Rébellion romantique et cuir de jeunesse

Créateur diplômé du Shenkar College en Israël et de la renommée Parson’s School and Design de New York, Yossi Cohen a vogué entre Paris et Milan, où il a commencé à créer ses premières collections. Après avoir fait ses armes chez Fendi, Iceberg, Les Copains ou encore Sanyo Shokai, il est aujourd’hui le designer de Pihakapi, ou PHP pour les intimes. Cette jeune marque, née autour du travail artisanal du cuir, compte bien moderniser le blouson pour le remettre au goût du jour, sans jamais abandonner son côté loubard. Nous sommes allés poser quelques questions à Yossi pour en savoir plus sur les cuirs de PHP, tannés sur mesure pour la jeunesse.

Pihakapi est une toute jeune marque, comment cette aventure s’est concrétisée ?
Yossi Cohen : Pihakapi a été créée après ma rencontre avec Andrea de la famille Allegri e Giampaolo du groupe Pellemoda (spécialisé dans la fabrication du cuir NDLR), qui avait envie de lancer une marque mêlant créativité, artisanat et une vision moderne du prêt-à-porter. L’esprit PHP, c’est le rebelle rock’n’roll d’aujourd’hui, avec une âme poétique à la recherche de singularité.

La collection printemps-été 2017 a un esprit assez vagabond, avec le thème on the road et les inspirations japonaises, mais toujours avec une touche de culture jeune…
YC : On a imaginé PHP pour répondre à ceux qui recherchent des vêtements exprimant la culture d’aujourd’hui. La culture jeune est très importante dans mes créations, car elle donne une idée de ce à quoi demain ressemblera. Les voyages sont aussi une inspiration essentielle pour moi. J’ai été “sur la route” aux États-Unis et je voulais transmettre cette expérience dans la collection homme. L’inspiration japonaise, quant à elle, est issue de mes propres recherches sur la culture nippone. J’ai travaillé pendant plusieurs années au Japon et toute l’imagerie a influencé la création de cette collection femme.

Avec le recul, quel regard portes-tu sur les pièces de cette première collection ?
YC : Chaque pièce est comme un petit livre, rempli d’émotion, et l’ensemble de la collection est à l’image d’une bibliothèque qui rassemble tous ces livres. Chaque vêtement appartient à une grande histoire que je veux exprimer, c’est ensuite au client de choisir quelle partie du récit le touche.

Les étudiants des beaux-arts de Florence ont participé en signant une collection capsule de vestes peintes. Pourquoi avoir misé sur la jeunesse artiste ?
YC : Nous voulions exprimer ces deux valeurs piliers que sont l’artisanat et l’art. Avec ces jeunes artistes, nous pouvons présenter une version moderne des pièces peintes à la main. C’est le genre de collaboration essentielle pour la philosophie de notre marque.

L’artisanat fait partie de l’ADN de PHP, est-ce que tu collabores avec des ateliers et artisans ?
YC : Oui et nos collaborations ressemblent à un énorme brainstorming ! J’apporte mes inspirations pour la saison et nous travaillons ensemble sur les possibilités de les exprimer. C’est vraiment la partie du processus que je préfère, tout cet échange de créativité et ce dialogue qui évolue pour se matérialiser dans les pièces finales.

Quelles limites souhaites-tu repousser avec PHP dans le futur ?
YC : Pour construire une marque solide et durable, nous avons besoin prendre notre temps et d’évoluer étape par étape. Il est crucial de comprendre à chaque phase quelle est le choix le plus judicieux à prendre pour mieux avancer. Nous souhaitons ainsi développer l’univers de Pihakapi en profondeur et créer une collection complète à partir de notre ADN pour matérialiser notre vision dans les vêtements, mais aussi les accessoires, etc.