C’est avec New York que nous commençons notre décryptage-défilés. Après une petite sélection parmi une centaine de créateurs. Nous débutons avec l’un des défilés les plus attendu à New York, celui d’Alexander Wang.


ALEXANDER WANG

Pour l’été prochain, Alexander Wang crée un univers mêlant graphisme et aération. Au travers de pièces aux coupes simples, il décide de jouer sur les détails. Nous proposant ainsi un système de découpes, de sutures, insufflant une légèreté surprenante aux blousons et autres jupes ne tenant qu’à un fil. La collection évolue et se déstructure tout au long du défilé, se terminant sur une robe aux tissus flottants, et surprise ! Les dernières pièces blanches s’illuminent dans le noir. Le designer sait nous surprendre et met fin à l’austérité de ces dernières collections.

MARC JACOBS

Après sa collection hiver aux airs Tim Burtonniens, c’est au tour de la Factory d’inspirer le créateur. Et par le biais de pièces graphiques et classiques, l’on retrouve une Edie Sedgwick faussement puritaine. En effet, le designer revisite le sexy en boutonnant les cols et en découvrant les nombrils, faisant des hanches dénudés le nouveau décolleté. Imprimés et coiffures sixties, Marc Jacobs maintient la tendance années 60, tant appréciée des créateurs ces dernières saisons. Cependant, un changement s’opère, nous proposant t-shirts et autres tailleurs à rayures, il préfère, cette saison, mettre de côté la fantaisie pour des silhouettes plus épurées mais efficaces.

RODARTE

Pour cette saison estivale, jeux vidéos à l’esprit médiéval, opulence baroque et sportwear chic influencent les soeurs Mulleavy. C’est à travers divers patchworks peu harmonieux, corsets conceptuels, et blousons en cuir frangés, qu’est provoquée une surcharge de références qui rend ce mix osé pas évident, ni pour l’oeil, ni à porter. On ressent d’ailleurs le manque d’inspiration par l’impact de la dernière collection Balenciaga, via les chaussures futuristes et certaines tenues sportwear conceptuelles. Cependant, certaines pièces se démarquent, à l’instar de la jupe végétale au top épaulé et des sweats tressés. En espérant, qu’elles retrouveront leur légendaire créativité.

PROENZA SCHOULER

A l’occasion des 10 ans de la marque, c’est une collection aux inspirations ambitieuses que nous proposent Jack McCollough et Lazzaro Hernandez. En effet, à travers l’acidité des coloris, de patchworks de peaux reptiliennes et de tissages d’exception, le duo n’a pas froid aux yeux. Outre le fait de s’inspirer de Tumblr et autres réseaux, ils puisent davantage dans les archives de leurs précédentes collections, afin de mettre en avant l’ADN propre à la griffe. Les robes fluides aux imprimés abstraits nous rappellent les années 70 tandis que les ensembles jupes droites et top intarsia insufflent un vent de fraîcheur et de modernité aux silhouettes urbaines, si chères aux designers. C’est donc avec brio qu’ils nous signent une collection néo-contemporaine sophistiquée. 

New York sait se démarquer et prendre des risques, l’on y retrouve une ambiance urbaine, mais parfois plus classique selon les créateurs. Cette année de nombreux jeunes designers new-yorkais sont arrivés à se greffer à la semaine de la mode, un bon moyen de voir émerger de nouvelles idées. Désormais, voyons ce que Londres nous prépare !


Par Estelle Marin