Le calendrier Pirelli a figé sur papier glacé des décennies de féminité over sensualisée. Les poses lascives et les moues aguicheuses de ses modèles immortalisées par les plus grands photographes étaient devenues si légendaires qu’on ne semblait même plus oser les remettre en question. Mais que faisaient donc les féministes ?

Andrea Mary Marshall, artiste new-yorkaise répare avec style cette erreur dans son expo « The Feminist Calendar 2016 » présentée chez Garis & Hahn depuis mi octobre. En 24 autoportraits, scindés en deux catégories, une version pin up et une autre plus dépouillée, elle démontre qu’être une femme en 2016 est tout sauf binaire.
Avec une image uber sexuelle semblable en tout points à celle véhiculée par Pirelli et consorts, et son pendant épuré, l’artiste revendique le droit à l’ambivalence féminine. Une féministe n’est pas forcément antisexy, et une femme n’est pas constamment un objet de désir. Récapitulons donc : Une femme à poil n’est pas obligatoirement une idiote, et une femme dotée d’un QI élevé ne sera pas forcément abonnée aux cols roulés. Et aucune de ces deux versions mérite d’être pointée du doigt.

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