte un top et pantalon en denim MISBHV, un sous-vêtement Nhorm et des cuissardes Micol Ragn ∙ Photos Alex de Mora ∙ Style Jean Paul Paula

La pop française trouve aussi une relève digne de ce nom dans la nouvelle scène féminine composée par Blondino, Tess, Juliette Armanet et Calypso Valois. Quatre filles dans le vent pour quatre approches différentes de la musique française que l’on a fait poser dans une salle d’attente du futur. Car si le slogan « future is female » est encore sur tous les t-shirts, c’est bien qu’il n’est pas encore arrivé. Des initiatives à teneur politique élevée qui semblent aussi faire leur nid dans la mode. Réaction au durcissement des autorités au pouvoir comme Donald Trump ou prise de conscience des chefs de file d’un mouvement extrêmement privilégié, les créateurs et créatrices s’éveillent aujourd’hui à une pensée politique, parfois à ses dépens. Et parce que les luttes se font sur tous les fronts, l’Afrique ne manque pas de rappeler sa présence et sa diversité. Dans ce numéro c’est la chanteuse Reniss qui impose son héritage culturel à la sauce Mboko pop dans le paysage musical ainsi que dans nos page, toute d’EDUN vêtue, tandis que les institutions culturelles s’ouvrent timidement cette saison aux cultures subsahariennes du continent.

À n’en pas douter, le futur est riche de possibilités, à nous d’ouvrir les yeux vers celles qui feront de demain un monde meilleur.

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