Surfant sur le retour modesque des 90’s, Wasted, créé en 2012, est la marque de toute une génération bercée par le rock, le skate et la culture DIY. Etiqueté « hipster » contre son gré, le duo qui se cache derrière ce lettrage tracé au marqueur, lui, n’en a rien à carrer. Plaire, n’est pas renier. Alors avant de jeter la pierre, on s’est intéressé à ce duo bourré d’ingéniosité… 

Bercés par le rock, le garage et ses ascendants punk et métal ; les deux jeunes entrepreneurs de Wasted : Xiang Fang Ye et Johan Liebel ont décliné leur passion sur un produit qui les suit depuis toujours : le tee-shirt. « Quand on écrit – Loser – en gros dans une typo très heavy métal, c’est clairement un clin d’oeil au label de Seattle : Sub Pop, qui a marqué les années 90 et notre univers musical » s’enorgueillit Fang, créateur de la marque.

Si, très vite le bonnet siglé Wasted et ses déclinaisons accrochent, leur monde se décline au fil de leurs influences complémentaires : « Johan est skateur depuis toujours et moi, j’ai une passion pour la photographie, l’image et le cinéma de Larry Clark : il était logique de mettre en commun nos inspirations ! » s’exclame-t-il. Et c’est le tee-shirt vintage, un peu oublié, qu’ils vont dépoussiérer. « La plupart des marques n’étaient pas sur ce créneau, mais plus portées sur le tee-shirt graphique ou hip hop », ajoute Johan. Ils commencent avec une machine à pression dans leur garage avant de développer leur tendance pour la musique indé.

FB WASTED PASSENGERS

 

Mais être passionné et entreprenant ne suffit pas à acquérir un succès commercial. Car pour autant les deux amis ne sont pas graphistes. Ils commencent à s’entourer d’autres jeunes talents, plus ou moins différents. La collaboration devient alors une évidence : « Yougo, on le connaissait depuis toujours, on a toujours voulu faire quelque chose avec lui car on voulait s’entourer de nos amis, en plus d’aimer son travail » confient-ils. Dernier en date à se voir entrer au sein d’un panel que Wasted sait choisir pour sa particularité, Yougo Jeberg, photographe, publie son livre, en vente sur le site de Wasted et élabore avec la marque, tee-shirts et sweatshirts. Des photographies oniriques, mode et parfois décalées à l’image d’une génération au tempérament désabusé. 

 

pegaz design

Savoir s’entourer est donc une priorité pour le duo déterminé à donner à sa marque toute la qualité et le temps mérités. Pegaz Design est un de leurs petits protégés, rencontré chez un de leur premier distributeur parisien (le skateshop Landscape Rockshop, rue keller à Paris), le tatoueur et illustrateur propose un style plus brut de décoffrage avec des canevas, des têtes de loups et couteaux à crans s’approchant des designs de Tom Gilmour.

Façonné par le tatouage, un art qu’il a acquis sur le tard, il traduit un savoir-faire complexe pour un rendu très actuel : « Mes illustrations sont très épurées et facilement identifiables, quand on s’est rencontrés avec les gars de Wasted, on s’est très vite cernés pour créer des designs qu’on aimerait nous-mêmes porter, tout simplement », raconte Thomas qui ne cesse de mêler dessin et tatouage… « Souvent je me pose la question : tu te tatouerais ce truc ? », un autre domaine qui transcende cette tendance que Wasted a empoignée.

FB DEBARDEUR WASTED BURDEAUX

Avec ces design réalisés en France et une production qui privilégie la qualité à la quantité, Wasted déploie jusqu’à une trentaine de points de vente, en France, en à peine deux ans. En plus de vouloir développer la silhouette parfaite du skateur branché avec des jeans, ils se sont aussi amusés à nous procurer des boards aux motifs enfantins et gribouillés signés : Simon Lecoq. Avec cette collaboration « Paris x Manchester », Wasted construit un nouveau pont entre musique et skate culture, pour rapprocher leur passion de la brit pop et le Paris urbain qu’ils ont toujours aimé. La planche du même nom se complète alors comme un dyptique.

L’avancée de Wasted est rapide et s’ils ont enfourché la vague, ils savent aussi la rider : « dans la nouvelle collection on exploite le motif abstrait, les inspirations 80’s et New Wave » ajoute Fang. De la débrouille, façon DIY à la curiosité, Wasted est loin d’être le projet de fin d’année d’étudiants en école de commerce : « On veut grandir mais on est pas pressés et surtout on veut faire les choses bien », conclut Johan. Ne pas sauter les étapes est une priorité. Autrement dit : pas de flip sans ollie !

http://wasted.fr/fr/

FB SKATE PARIS MANCHESTER