Trêve de plaisanteries et très joyeux anniversaire à la plus grande des légendes urbaines (mais aussi la plus vendue des baskets Nike), notre tendre et chère AF#1. D’abord invention révolutionnaire à coussin d’air pour les fébriles orteils des basketteurs NBA ou de rue, puis symbole du dealer Uptwon (au salaire dépassant toutes vos espérances d’augmentation du mois dernier), et enfin toile d’expression pour les artistes du monde entier, la fameuse sneaker représente une culture et un mode de vie street made in NYC.

Le frenchy Thibault de Longeville retrace pour nous ce conte moderne et prend l’appui des principaux acteurs de la culture urbaine de 1982 à nos jours, à commencer par KRS ONE. Formidable pionnier du rap américain qui a côtoyé les plus grands (master Flash), il paraissait évident d’en faire le narrateur de l’histoire tant pour son empreinte vocale puissante que pour son engagement politique et philosophique dans le rap. Malgré leurs  “désaccords sur certains points de l’histoire”, comme l’avoue le réalisateur, le documentaire est merveilleusement précis. Il va même jusqu’à retrouver le propriétaire du shop “Los tres amigos” qui à l’époque (80’s) avait misé sur le succès du modèle en commandant une quantité énorme pour que Nike accepte de rééditer la chaussure, enclenchant ainsi son succès mondial.

Le plus frappant des témoignages est celui de DJ Clark Kent, producteur de Mariah Carey, 50 cent, Lil’kim entre autres, qui confesse avoir acheté entre 6000 et 6500 paires de AF1 dans sa vie. Dès qu’une paire se salit, on en rachète une autre. Ou on anticipe en en achetant trois d’un coup (du même modèle of course).

Une heure durant, le spectateur part sur les traces de ces Kids de rue passionnés de BasketBall, impressionnés par les tenues parfaitement accordées des Grands Caids, créatifs jusqu’à repeindre eux mêmes leurs baskets pour créer l’Unique modèle.

Air Force 1 – Le Documentaire – c’est un peu le film à la bande son parfaite qui nous amène à comprendre qu’au final, cette sneaker n’appartient plus à Nike mais bien à la culture américaine.

Par Clémentine Favier