Thomas Erber vit à cent à l’heure. Véritable touche-à-tout créatif, il est le co-fondateur du label de mode masculin GEYM, le créateur de son propre Cabinet de Curiosité et ne rechigne jamais à s’essayer à de nouvelles aventures, comme récemment avec la création de la boutique singulière de l’Hôtel de Crillon. Comment fait-il pour ne jamais être à cours d’inspiration ?

GEYM FW17

Comment le label GEYM est-il né ?

Thomas Erber : En 2012, lors d’une édition de mon Cabinet de Curiosité, j’ai invité un jeune homme qui avait sa propre marque de t-shirts, Charles Gaston Dreyfus, à désigner un t-shirt afin de marquer cette édition. Il avait à peine 25 ans à l’époque et il était le plus jeune de mes invités. J’ai été impressionné par son professionnalisme. De cette association, nous avons sympathisé, puis quelques mois plus tard, je lui ai proposé de monter un label de mode homme ensemble. Nous avons réfléchi et travaillé ensemble sur le concept de GEYM. Comme nous faisions beaucoup de sport, nous voulions développer une marque avec des vêtements confortables et élégants en adéquation avec la notion de mouvement.

GEYM FW17

Vous étiez donc deux au début de l’aventure puis l’équipe s’est agrandit ?

TE : Je m’occupe de la direction artistique, du marketing ainsi que de la communication, cependant nous sommes une petite équipe donc nous ne rechignons pas à démultiplier les tâches. Le designer du label s’appelle Nao Okawa. Il est japonais, talentueux et il a beaucoup d’expérience dans la mode masculine technique – il a fait ses armes chez Marithé et François Girbaud. Nous voulions une marque moderne et technique grâce à des vêtements résistants et qualitatifs. Nous aspirions à une marque polyvalente, de ce fait l’association avec Nao Okawa tombait à pic.

GEYM FW17

C’est donc dans un esprit trio que vous concevez les collections ?

TE : Il y a une quatrième personne avec nous, Claude Sérieux, qui est arrivé en cours de route. Il a tout de suite compris ce que nous voulions faire avec la marque. Nous rebondissons sur ces idées, ce qui donne lieu à un ping-pong créatif qui permet d’élaborer le plan de collection idéal.

Pourquoi l’utilisation de matières techniques est si importante à notre époque et pour GEYM ?

TE : Quand tu regardes comment la mode a évolué, l’utilisation de ces matières est une évidence. C’est une intuition plutôt qu’un calcul mathématique, car le streetwear a pris une importance folle dans le marché du prêt-à-porter.

GEYM FW17

Quelle est la pièce phare du vestiaire GEYM ?

TE : Un blouson bomber aux inspirations japonaises fabriquées avec une toile dite « memory shape ». Ce qui signifie que même pliée, elle reprendra toujours sa forme initiale et résistera aussi à l’eau. C’est un blouson léger avec des détails inspirés du tailoring. Cependant, il est tout à fait possible de le porter en hiver car la doublure est très chaude.

Quel lien entretiens-tu avec la musique ?

TE : J’ai commencé ma carrière en tant que journaliste dans un fanzine de musique et depuis j’ai gardé un lien très fort avec la musique. En général, quand je fais quelque chose, que ce soit pour GEYM ou pour le Cabinet de Curiosité, il y a toujours un lien étroit avec la musique.

GEYM FW17

Quels sont tes projets actuellement ?

TE : Mon dernier projet en date est avec celui avec l’Hôtel de Crillon. J’ai développé pour eux, une version adaptée du Cabinet de Curiosité de Thomas Erber.  Il s’agit d’une boutique singulière où se mélange les créations de jeunes créateurs telles que des pièces de mode, des accessoires lifestyle ou encore de la joaillerie afin de mettre en valeur la création française. Ce sont toutes des pièces exceptionnelles dans le sens où elles sont spécialement élaborées pour l’hôtel, en étroite collaboration avec les créateurs.

L’été touche à sa fin, peux-tu nous parler des influences de la future collection GEYM SS18 ?

TE : Des matières textiles qui vont exprimer une certaine technicité. Nous nous sommes inspirés de l’océan et des marins japonais mais nos influences sont toujours subtiles, car nous ne voulons pas nous enfermer dans un thème précis.

Thomas Erber