Louis Gabriel Nouchi est un créateur passionné de lecture. À travers la littérature, il créé des collections pleine de sens et nous fait part de sa vision. Rencontre. 

Peux-tu nous expliquer ton processus créatif ?

 Le concept pour la marque LGN Louis Gabriel Nouchi, c’est de créer des collections à partir de livres, c’est intéressant parce que c’est comme si on constituait notre propre bibliothèque au fur et à mesure des collections. J’ai toujours énormément lu, cela a toujours été une source d’inspiration très naturelle pour moi déjà à l’école.Je prends parfois des livres qui ont peut-être 50, 100 ans mais qui ont toujours une résonance dans des sujets d’actualité qu’on vit au quotidien je trouve que c’est une manière assez élégante d’aborder des sujets mais pas de manière hyper frontale. Ensuite, c’est toujours un peu le même personna,  c’est un peu toujours le même héros de livre en livre que ce soit un homme ou une femme qui incarne vraiment le héros,  la personne qu’on imagine pour la marque. Donc ça parle vraiment de choses très concrètes notamment on reprend toute la gamme couleurs de toutes les couleurs qui sont évoquées dans le livre, la période, que ce soit la période de l’histoire qui se déroule ou comment était habillé l’écrivain , c’est des choses qui sont assez importantes. En fait quand on lit un livre on se créé nous même nos propres images un peu comme si on était realisateur et c’est ça que j’aime bien et c’est un peu ce qu’on veut faire avec la marque à savoir qu’on est vraiment au centre. Plein de gens différents peuvent lire le même livre et l’interpréter différemment et c’est exactement ce qui se passe avec la marque à savoir qu’on est une marque hommes et qu’on a énormément de femmes qui viennent on a des jeunes des vieux, des fashion, des pas fashion, ce qui compte au final c’est le vêtement, le produit et ce qu’on peut en faire avec et comment on peut interpréter le vêtement. Le fil rouge, notamment au tout début des livres c’est qu’il y a une part d’absurde, de surréalisme par un peu de fantasmes du fait que l’on se projette sur un livre on s’en fait son propre monde.  dont vous faites et du coup c’est ce qu’on essaie de retranscrire en images . C’est un peu l’effet Clark Kent je trouve ça hyper intéressant de présenter des hommes qui sont vraiment sensuels mais le fait qu’on leur mette une paire de lunettes ça devient tout de suite des intellos. Mais est-ce que c’est crédible ou pas, est-ce que ce n’est pas l’image que l’on a justement de l’intello des séries américaines, c’est un petit peu tout ça qu’on essaye de travailler dans la marque. Il y a toujours un rapport assez violent dans les histoires, les livres sont assez  sulfureux où l’on comprend à chaque fois que ce n’est pas innocent . C’est donc pour ça que toutes les pièces sont déchirées, coupées etc.  Il y a le trou à l’encolure qui est vraiment signature et qui se répète dans toutes les catégories produits, c’est en même temps une invitation au toucher parce qu’on montre des parties du corps qui normalement ne sont pas érogènes et qui du coup en deviennent sensuelles. Une certaine obsession pour tout ce qui est texture et développement.

Louis Gabriel Nouchi est entré dans le calendrier officiel de la Fashion Week la saison dernière, peux-tu nous parler de ton ressenti face à cela ?

 Tout d’abord je suis entré assez tôt dans le calendrier des présentations donc j’ai toujours été suivi par la fédération de la haute couture, c’est une grande chance et un vrai levier.  Le fait de passer en show c’est plus pratique déjà [rires] et j’en suis très fière. Malheureusement, avec la covid la Fashion Week devient différente avec le format digital qui se développe de plus en plus. On essaie de travailler différemment et de sortir des champs classiques des défilés, par exemple, pour la SS22 on a fait appel à des comédiens de la comédie française pour effectuer une lecture. Et l’année dernière nous avons travaillé avec les danseurs de l’Opéra de Paris, le chorégraphe a permit de montrer que les vêtements étaient très confortables même pour des danseurs et c’était en cohérence avec le livre de la collection qui était : le procès de Kafka. Le défi est de réussir à créer une émotion par un format vidéo qui est toujours plus froid par rapport à l’expérience qu’on a lors d’un défilé. Comment faire ressentir l’expérience du show à ceux qui ne peuvent pas assister au show c’est ça le vrai challenge d’aujourd’hui. 

Peux-tu nous dire quel est le must-have à avoir chez LGN ? 

En ce moment, depuis quelques mois, le must-have c’est la ligne underwear qu’on a lancé et qui a un vrai succès. Je suis assez fière car c’est un gros travail d’équipe. L’idée est vraiment partie des ensembles inspirés des années 30s à l’homme en laine toujours avec la signature de la marque notamment la découpe au col du débardeur. C’est un ensemble avec à la fois un côté nostalgique et un côté moderne avec le développement des matières. C’est un gros développement pour nous car l’univers de l’underwear est à part moi qui vient de l’univers du tailleur. C’est un produit sur lequel nous avons eu beaucoup de réflexion, comment créer un ensemble à la fois sensuel mais en 100% coton qui soit aussi confortable. C’est un produit qui est tout à fait commun chez la femme mais du tout chez l’homme. C’est un véritable point d’entrée dans la marque et j’en suis très content.