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Inconnu du grand public mais pas du monde de la mode, Antonin Tron, fondateur d’Atlein, vient d’être nommé directeur artistique de Balmain, succédant ainsi à Olivier Rousteing après quatorze années à la tête de la maison.
Un insider de la mode
Âgé de 41 ans, le créateur français Antonin Tron, principalement connu pour son travail à la tête de sa marque Atlein, est loin d’être un inconnu dans la sphère du luxe. Diplômé de la prestigieuse Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, il y étudie aux côtés de Demna Gvasalia, aujourd’hui chez Gucci, et Glenn Martens récemment nommé à la tête de Maison Margiela.
En 2008, il s’installe à Paris et fait ses armes dans les maisons les plus prestigieuses : Louis Vuitton, Givenchy, Balenciaga et Saint Laurent. Au fil de ces expériences, il collabore avec des figures majeures du design contemporain comme Raf Simons, Riccardo Tisci, Nicolas Ghesquière et même son ancien camarade de classe Demna. Tron s’impose ainsi comme un véritable insider du monde du luxe, rendant sa nomination bien moins surprenante qu’elle n’y paraît.
Après huit années passées au sein des grandes maisons, il fonde Atlein en 2016. Inspiré par l’univers de la mer, il nomme sa marque en hommage à l’océan Atlantique et y développe une esthétique fluide et sensuelle. Sa vision explore le mouvement du corps comme celui des vagues : puissant, insaisissable et harmonieux. Ses robes en jersey drapé, devenues emblématiques, incarnent cette approche à la fois architecturale et sensuelle, alliant pureté des lignes et exigence artisanale. En 2018, Atlein se distingue en devenant finaliste du Prix LVMH et en remportant le Grand Prix de l’ANDAM, consacrant le savoir-faire et la rigueur du créateur.
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Nouvel ADN pour Balmain
Antonin Tron, qui se consacrera désormais entièrement à Balmain, présentera sa première collection en mars 2026. Cette nomination symbolise un retour aux sources pour la maison fondée par Pierre Balmain en 1945 : « Son approche sculpturale du design, ancrée dans l’art du drapé et la sensibilité des matières, s’inscrit dans la continuité de la vision fondatrice de Pierre Balmain, pour qui la couture est l’architecture du mouvement », a déclaré la maison parisienne. Son parcours témoigne d’un profond attachement à l’artisanat, à la technique et à la précision du geste, des valeurs chères à la maison. Balmain semble ainsi vouloir renouer avec une esthétique plus architecturale, exigeante et intemporelle, après plus d’une décennie marquée par le glamour flamboyant d’Olivier Rousteing.
Mais au-delà d’un choix artistique, cette nomination traduit aussi une volonté de repositionnement identitaire. Si l’ère Rousteing a été extrêmement profitable, faisant passer le chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2012 à plus de 300 millions en 2024, le nom Balmain s’est parfois effacé derrière la notoriété de son directeur artistique. Rousteing a incarné à lui seul l’image de la maison, devenant une figure centrale dans la starification des créateurs de mode. À l’inverse, Antonin Tron semble vouloir replacer l’histoire et le savoir-faire au cœur du discours. Dans sa première déclaration officielle, publiée sur le compte Instagram de Balmain, il affirme : « Balmain a une histoire profondément inspirante. Au cœur de la maison, on trouve le savoir-faire, la culture, la sensualité et l’élégance – une mode rayonnante, précise et audacieuse. Cela me touche profondément et je me sens privilégié d’avoir l’opportunité de m’appuyer sur cet incroyable héritage ».
En confiant la direction artistique à un créateur aussi discret que respecté, Balmain semble faire le choix d’un retour à l’essence du luxe : la discrétion, la rigueur et la créativité authentique, plutôt que la mise en scène du pouvoir médiatique.
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Texte Alizée Morais
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