Believer du duo norvégien féminin SMERZ c’est l’album du moment à écouter absolument pour son ouverture musicale, sa palette sonore et sa créativité, comme un concentré de pop culture musicale à lui tout seul. Catharina Stoltenberg et Henriette Motzfeldt ont réussi à mêler de nombreuses références afin de créer cet album unique. On a voulu en savoir plus et elles nous ont gratifié de leur playlist d’inspiration afin de créer le fabuleux monde sonore de “Believer”

Smerz_Credit Benjamin Barron and Bror August

duo pop expérimental Smerz, créateur de grooves spaciaux et d’univers nouveau pour le clubbing. Smerz distille tranquillement des singles et des EP depuis 2016, mais sont enfin prêts à lancer leur premier album. Intitulé Believer, le processus d’écriture du disque a duré plus de deux ans et a suivi un voyage parallèle dans leur propre vie alors qu’ils faisaient face à de nouveaux défis, comme nous l’avons tous fait, depuis un an déjà de pandémie. Le duo propulse l’exploration électronique vers de nouvelles contrées inégalées, parvenant à mêler la chaleur d’une instrumentation à cordes toute en finesse avec la froideur de multiples couches de synthés. Et leur traitement vocal éthéré surplombe le tout. Un album qui ouvre grand le champ des possibles pour les années à venir…

l’interview de Catharina et Henriette aka SMERZ :

L’album s’intitule «Believer»: alors en quoi croyez-vous?
Le titre reflète l’âge auquel nous sommes maintenant, où vous essayez de construire une vie qui a du sens pour vous, avec beaucoup de rêves et d’attentes pour l’avenir, en laquelle vous croyez peut-être parfois, parfois non. Mais le fait d’essayer prouve que vous croyez en quelque chose.

De nombreuses chansons sont façonnées autour d’un son très puissant: comment avez-vous choisi un son pour en faire une chanson autour de lui?
On s’inspire souvent d’un son pour faire une chanson, donc ça vient tout naturellement. C’est souvent ainsi que nous travaillons avec la coïncidence – nous «traînons» un peu sans but jusqu’à ce qu’un son nous inspire.


Le monde sonore de votre musique semble fondre des éléments urbains et ruraux: est-ce quelque chose que vous recherchiez?

C’est probablement juste le résultat de la façon dont nous avons grandi – nous avons tous les deux grandi dans la banlieue d’Oslo, allant à l’école dans la ville, mais comme la musique folklorique traditionnelle fait partie de la culture norvégienne, nous avons été exposés à elle tout au long de notre enfance.


D’Oslo à Copenhague: comment cela a-t-il affecté votre musique et votre vision?

Henriette vit toujours à Copenhague, nous sommes donc dans les deux villes. Nous avons des amis avec des perspectives assez différentes dans les deux villes, ce qui est très amusant et inspirant. À Copenhague, la plupart de nos amis font de la musique, afin que nous puissions aller à des concerts ensemble, faire des voyages ensemble dans des endroits isolés pour faire de la musique, écouter la musique de chacun et se donner des commentaires. Cela nous donne toujours beaucoup de nouvelles contributions et d’inspirations. À Oslo, nos amis sont pour la plupart des universitaires mais ont aussi un très fort intérêt pour l’esthétique et la musique, ils viennent donc avec cette toute autre perspective, la voyant un peu plus de l’extérieur, ce qui est également très précieux pour nous. Nous nous retrouvons souvent d’accord avec leurs commentaires comme deux ans après qu’ils les aient donnés.

Travailler avec Benjamin Barron et Bror August: est-il très important de penser à la fois son et vision?

Pas nécessairement, mais cet album nous a semblé assez dramaturgique quand nous l’avons entendu dans son ensemble, comme s’il y avait ces différentes scènes donnant différentes prises sur un récit.

Votre résidence NTS Show est-elle un moyen d’expérimenter pour mémoire? De quelle manière?
Tout d’abord, cela a été une arène importante pour nous afin d’expérimenter la structure et le récit. Vous pouvez être un peu imprudent dans la façon dont vous combinez les choses et comment vous contextualisez les différents morceaux de musique. Cela a peut-être aussi été un moyen de changer notre mentalité pour combiner différents genres lors de la création de musique.

Vous m’avez beaucoup surpris sur l’opéra vocal de «The Favorite»: un hommage à vos années de chorale?
Tout à fait ! Et un hommage à la petite chorale d’Henriette faisait partie de Copenhague avant le lock-out. Et aux chansons folkloriques de Berio, le cycle de chansons de Schubert “Die Schöne Müllerin” et “Solveigs” de Grieg ont chanté.

L’album est très «dense» et aussi assez «spacieux» au niveau spacieux : comment avez-vous équilibré les 2?
On n’y pense pas vraiment. Cela peut être dû au fait que nous avons joué avec la structure et la sensation du temps ou du tempo dans nos mix NTS, parce que passer de «dense» à «spacieux» peut vraiment influencer votre sens du temps.

SMERZ / Believer / XL Recordings / 2021

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