Venu défendre son très remarqué deuxième album, Hanni El Khatib était de passage ce 29 mai au Trabendo. Retour sur un concert qui fera taire les nostalgiques de la rage rock’n roll.

Hier soir, le Trabendo affichait complet. Pour son premier passage en France depuis la sortie de son nouvel album Head in the Dirt, Hanni El Khatib n’aura eu aucun mal à attirer les foules. Cette soirée gala était aussi l’occasion de découvrir deux jeunes groupes. D’accord, nous sommes arrivés après le set des Blackfeet Revolution, le duo qui a pris l’habitude d’ouvrir pour Hanni El Khatib, mais on peut quand même vous parler des bruxellois de Paon. Grâce à une pop dynamique et des échappées plus rock, Paon a su capter l’attention du public qui trépignait d’impatience avant le concert du héros du soir. Mais si leur set de 40 minutes a convaincu par son efficacité, on ne pouvait que déplorer leur manque d’aisance sur scène. Quand on a la chance de se produire devant un Trabendo plein à craquer, il est dommage de passer les trois quarts du concert dos au public…

Le rock n’est pas mort

Paon remercié, la foule commence à se compacter au plus près de l’action. Après 15 minutes d’entracte, les lumières se tamisent et une bande-son reggae vintage se fait entendre. Hanni El Khatib débarque sur scène, accompagné de ses trois musiciens à la crinière resplendissante. Banane bien gominée, bière à la main (visiblement pas sa première de la soirée), il joue à fond la carte du cliché « rocker californien », pour le plus grand plaisir du public. Le riff de Head in the Dirt se fait entendre et s’est parti pour une heure de garage-rock auquel vos tympans n’étaient pas forcément préparés. Hanni el Khatib, lui, l’était, puisque son set très bien rodé coule de source. Il s’amuse, interpellant la foule à coups de « Wesh, Wesh ! » et de « It’s fuckin’ good ! », secoue la tête et torture sa guitare. Pas le temps de s’ennuyer, le quatuor ne nous laisse aucun répit. Si l’on pourra regretter l’absence de ce moment magique qui différencie un bon concert d’un concert d’anthologie, il est impossible de nier qu’Hanni El Khatib assure le boulot. Un rappel plus tard, le californien s’échappe dans les coulisses. L’ouragan est passé.

Par Max Beucher

Crédit photo : © Antoine Harinthe