Un an après le premier confinement, rien ne semble s’être arrangé en France. Fermeture des bars, restaurants, musées, théâtres, clubs… La vie sociale des Français est au point mort depuis de trop longs mois. Et comme si ça ne suffisait pas, les festivals d’été, notre seule lumière au bout du tunnel, s’éteint progressivement à mesure que les nouveaux mutants de Covid-19 prennent du terrain. Une situation compliquée à vivre, d’autant plus que les discours ambigus des politiques sur le sujet n’arrangent en rien… Alors, doit-on encore y croire ou bien cesser d’être trop optimiste pour ne pas tomber de 2021 étages ?

“On va aller dans les festivals cet été. On fera tout pour qu’on puisse y aller”, promettait Roselyne Bachelot en janvier dernier. Une promesse sur laquelle la ministre de la Culture n’a pas tardé à revenir. “L’hypothèse d’un été sans festival est exclue… Mais il y a festival et festival, a-t-elle nuancé à peine un mois plus tard, comme si cela voulait dire quelque chose de concret…

“Malheureusement, j’y crois pas aux festivals cette année. On a vraiment l’impression qu’ils essayent (les politiques) de retarder le moment où ils nous le diront officiellement pour pas qu’on tombe en dépression. En clair, ils se foutent de notre gueule.” Myriam, 16 ans.

Dans un second temps, Roselyne Bachelot a pourtant annoncé que les festivals en plein air pourront avoir lieu cet été, mais avec une jauge réduite à 5 000 personnes assises… Une annonce qui est loin d’être LA solution que tout le monde attendait ! À commencer par les organisateurs des événements : “C’est impossible. C’est une méconnaissance de ce qu’est la vie d’un festivalier. Un festivalier n’est pas un spectateur de théâtre, c’est quelqu’un qui vient vivre quelque chose avec de l’interaction sociale et le message qu’on envoie à notre jeunesse, c’est qu’elle sera assise cet été, qu’elle ne pourra pas voir les musiques qu’elle adore et qu’elle sera assise à un siège, voire deux de ses voisins“, a expliqué Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes.

Même constat du côté des festivaliers qui ne comprennent absolument pas comment on peut demander à autant de personnes de rester sagement assises : “Non mais c’est juste inconcevable. Je vais pas à l’opéra voir un chanteur lyrique avec des jumelles, j’y vais pour faire la mala. Tu me mets en plein milieu d’un champ avec des gens du monde entier et des artistes en live dont je connais les lyrics et chorés par cœur… Et tu me demandes de rester assise ? C’est une vaste blague“, s’est confiée Maya qui relativise tout de même sur la situation :

“Je veux pas qu’ils annulent parce que nos vies sont déjà assez merdique en ce moment. Donc, ce sera toujours mieux que rien. Mais clairement, pour moi, personne va rester assis… Et moi la première, je vais monter sur ma chaise et twerker comme une folle  !” Maya, 27 ans.

Face à la complexité de cette situation inexorable, beaucoup de festivals ont d’ores et déjà décidé d’annuler leur édition 2021. C’est le cas du Cabaret Vert, Dox’art, Hellfest, Loriotlet Festival, Montauban en Scènes ou encore Solidays.

“Ça va commencer à reconfiner de partout. C’est normal que certains festivals annoncent déjà la couleur. Je pense que les organisateurs qui y croient encore vont prendre la même décision, mais plus tard lorsqu’ils n’auront plus le choix.” Barbara, 22 ans.

Qu’on voit le verre à moitié plein, ou à moitié vide, le constat reste le même : les festivals en 2021 -s’ils ont bien lieu-  n’auront rien à voir avec les éditions précédentes. Alors que ces événements avaient l’habitude de rassembler jusqu’à 100 000 personnes, cette année, 5 000 festivaliers maximums seront tolérés lors de ces manifestations en France… Le tout assis et masqués sur leurs chaises, un scénario impensable il y a un an, lorsque tout le monde pensait que 2021 allait définitivement balayer d’un revers de la main la pandémie.

Pour finir sur une note positive (faut bien essayer), il n’y a plus qu’à espérer que cette année soit la dernière où le coronavirus règne en maître sur nos vies. En attendant, entraînez-vous à danser sur une chaise au cas où…