Angus Chiang, l’outsider à suivre

Le jeune prodige taïwanais basé à Tokyo a défilé pour la toute première fois à Paris pendant la Fashion Week masculine pour l’été 2018. Un show loin d’être passé inaperçu tant l’univers ludique et positif du créateur insuffle une bouffée d’air frais dans une capitale française encore frileuse de sortir des sentiers battus.

C’est au cœur de la Canopée des Halles que s’est tenu le premier show parisien d’Angus Chiang. Finaliste du prix LVMH de cette année et diplômé de l’Université de Shih Chien à Taïwan en 2013, Angus s’est dit ravi de participer à sa toute première Fashion Week parisienne: « J’ai reçu un appel récemment pour m’annoncer que je défilais, tout est allé très vite, je suis très heureux d’être là ».

Angus est un talent à suivre de près et pour cause il redéfini les codes stylistiques du dressing masculin grâce à des coupes inattendues, des couleurs pop et un style résolument genderless pour un rendu ultra-moderne où l’extravagance est pleinement célébrée. Pour sa collection PE 18, très largement inspiré du cyclisme et de la culture taïwanaise, Angus s’est amusé à revisiter le vestiaire sportif d’une manière régressive et sexy grâce à des tenues techniques colorées pour ainsi donner naissance à une joyeuse armée de cyclistes d’un nouveau genre, défilant tour à tour sur du rock taïwanais acidulé.

Une collection qui laisse au créateur la possibilité d’affirmer sa vision du sexy. Angus Chiang s’amuse à dévoiler la peau des modèles grâce à des bandes de boutons pressions géants judicieusement disposés (là où on ne l’attend pas) sur les hauts de survêtement au milieu du torse, sur les manches de vestes sportswear ou sur les longueurs de pantalon XXL.

Les shorts sont mini, les chemises transparentes sont agrémentées de faux logos publicitaires et les tops se raccourcissent en crop. La transparence est omniprésente, sur les shorts et les longues vestes « gelato », entre autres et même les messages inscrits sur les t-shirts sont charnels, à l’instar de la phrase “It’s so hot today, i’m so hot today”. Il n’y a pas de mal à auto-booster son ego.

Les hommes se parents de boucles d’oreilles fantaisies et les collants et chaussettes résilles sont légions. Un peu plus bas, les chaussures sont disproportionnées, rehaussées de faux diamants et de sequins bigarrés. Sa passion pour les chaussures géantes lui vient du célèbre personnage Disney, Mickey Mouse – dont il est fan – et les sacs banane vernis ressemblent à des emojis. Une première entrée sur le calendrier officiel réussi pour le jeune Angus Chiang qui n’a certainement pas fini de nous surprendre par son audace et son humour – la course continue.