Hollydays c’est un subtil mélange entre pop et synthé, le tout agrémenté d’une pointe d’électro. Bercé par une pop libre, convaincante et irrésistible, le duo parisien s’impose en douceur sur la scène musicale. Si Sébastien Delage et Elise Preys débutent en réinterprétant des classiques de variété française, ils composent rapidement un premier disque en anglais. Un titre entrainant qui n’est d’ailleurs pas passé inaperçu : Love Is Just a Game. Après un EP piquant intitulé Des Animaux, ils continuent à produire du 100 % home-made en signant Les Insatisfaits. Un EP frais, moderne, mais surtout traversé d’une grande spontanéité. A l’occasion de la sortie du single, Modzik a rencontré les deux acolytes. Installés autour d’un brunch chez Claus, c’est naturellement et presque en chœur qu’ils ont répondu aux questions. Retour sur le parcours, les rêves et les projets du nouveau (et super cool) visage de la pop française.

Press_Pic_Hollydays_©Hervé_Lassïnce

 

Comment est né le groupe Hollydays ?

Seb : Nous nous sommes rencontrés il y a cinq ans. Quand j’étais enseignant à Londres, je travaillais en parallèle avec la chanteuse Liza Manili et j’ai eu un déclic : je trouvais ça vraiment plus drôle de faire de la musique que d’être prof. Comme je connaissais la voix d’Elise (j’avais un pseudo groupe de métal avec son grand frère au lycée) et son potentiel, je me suis dit que monter un projet autour d’elle, serait très cool et intéressant.

Comment décrire Hollydays en trois mots ?

Pop

Chanson

« Guilty Pleasure »

Pourquoi « Hollydays »

C’était l’année des H pour les chiens. (rires) Il y avait beaucoup de choses autour de nous en rapport avec cette lettre. Par exemple, pour aller à Paris nous prenions la ligne H, Papa était bucheron, on en fumait au lycée… (rires). Plus sérieusement, nous réalisons de la musique pour s’évader (oui c’est culcul), donc Hollydays évoque l’idée du voyage, des vacances, de l’évasion… Nous avons souhaité l’écrire comme « Hollywood ». Cela représente un rêve de gosse. Nous adorons aussi Madonna, donc d’un côté notre nom fait aussi écho à son titre iconique.

Vous avez commencé par des reprises en français, avant d’écrire en anglais. Aujourd’hui vous oscillez entre les deux. Vous avez une préférence ? 

En composant Love Is Just A Game, nous pensions qu’écrire en anglais était plus simple et plus accessible. Reprendre des titres français en parallèle nous permettait de rappeler nos origines et de faire un clin d’œil à ce que nous écoutions avant. Ce n’est pas évident de réaliser un titre en français. Il faut s’appliquer et écrire joliment parce que les gens écoutent les paroles. Nous avons une préférence pour notre langue. Avec un titre 100% français, les auditeurs nous comprennent davantage et retiennent les mots plus rapidement. Antoine Patinet, qui a écrit Les Animaux sur l’ancien EP et qui a également rédigé les paroles de nos trois nouveaux titres sur Les Insatisfaits lit clairement dans nos pensées. C’est un bonheur de travailler avec lui.

Vous avez repris Mc Solar, Véronique Sanson… pourquoi ces titres en particulier ? 

Parce qu’on les adôôôôôre !

Seb : Ado, j’écoutais grave MC Solar. Je savais que cette chanson (Caroline), avait un potentiel de fou. Ce tube est très urbain, les paroles sont fortes et cela vieillit hyper bien. Ma mère était une amatrice de Veronique Sanson. Je détestais ! C’était sûrement ma crise d’ado, car avec du recul j’ai réalisé à quel point cette artiste est un monument !

Elise : Même s’ils ne disparaitront jamais, en reprenant ces titres iconiques nous essayons de leur donner une deuxième vie.

Qui fait quoi, comment vous travaillez ?

Elise : Nous sommes très spontanés. Nous pouvons aller très vite et composer en une soirée… ou mettre des mois à achever une chanson.

Seb : Je m’occupe plus de la production et de la composition et Elise apporte sa voix et sa mélodie. Elle commence a écrire avec Antoine et elle est SUPER pertinente ! Comme dans un légo, chacun participe et apporte sa touche. Nos potes nous donnent également leur avis, on les soûle sûrement d’ailleurs (rires).

Elise : Nous travaillons avec gens de confiance qui nous comprennent et nous aident à avoir un résultat propre. L’image, l’écriture, la musique, la scène… sont plusieurs métiers différents qui nécessitent l’aide de personnes passionnées, emballées et motivées. Nous ne sommes pas que deux derrière Hollydays.

Avez vous des influences françaises ou internationales ?

Elise : Nous écoutons des sons très différents. Nous sommes vraiment complémentaires. Dans nos playlists il y a aussi bien du Walt Disney que du punk, des titres signés Françoise Hardy ou Rihanna.

Seb : Faire de la musique m’a donné l’envie et la curiosité de m’ouvrir à la scène française. J’ai récemment découvert, Flavien Berger. Bon OK, dix ans après tout le monde, mais j’adore. C’est inspirant.

EP : LES INSATISFAITS

Je pense aux Insatisfaits en particulier, vos paroles sont acides, caustiques… êtes-vous délibérément désabusés ?

Non. Au contraire, nous avons plutôt tendance à être « bisounours ». Avec ce titre, nous ne souhaitons pas dénoncer quelque chose, il n’y a aucun but politique. C’est plus un constat générationnel. Nous avons tous une part un peu blasée en nous, à en vouloir toujours plus, à ne jamais être satisfait. Nous souhaitons remettre les choses en place, dans leur contexte et expliquer que cela pourrait être pire. Surtout à Paris, où nous avons la chance de vivre dans un microcosme privilégié, avec un accès à la culture. Les paroles sont dures et caustiques. « Mort nés » dans un refrain, c’est très acide. Mais au final c’est plus fort et impactant que d’entendre des insultes.

Elise : Mais à côté de ça nous sommes très optimistes. Il y a forcément en nous une part de mélancolie, mais c’est sans doute notre coté « artiste névrosé » qui ressort. (rires) Sinon on est très joyeux !

Quelle place occupe l’image dans votre travail ?

Elise : Une place très importante. Pour que les gens aient envie de nous écouter, il faut qu’ils aient envie de nous regarder. Des artistes qui font de la musique mieux que nous, il y en a des millions ! Il est indispensable de véhiculer une image propre, simple et surtout claire et compréhensible pour qu’on nous écoute.

Seb : Il y a un pont à faire entre deux courants : la pop qualitative (par exemple Flavien Berger et Cléa Vincent), et la variété. Et les gens sont demandeurs.

Des projets après cet EP ?

Réaliser un clip pour le titre Mouzaïa, bosser à fond le live et probablement un single au début de l’été.

Elise : Un son qui donne vraiment envie de danser en bougeant les épaules et tout ! (rires)

Comment vous voyez Hollydays dans 10 ans ?

Elise : Je serai ridée.

Seb : Et moi gros. (rires)

Nous espérons simplement faire encore de la musique.Nous souhaitons être vraiment confiants dans notre travail, sortir un ou deux albums, écrire pour les autres, produire, collaborer avec des artistes. Aujourd’hui nous avons des supers retours depuis notre apparition dans la pastille “presque célèbre” du Grand-Journal. C’est une très bonne amorce. Maintenant, à nous de consolider ce qui existe dejà, afin d’en faire un projet moins fragile, moins jeune et plus concret.

Un rêve ?

Voyager. Sans hésiter. Nous parlons beaucoup d’évasion dans notre musique, mais au final nous n’avons pas les moyens de partir à l’autre bout du monde. C’est un peu une frustration. On rêverait de bouger, de découvrir de nouvelles cultures. D’être émerveillés finalement !

Vous parlez de collaboration, vous pensez à un artiste en particulier ?

Oui mais c’est secret. (rires) Cela va nous porter malheur. Il y a des artistes que nous adorons, que nous aimerions rencontrer et ensuite : pourquoi pas créer quelque chose ensemble. Mais c’est un peu prématuré. Avant de proposer un projet et de s’aventurer dans une collab’, il faudrait que le notre soit vraiment solide.

Ce qui vous inspire à Paris ?

Seb : Le 10ème arrondissement. Il y a de la vie dans ce quatier.

Elise : J’aime aussi beaucoup le 17ème. C’est très français : les fromageries, les artisans, les beaux bâtiments haussmanniens, les brocantes, les marchés… C’est un Paris authentique ! La Rive droite c’est assez inspirant.

La Rive Gauche ? On boycott ! On n’y met pratiquement jamais les pieds !

Ce que l’on trouve dans votre I.Pod ?

Elise : J’écoute de tout ! J’ai une playlist avec Beyonce, Jay Z, Rihanna, France Gall (j’adore), Françoise Hardy, Véronique Sanson, Little Dragon et même du Johnny Hallyday !

Seb : Dans mon I.Pod on trouvera plus du Flavien Berger, Sound System, Fakear…

Modzik est aussi un magazine de mode, vous avez un créateur fétiche ?

Seb : Alexandre Matiussi, sans hésitation. AMI, c’est parfait pour le vestiaire d’un garçon et même d’une fille !

Elise : Si je pouvais me faire habiller par Monsieur Alaïa, je serai ravie ! Il a fait un ensemble brassière/jupe longue en cuir : c’est absolument sublime ! J’ai ma super jolie pochette AMI en attendant d’avoir des sous pour m’habiller avec ses créations de la tête aux pieds. (rires)

Modzik ca vous évoque quoi ?

Tout est dans le nom ! Modzik fusionne deux univers qui se retrouvent dans l’un comme dans l’autre et se complètent.

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EP : LES ANIMAUX