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Le Festival Ici Demain, rendez-vous parisien incontournable des scènes émergentes, a célébré la diversité des genres du 19 au 21 novembre 2025, comme le prouve cette première journée à laquelle nous avons assisté.

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Ici Demain se déroule dans les espaces de FGO Barbara, lieu emblématique du 18ème arrondissement de Paris, avec ses outils, ses dispositifs à destination du public et des artistes. Ainsi, cette année six artistes issus du dispositif Variation(s) se sont retrouvés sur le plateau de la belle salle de concert du centre, mais aussi une scène montée pour l’occasion dans l’espace convivial.

Moera June et sa guitare, suivi de Raimundaa, micro à la main, ont lancé la soirée sur la scène du bas. Plongée dans l’obscurité totale, la salle invitait à une  proximité avec l’artiste tout en instaurant une ambiance intimiste et immersive.

Nous gravissons les marches qui nous séparent de la deuxième scène où  nous retrouvons une ambiance chaleureuse. La lumière tamisée laissait percevoir les silhouettes du public, les échanges de regards et des sourires furtifs. Derrière les jeux de lumière, le métro fend la nuit comme une ombre filante, laissant sur les murs l’écho froid de la ville. Juliette Magnevasoa est la première à performer. Accompagnée seulement de sa guitare et de sa douce voix, elle interprète principalement son nouvel album de manière touchante et authentique. Fusionnelle avec son public, Juliette Magnevasoa nous a souvent laissé le micro pour murmurer ses refrains avant de poser sa guitare et rejoindre le cœur du public pour reprendre à capella la chanson de Melky : Ianao No Tiako. Un moment intense où la voix de l’artiste résonnait dans toute la salle, harmonieusement mêlée à celle du public qui faisait office de chœur.

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Juliette Magnevasoa. ©ML

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La pétillante Gaëlle Joly, accompagnée de ses musiciens et de sa basse s’empare alors du plateau. Trente minutes à secouer la salle au rythme de ses singles et de son énergie scénique, avant de la happer dans une douceur contrastée avec TTMC . Une chose est sûre : elle captive son public, tant par sa présence que par ses compositions mélodiques et atypiques.

 

Gaëlle Joly. ©ML

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Sur la scène, Steve Ibrahim s’installe presque humblement, guitare en main, regard concentré. Il interprète ses quatre singles, connus et aimés, mais ce n’est pas la technique qui marque : c’est la chaleur de sa voix, ce mélange de puissance et de fragilité qui nous attrape dès les premières notes. Mais aussi, la volonté de partager avec le public l’âme de ses chansons et les blessures qui les ont nourries. L’atmosphère se fait intime quand il interprète son inédit, Paradis, composé à propos d’un badtrip à Amsterdam. Un avant-goût intriguant de ce qui pourrait arriver prochainement… 

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Steve Ibrahim. ©ML

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Ensuite, Elle en été a pris la scène sous les feux lumineux des projecteurs, accompagnée de ses musiciens. Le public, qui semblait déjà convaincu avant même qu’elle ne commence sa prestation, a été conquis par les rythmes entre soft rock et pop joyeuse, portés par l’énergie douce mais communicative de l’artiste. Sa setlist est principalement composée des titres de son dernier EP Dernière fraise de l’univers, un véritable journal intime musical qui prend une autre dimension en live.

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Elle en été. ©ML

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La nuit est tombée, la lumière tamisée, et le public s’est rassemblée devant la scène pour accueillir EPAL. Tous les regards étaient rivés sur l’artiste. Sa voix intense et mélodieuse, portée par des paroles profondément intimes, semblait toucher chacun des spectateurs. La soirée s’achevait avec le duo Molli, entre chanson française, sonorités hip-hop et musique électronique.

Cette ouverture a offert un kaléidoscope d’artistes, acoustiques feutrés, rock, pop joyeuse et surtout une expérience collective, respectueuse de la diversité des voix et des styles. Au‑delà des prestations, c’est le partage qui a donné à cette soirée sa vraie force. Chaque artiste, à sa façon, a imposé sa singularité, invité à l’émotion, à l’écoute, à la surprise. Si cette première journée pose le décor du festival, elle nous laisse surtout la certitude que le Festival Ici Demain est de ceux qui ouvrent des portes, qui deviennent des ponts entre les scènes émergentes et le public.

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Texte Marie Landais et Lionel-Fabrice Chassaing

Image de couverture ML

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