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Depuis dix ans, Hagel repousse les limites du design footwear. Ce studio expérimental, porté par une petite équipe, s’est imposé sur la scène fashion grâce à des créations hors du commun et une approche résolument innovante. À l’occasion de son 10ᵉ anniversaire, la marque a célébré son parcours lors de l’Amsterdam Fashion Week.

 

 

Pendant trois jours, le studio a investi le Park Amsterdam, un immense skatepark transformé en exposition de 1 000 m². Les visiteurs ont pu suivre l’évolution du studio, depuis le concept Makersmonday jusqu’aux designs et collaborations devenus iconiques. Pour la première fois en dix ans, ces travaux expérimentaux ont été dévoilés dans une rétrospective publique, révélant les coulisses du processus créatif de la marque.

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©Bracket Studio

 

©Bracket Studio

 

©Bracket Studio

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Au programme : une skate jam et trois workshops de customisation en collaboration avec Puma, Asics, et Veja, dont la chaussure a été ornée de mini-clochettes pour un noisy running de 5 km.

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Hagel a été fondé par Mathieu Hagelaars, ancien vendeur de chaussures chez G-Star et Diesel. Un jour, il a voulu se rapprocher du produit et du processus créatif. Malheureusement, personne ne voulait l’engager en tant que designer car il n’avait aucune expérience. Après avoir essuyé refus sur refus, il décide de se lancer seul. Il apprend à dessiner, se lance dans la modélisation 3D et se met à créer pour le fun, en jouant avec le produit.

Après s’être rendu compte qu’il manquait systématiquement les drops populaires, Mathieu a décidé de les concevoir lui-même en parodiant des grandes marques. On l’a vu avec la Yeezy qu’il a recréée à base d’un tuyaux d’aspirateur et d’une chaussette ou encore avec l’Adidas NMD City Socks créée à l’aide d’une chaussette et des post-it.

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Tout l’inspirait, pas seulement le « beau » :  cela pouvait être des bottes de marche orthopédiques, des chaussures de bobsleigh ou encore des chaussures d’eau. C’est en explorant le « moche » qu’il nourrit son imagination et développe sa force de proposition.

Un concept central du studio est le MakersMonday. Tous les lundis, c’est le jour de la conception de baskets impraticables qui servent ensuite de source d’inspiration pour des produits plus commercialisables. C’est ainsi qu’il a trouvé son processus de création : sans croquis, sans règles, juste des prototypes bruts.

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Petit à petit, le projet a décollé : sa Yeezy devient virale, suivie par une chaussure Ikea, conçue en vingt minutes. Ces créations ont attiré l’attention du public, jusqu’au jour où il reçoit un DM de Virgil Abloh, qui souhaitait collaborer avec lui et développer des chaussures pour un défilé. Après le show, on lui a demandé de concevoir une collection entière. Aujourd’hui, le studio a collaboré avec Valentino, Moon Boot, Moncler, et des créateurs tels que Takashi Murakami et Pierpaolo Piccioli, scellant son statut de studio créatif respecté. 

Sous la direction de Mathieu Hagelaars, aux côtés d’Imke Nijst et Ine van den Elsen, Hagel respire l’inventivité, l’intrépidité, la résilience et l’audace, un cocktail qui forge son identité unique.

Samedi soir, le Skatecafé d’Amsterdam s’est métamorphosé en véritable cœur battant de la fête, avec les DJ Jan Koster et EYCEE en B2B, DJ Europarking, Juja, Lamique, et Styn & Verity en B2B LAZERGAZER, offrant une rave mémorable à la Hagel community.

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Hagel est la preuve que l’on peut inventer son chemin, même quand la société nous sous-estime. Si tu veux créer, crée. Dans dix ans, ce sera peut-être toi qu’on célébrera.

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© David Nana Opoku Ansah

 

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Texte Noémie Fonkou Guemo