« Je soutiendrai toujours la communauté dont je suis issue, c’est naturel et important pour moi » nous confie Speech Debelle quand on l’interroge sur ses prises de position au cœur des émeutes de l’été dernier. « J’ai évidemment condamné les débordements, mais je pense que j’étais bien placée pour comprendre les frustrations et les douleurs des émeutiers. Je sais d’où ils viennent » explique celle qui revenait sur son enfance difficile et ses années d’errance sur son premier album Speech Therapy (2009). Artistiquement, la Londonienne se dit « beaucoup plus à l’aise et déterminée » qu’il y a trois ans et explique le titre de son nouveau disque, Freedom of Speech : « mon premier album m’a permis d’obtenir une liberté que je recherchais à plusieurs niveaux. J’ai clos un chapitre avec Speech Therapy, ce n’est pas pour rien que je lui ai donné ce titre… » Le résultat est un album moins introspectif que son prédécesseur, davantage ouvert sur le monde et plus revendicatif, à l’image de « Blaze Up A Fire », diffusé gratuitement quelques mois avant l’album et devenu une sorte d’hymne du soulèvement de la jeunesse londonienne. Confiée à Kwes, la production de Freedom of Speech s’avère plus uptempo et électronique que celle de Wayne Lotek, embauché pour Speech Therapy. On préfèrera le synthétique et efficace « Studio Backpack Rap » au prévisible « I’m With It » affublé d’un refrain faussement soul, l’urgence de « The Problem » à la confession larmoyante du dépouillé « Shawshank Redemption ».
Speech Debelle
Freedom of Speech
(Big Dada)
www.speechdebelle.com
Par Damien Besançon