Paris n’aura jamais accueilli autant de festivals électro qu’en 2013. Après le Marvellous Festival et le Weather Festival, c’est le Peacock Society qui a ouvert ses portes au Parc Floral. Du 12 au 14 juillet, le festival a accueilli 19 500 visiteurs venus célébrer la venue des meilleurs DJ de la scène électronique internationale en Ile-de France. Pendant deux jours, de 20h à 6h du matin, le Parc Floral a été l’épicentre de la nuit parisienne. Retour sur une première édition plus que réussie.

Dès le vendredi, le public comprend qu’il lui sera impossible de tout voir. Même si certains avaient la line-up en tête, il s’est avéré impossible de s’empêcher de danser sur DJ Koze pour aller voir The Magician. Le Peacock Society laisse le public se porter au vent de la musique. La scène en plein air retentit des applaudissements du public tandis que la Warehouse tremble au rythme des basses et des hurlements jouissifs de la foule. Impossible de savoir lequel des deux semblent le mieux. Alors le public multiplie les aller-retour, se divise en deux équipes prêtes à faire profiter jusqu’au lever du jour. La fatigue ne semble pas avoir d’emprise sur les festivaliers qui se réjouissent de l’instant présent. Parmi les DJ les plus attendus : DJ Koze, Riccardo Villalobos et Richie Hawtin se succèdent au Warehouse. Un open air immense où l’on se presse les uns contre les autres dans la bonne humeur, conscients de partager un moment unique. À 6h30 le public prend enfin la direction de la sortie après avoir amorti ses dernières doses d’adrénaline au rythme de Richie Hawtin. Un peu hébété, les yeux hagards mais le sourire aux lèvres chacun prend la route de son domicile en se demandant si la nuit du lendemain sera aussi intense que celle qui vient de s’écouler. Après 10h de son, le silence du métro finit d’achever les dernières motivations jusqu’à la descente de chacun des voyageurs. Terminus.

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La nuit a été courte pour tout le monde. C’est beaucoup moins frais que les festivaliers se présentent à l’entrée du Parc Floral le samedi à 20h. Pour se remettre tranquillement de ses émotions, le public est plus enclin à faire le tour des activités proposées par le Festival. Les Food Trucks ne désemplissent pas, chacun fait le plein d’énergie afin de pouvoir faire brûler la chandelle jusqu‘à la fin du festival Après avoir avalé un morceau sur le pouce, et exhibé fièrement ses tatouages plumes de paon, le public se divise à nouveau. Pour certains, le bar sera le premier arrêt, après tout, en festival, la bière à la main est un indispensable. On entend quelques personnes chuchoter à propos de l’annulation de Hudson Mohawke qui avait laissé un message sur son compte Facebook à ses fans parisiens. Mais la programmation du samedi s’annonce tout aussi folle que celle de la veille : les français de The Aikiu commencent à chauffer la foule avec un live acclamé, suivi du canadien Kaytranada qui achève de mettre dans l’ambiance les derniers fatigués de la veille à travers un set r’n’b / hip-hop avec lequel il a déjà convaincu ses abonnés Soundcloud. Tandis que le dj set de Bambounou s’éternise, TEED a le temps de prendre la relève à l’open air. Chant, jeu de lumière, dj set… Son talent d’homme-orchestre permet au dinosaure d’envoûter le public avec son électro-dance. Ses tubes font résonner les cris du public qui passe la moitié du set les mains levées, acclamant le talent du producteur anglais. Le dinosaure a mis le feu à la demeure du Paon en seulement une heure.

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Ce samedi, c’était aussi l’occasion pour le label Cadenza Night de fêter ses 10 ans. Sur scène, toutes les signatures du label enchaînent les dj set. La fatigue se fait sentir, on s’extirpe de la foule pour aller se reposer un peu derrière la scène de l’Open Air. Là-bas, transats et carré d’herbes n’attendent que les festivaliers. Sous des guirlandes de lumières, un baffle diffuse des sonorités énergiques permettant de garder les visiteurs motivés. Il est 3h du matin et un flux dense de personnes amorce un retour vers le Warehouse, Gesaffelstein viendrait d’entrer sur scène. Les murs du Warehouse résonnent déjà de l’électro bourrine de l’étalon signé chez Bromance Records. La foule est en délire, la musique semble redonner un élan monstrueux à tous ceux qui pensaient que l’heure de rentrer était arrivée. Si les premières secondes de Pursuit déclenche un mouvement de foule, le remix du Thriller de Mickael Jackson fini de plonger le public dans l’hystérie la plus totale. Gesa est roi de cette nuit qui semble infinie. Et c’est sans aucune interruption que Brodinski reprend les platines. Les fidèles de Bromance restent tandis que certains se ruent pour ne pas louper Luciano, grosse pointure de Cadenza Night. Le jour se lève à nouveau sur une foule épuisée mais sereine. Chacun reste dans son univers, et le peu de personnes ayant assez de force pour continuer à converser sont unanimes : on a hâte de savoir ce que nous réserve la prochaine édition.

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Par Mélody Thomas
Crédit Photo : Matthew Oliver, Maxime Chermat et Daily Laurel