Après une entrée remarquée et remarquable sur la scène soul/folk avec un 1er EP acoustique intitulé « In The City », Joe Bel reprend la parole avec un second opus, fraichement sorti dans les bacs. La jeune chanteuse autodidacte dévoile avec « Hit The Roads », un EP plus lumineux et plus dense. La voix chaude et soul de Joe Bel revient, bercée par des rythmes folk mariant cette fois, guitare et piano. A l’occasion de cette sortie, Modzik a rencontré l’artiste lyonnaise. Elle revient sur son parcours, ses souvenirs et évoque ses projets concernant le 7ème art. 

Que s’est-il passé pour toi depuis ton précédent EP ?  

J’ai beaucoup voyagé pour jouer ma musique. En France comme dans plusieurs pays, notamment grâce à Asaf Avidan. Il m’a emmenée en tournée avec lui pour assurer ses premières parties en Hollande, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique… J’ai aussi fait pas mal de concerts en Allemagne.

Quels sont tes meilleurs souvenirs de scène et pourquoi? As-tu des dates en prévisions ?

L’Olympia avec Asaf Avidan. Sans hésiter. C’était un moment inoubliable. J’avais un trac de fou et le public a été incroyable. Je m’en rappellerai toute ma vie. Sinon l’été dernier j’ai eu la chance de jouer au Reeperbahn en Allemagne. C’est un festival international mythique ! Les Beatles y ont joué. C’était fou d’être là-bas et j’ai eu des sensations géniales sur scène. À Zurich c’était aussi vraiment unique. Il faisait 38 degrés dans la salle, on dégoulinait de sueur, le public était tout autour de nous en cercle. J’ai l’impression que la chaleur fait faire de bons concerts ! D’ailleurs ce live est en intégralité sur youtube. Prochainement je jouerai à Bruxelles, le 12 mai, pour le festival des Nuits Botaniques, à Lyon le 20 mai au Transbordeur et Paris le 15 juin au Pan Piper.

Qu’est-ce que tu as souhaité montrer de toi avec ce nouvel EP ? 

J’ai voulu aller plus loin à l’intérieur de moi. Depuis des années j’entends des choses assez précises dans ma tête, je compose pour plusieurs instruments, j’imagine les chansons dans leur ensemble. Ce deuxième EP était l’occasion de donner vie à toutes ces idées qui m’habitent depuis longtemps.

Musicalement, dirais-tu que tu as évolué et si oui dans quelle direction ?

Je pense que la scène fait évoluer : on apprend à se connaître, encore mieux qu’avant. On comprend ce qu’on aime, ce qu’on est, ce qu’on a au fond de soi, car si on lâche prise en live, les choses sortent d’elles même. Ici je parle surtout du chant, mais c’est pareil pour tout le reste! Les idées que j’ai depuis longtemps sont restées, et d’autres se sont ajoutées grâce au live, notamment par rapport aux sons de guitare électrique.

Qui sont les voix qui t’ont donné envie de chanter et monter sur scène ?

Je crois que la voix de Stevie Wonder est une des premières que j’ai entendu dans ma vie et celle que j’aime le plus. Profondément. Je crois que c’est la voix qui me touche, me scotche, et me fait vibrer à la fois. Hier encore à une soirée, quand j’ai entendu sa voix dans les enceintes, je n’ai plus pu m’en éloigner. Je suis restée devant, bercée, comme envoûtée. Le mieux bien sur c’est de l’écouter sur vynil. Alors là, ça décuple l’effet sur moi !

Quels sont les artistes actuels dont tu suis l’actualité ? 

J’aime l’absurde et le psychédélisme de Moodoid. Il peint le monde qui est à l’intérieur de lui. J’aime la soul rock et les tripes d’Asaf Avidan et la fraîcheur et le talent fou des français d’Animali. C’est pour ça que je suis allée vers leur compositeur et chanteur Julien Jussey pour réaliser cet EP avec moi !

Idéalement avec qui aimerais-tu travailler / collaborer ? et pourquoi ? aimerais-tu enregistrer dans un autre pays? l’Amérique te fait-elle rêver ?  

Je n’y ai jamais vraiment réfléchi… Je connais bien les États Unis pour y avoir une grande partie de ma famille. En fait je crois que je n’ai pas de fantasme sur l’ « Amérique » ou tel ou tel producteur. Je suis très nature et très « bio » dans ma façon de travailler, centrée sur mon petit artisanat. Je crois que je n’ai pas cette folie des grandeurs. Je prends ce qui arrive et parfois il m’arrive des choses dingues et j’y vais, même si j’ai peur! J’essaye de me dépasser. Faire ce métier pour moi c’est ça avant tout. A la base je suis quelqu’un de timide, j’ai beaucoup de doutes. Ce n’est pas dans mon ADN de fantasmer sur tout ça, j’essaye déjà de croire en moi pour avancer et faire ce que j’ai dans la tête. C’est déjà beaucoup!

Le temps d’une saison, tu as été associée à une marque (Chipie Jeans) : ton style vestimentaire a-t-il évolué ? Quel est ton look de scène de prédilection?  

Au début je ne montais jamais sur scène sans ma robe verte. Sur scène comme dans la vie, je suis très monomaniaque. Je porte la même paire de bottes depuis des années, la même robe salopette en jean et la même veste en mouton tous les hivers… Mais depuis quelques temps je change de tenues régulièrement sur scène. Grande révolution! En ce moment j’aime porter des jupes taille hautes un peu 70’s avec une blouse ample rentrée à l’intérieur. Mais je n’arrive toujours pas a quitter mes bottes…

Quelle est ta marque de vêtement fétiche ? 

Je n’ai pas de marque préférée. J’aime beaucoup les vêtements qui ont eu une vie avant moi. Le jean chiné en friperie, le pull tricotée par ma mère quand elle avait mon âge… Sinon quand les vêtements sont neufs, ils ressemblent vite à des pièces vintage tellement je les porte ! J’aime les silhouettes qui comportent toujours un élément « cool. » Une blouse ample si la jupe est près du corps, un gros gilet en maille ou une grande chemise en jean si la robe est mini. J’ai un placard dédié aux chemises et blouson en denim dans tous les tons! Le retour des pièces très 70 ce printemps me réjouis à fond. Pour citer une marque, la dernière collection de chez Balmain m’a fait rêver !

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Coté make up, ton secret c’est plus d’accentuer le regard ou la bouche ? quel marque et type de maquillage utilises-tu et pourquoi ? ton astuce make up avant de monter sur scène ?  

J’accentue le regard. Le rouge à lèvre ça fait trop sur moi, j’ai l’impression d’être déguisée quand j’en porte… Je privilégie vraiment les marques naturelles et même bio comme Dr Hauschka, Une ou Boho. J’ai du mal avec celles qui contiennent beaucoup de produits chimiques et plastiques comme le silicone, qui empêche la peau de respirer. Avant de monter sur scène je n’ai jamais vraiment fini de me maquiller, je suis toujours un peu dans le rush ! Mais j’essaye de ne pas oublier le fard à joues qui donne du relief et surtout bonne mine. Avec mon teint très pale on me demande souvent si je ne me sens pas mal, alors que tout va bien… Le blush c’est la base pour moi !

Quels sont tes projets d’ici la fin de l’année ? A quand un album ?  

Je joue dans un film qui sortira au cinema à la fin de l’année, avec Manu Payet, Audrey Lamy, Aure Atika. Le réalisateur, Cyril Gelblat, cherchait quelqu’un pour jouer le rôle d’une chanteuse. Il a vu mes lives sur Youtube et m’a demandé de passer l’audition. Je n’avais jamais fait ça de ma vie, jamais joué la comédie. Quand il m’a dit que c’était moi, je n’y ai pas cru. C’est une expérience inattendue dans ma vie. Comme je travaille sur la bande originale du film, ça demande beaucoup de travail. Je prends les choses les unes après les autres, mais comme j’ai beaucoup de chansons en tête et que je suis toujours en train d’en écrire, l’album arrivera bientôt !