C’était l’évènement mode & musique du mois de novembre à Paris. Le 104 accueillait dans le cadre des Nuits Capitales, la performance « Dawn of Innocence », un spectacle mis en scène par Jean-Charles de Castelbajac, en collaboration avec Marc Collin, producteur/arrangeur du projet Nouvelle Vague.
Initié au départ par la Maison des Arts de Créteil qui chaque année lance une collaboration similaire (ils sont à l’origine du spectacle de Sébastien Tellier et du plasticien Xavier Veihlan et de celui de Phillippe Starck et du groupe Soundwalk), c’était maintenant au tour du groupe Nouvelle Vague et de JCDC de s’associer. Après avoir été acclamé à Los Angeles et à San Francisco et avant de faire escale dans divers capitales européennes puis de s’établir dans un théâtre de la capitale, la création de JCDC et de Marc Collin a pris place au 104 pour une performance aussi visuel qu’auditive. Né de l’envie de Castelbajac de traduire 18 chansons sombres des eighties, « Dawn of Innocence » met en avant les performances de deux interprètes : Mareva Galanter et Liset Aléa. Également flanqué du guitariste en roue libre Cédric Leroux, de la danseuse Zula ainsi que de Hugh Coltman, le spectacle met d’entrée de jeu le spectateur dans une moiteur sombre. Côté glamour 80’s, Mareva Galanter épouse le rôle de la parfaite maîtresse de cérémonie.
Pendant plus de deux heures, le spectacle s’articule sur plusieurs tableaux où les chanteuses jouent de leur sensualité, se tournent autour, se déchirent et se retrouvent sur des reprises de The Cure (A Forest) ou encore de Nirvana (Come As You Are). Le spectateur est happé par cette noirceur sexuelle qui tient autant de la performance que du concert.
Minuit, le public sort du 104 pour rejoindre le froid parisien de ce mois de novembre. Il faut dire que la chaleur avait dangereusement monté. Sexy, sophistiqué et moderne, ce spectacle prouve que Castelbajac n’a rien perdu de son esprit pop et Marc Collin de sa vision musicale.
Par Guillaume Cohonner