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Tommy Richman, avec Million Dollar Baby, a cumulé un milliard de streams mondiaux et établi un record en restant dix semaines consécutives en tête du TikTok Billboard Top 50, mais la France est restée de marbre. Incompréhensible. Ces 2 minutes 35 de pur bonheur sont totalement addictives, et dès qu’elles se terminent, on les relance. Avec son ambiance rétro des années 90, la voix aigüe de Richman et son groove funky sont diablement entêtants.
Tommy Richman n’est pas homme à vivre sur ce succès. Trois autres singles ont été publiés depuis avril dernier, annonciateur de Coyote, son premier album qui sort cette semaine.
Tommy Richman, de son vrai nom Thomas Anatole Richman, a 24 ans et déjà huit ans de carrière. Il a grandi à Woodbridge, en Virginie, une banlieue de Washington, dans une maison baignée de musique grâce à son père, professeur de batterie.
« J’ai toujours chanté et pris des cours dès tout petit, mais personne ne m’a appris. J’ai juste foncé. Ça me semblait évident. » Son père lui fait découvrir les classiques comme Led Zeppelin et Pink Floyd, pendant que lui, fouille pour dénicher ses propres pépites. Très vite, il se met à la guitare et commence à écrire ses propres morceaux. Il découvre que la musique était un moyen puissant d’exprimer ses pensées et ses émotions. Adolescent, il passe des heures à perfectionner son art dans le sous-sol familial. Déjà au lycée, il joue dans des salles locales et partage sa musique en ligne.
Son premier single sort en 2016, alors qu’il n’a que 16 ans. Alors qu’il entame sa deuxième année d’université, il balance Pleasantville, Play puis Melba dans la foulée. « C’est là que j’ai lâché la fac pour me consacrer à la musique. Il le fallait ! »
Une flopée de singles paraît, les collaborations s’enchainent. Trop vite mis dans la catégorie hip hop, Tommy ne peut être classé sous une étiquette précise. Sa musique est un véritable crossover, une fusion entre rock, pop, soul, R’n’B et rap.
Depuis, il a quitté sa banlieue pour s’installer Los Angeles, comme l’ont fait Timbaland ou Pharell « qui est évidemment une légende et l’une de mes idoles ». Ce changement géographique n’a rien changé à son processus créatif, ni à son identité artistique. On retrouve toujours ses multi couches vocales aux tonalités aigües ou ces synthés vintages concentrés sur des morceaux ultra-concis n’excédent pas les 3 minutes. « Je pense qu’il faut vraiment rester fidèle à soi-même et s’assurer de rester en phase avec ceux qui vous ont aidé et qui ont toujours été là pour vous quand vous n’aviez rien. Beaucoup de gens veulent oublier ça. »
Il aurait pu continuer en tant qu’artiste indépendant et publier sur les réseaux sociaux et sites de streaming. Mais deux titres Games et Bunker/Preroll avec l’artiste indépendant de L.A. mynameisntjmack lui valent d’être reconnu par l’équipe de Brent Faiyaz, qui le signe en 2023 sur son network créatif ISO Supremacy et label PULSE Records. Il co-composera deux titres de son dernier album et assurera la première partie de sa tournée pour trente-cinq dates.
Pendant ce temps-là, les démos s’accumulent. De là naît son projet Alligator, qu’il imagine comme une trilogie. Cette signature avec Pulse lui permet d’enchaîner rapidement avec The Rush, co-produit par Mannyvelli et Jonah Roy, la même équipe derrière Coyote. Album qu’il décrit comme une collection de ses titres préférés, conçus pour satisfaire ses fans de la première heure tout en montrant son évolution artistique. Coyote est en quelque sorte la suite d’Alligator, une œuvre personnelle et cohérente qui raconte son histoire et sa maturation. « Je construis ma discographie depuis des années. Je ne suis pas un artiste à succès unique », affirme Tommy.
Coyote renferme des titres que Tommy Richman a commencés il y a des années, souvent enregistrés dans des studios improvisés, puis retravaillés au fil du temps. À l’époque, fauché et solitaire, il n’en restait pas moins sûr de son art. Début 2024, il finalise ses démos et affine ses idées dans le désert du Nevada, d’où le nom Coyote. Fidèle à son style, ces pépites ne dépassent pas les 3 minutes, à l’exception de Vanity, un hommage funk aux années 80 de plus de 6 minutes, qui s’évapore dans une ambiance psychédélique. L’album offre aussi des morceaux comme Devil Is a Lie, un mid-tempo sombre teinté de rock et d’électro, les groovies Whitney et Temptations, aux accents nu-disco et new wave, ou encore les ballades Whisper In My Ear et Thought You Were the One. Sans oublier le flow de Trevor Spitta et Zachary Moon sur Tennessee. « Cet album, c’est vraiment mon enfant. Je veux que les gens réalisent que je suis un véritable artiste », explique t-il.
« Je suis né pour vivre à cent à l’heure. La vie est rapide, on ne sait jamais quand elle s’arrête, alors je fonce. C’est une montagne russe, autant en profiter. J’en avais assez d’être relégué au second plan – je suis quelqu’un de très compétitif. Pour moi, la deuxième place, c’est déjà la dernière. En boxe ou en lutte, si je ne gagnais pas, c’était fini. Sans que ce soit toxique, j’ai juste cette envie de toujours l’emporter. »
Coyote est l’essence même du talent de Tommy Richman, qui s’impose, non plus en deuxième place, mais définitivement comme un compositeur et producteur de premier plan. Il ne fait aucun doute que ce n’est que le début d’une carrière prometteuse et durable.
Coyotte est disponible via ISO Supremacy/PULSE Records/Concord.
Texte Lionel-Fabrice Chassaing
Image de couverture Josh Flores