On s’est rendu lors de la Fashion Week printemps/été 2020 à la soirée du collectif au Chinois, tout près de Paris, à Montreuil. C’était à la Creole, avec pour invité le designer basé en Espagne Wekafore ! Si vous n’étiez pas à la soirée, on vous laisse découvrir son style ainsi que sa dernière collection, la troisième série de son concept baptisé « Spirit  ».

La Creole, c’est quoi ?

Depuis janvier 2018, la créole embrase la scène parisienne. Le concept ? Un nom fort et symbolique pour propager une nouvelle façon d’entrevoir la musique, la vie en général. Même si elle ravive en premier lieu la richesse de la culture caribéenne, elle réussit à faire bouger tout le monde en mixant les styles et en incluant tous types de genres, sexualités, personnalités ou origines sociales. Un public hétéroclite vous l’aurez compris, pour une soirée qui n’exclut que celui qui n’a pas envie de se mélanger.

Wekafore !

Wekafore, est un designer Nigérian, qui a beaucoup voyagé, parfois à ses dépens et qui pour autant, tire une philosophie inclusive de la mode et de la vie. Son esthétique s’appuie sur la nostalgie d’une Afrique n’ayant pas connue l’occidentalisation, et sur la réinvention de la “négritude” (notion qu’Aimé Césaire décrivait comme étant « le rejet de l’assimilation culturelle ; le rejet d’une certaine image du noir paisible, incapable de construire une civilisation ». Il ré-informe sur la culture noire africaine oubliée tout en en ré-imaginant le futur. À la Créole, on a pu assister à la troisième série du concept “Spirit”, qui s’est déroulée entre des cageots de fruits, dans une ambiance marché. Immobiles, les modèles se fondent dans le décor. On aperçoit un large éventail de vifs imprimés africains, des teeshirts aux caricatures inspirés de l’art de rue, une collection dont les corps sont mis en avant et où la nudité s’habille de cuir très près du corps (tellement qu’il se confond presqu’avec la peau).

 

 

Plus qu’une simple collection, une philosophie de vie spirituelle, où le passé est intégré à la modernité, pour un futur plus conscient et informé. Une manière de ne pas oublier l’histoire, de rappeler la réalité. « J’ai réalisé qu’un bon nombre de personnes sont mal à l’aise avec la nudité noire africaine, mais je veux la normaliser désormais » souligne Wekéforé Jibril. Un designer prêt à bousculer les esprits et à rétablir la/sa vérité.

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