Depuis son dernier album super lumineux Flower boy sorti en 2017, Tyler The Creator revient plus vrai que jamais avec IGOR. Ça faisait bien longtemps qu’on souhaitait « See u again » Tyler.

IGOR, c’est l’album sans pareil qu’on attendait avec impatience. Le chanteur californien le précise bien : « Igor. This is not bastard. This is not goblin. This is not wolf. This is not cherry bomb. This is not flower boy. This is Igor.” À la manière d’un journal intime, Tyler se livre, par chapitre : l’évolution des pensée parfois versatiles d’un homme qui grandit, en un seul disque.

Ce 6èmealbum studio, est toujours aussi expérimental mais d’une maitrise irréprochable. Se joignent à lui les célèbres Kanye West, Frank Ocean, A$ap Rocky,Pharrell Williams, le casting n’est pas crédité sur Spotify mais les surprises y sont nombreuses. Il commence fort avec le titre « Igor’s Theme », pendant plus de 20 secondes, un gros son de basse abrasif vient nous prévenir que l’on va quitter notre quotidien et changer de dimension. Bienvenu dans l’univers onirique d’IGOR. Tyler Okonma de son vrai nom nous accueille aux côtés de la charmante Kali Uchis avec laquelle il va souvent de pair, nous informant que « they gon’ feel this one », alors on ouvre grand ses oreilles et on écoute.

Des papillons

« Earthquake », c’est la chanson la plus R’n’B dans laquelle on retrouve Blood Orange, PlayBoi Carti et Charlie Wilson, chanteur du groupe The Gap Band. On y découvre l’importance d’une relation : « Don’t leave, it’s my fault. », c’est sûr, sans elle c’est dans son cœur qu’il y aura un « Earthquake », un « heartbreak ». Plus enjouée et diversifié avec différentes ambiances, le morceau « I Think » est plein de réflexions. Il s’y questionne sur ses sentiments qui pour la première fois lui semblent vrais. Un changement radical qui commence à torturer doucement son esprit : « I think I’m falling in love (fuck, skate), this time I thing it’s for real (fuck), en référence au titre de Queen « I want to break free » sorti en 1984. Un début où il nous fait part de sa dépendance affective, et de sa peur de se faire contrôler.

Minute papillon 

Les papillons dans le ventre disparaissent assez rapidement, c’est à partir du son « What’s Good » que s’enchaine le retournement de situation qui lui fera perdre cet amour. Dans «Gone, gone / Thank you » et « I don’t love you anymore » on s’apercoit que cette romance n’était pas faite pour durer et qu’après le soleil vient la pluie, même si quand il pleuvait, avec elle à ses côtés, il faisait toujours beau. Une douche froide pour l’artiste, qui dit avoir trouvé la paix mais ne souhaite cependant plus jamais tomber amoureux. Cette fois il s’adresse à elle : « It’s my fault, you gon’ leave » à l’inverse d’«Earthquake ». Dernière chanson, celle où il prend du recul : « Are we still friends ? », impossible pour lui de dire « good bye », la saison ne peut se finir sur mauvais épisode.

On a retrouvé un Tyler sans filtres sur la bande son de ses sentiments parfois contradictoires, parfois tout bonnement sincères. Et comme c’est toujours plus facile de dire ce que l’on ressent calmement, c’est presque tout en douceur que l’album se termine, avec un cri qui révèle son désir profond de la revoir. Des questions le démangent encore, mais avec cette-fois, il semble enfin savoir ce qu’il veut.