Du 16 au 19 novembre se tenait le festival international M pour Montreal, un festival-marché dédié à la rencontre professionnelle et musicale. Dans l’épisode 1 nous prenions nos marques à notre arrivée pour terminer la journée sur un hommage à Leonard Cohen au Théâtre Rialto.

Au réveil oubliées les six heures de décalage entre Paris et Montreal, mon horloge interne est encline à avaler le demi litre de café de chez Tim Horton’s, même si j’en avais demandé un small…. Qu’à cela ne tienne, l’heure est à la réjouissance : mon deuil d’un mentor effectué grâce à l’hommage de la veille c’est serein que j’entame ma journée en me lançant dans une ballade des environs de l’Hôtel 10, situé en plein cœur du quartier des spectacles. La journée est belle et le temps passe si vite qu’il est déjà venu le moment de se diriger vers l’église de Saint Jean l’Évangéliste, plus communément appelée the Red Roof Church.

Un concert d’après-midi y est organisé, et les trois prestations prévues sont ma foi fort intrigantes, la parfaite acoustique éventuelle de l’église achevant de me convaincre d’arriver à l’heure au rendez-vous. Et c’est Gabrielle Shonk qui ouvre le bal avec sa voix d’ange qui se mêle divinement bien au cadre christique proposé par le programmateur du festival. Qui décide de pointer le bout de son nez après la proposition de la chanteuse, afin d’introduire l’artiste suivant. Je l’intercepte à la descente de l’estrade. Ce programmateur, c’est Mikey B, figure emblématique du festival depuis ses débuts, et speaker officiel du city-tour proposé chaque année aux délégués. Un vrai boute-en-train qui connait sa programmation sur le bout des doigts. Un rendez-vous ultérieur est rapidement pris entre lui et moi, et je me tourne de nouveau vers la scène pour voir un grand chevelu brancher sa guitare. Le groupe qu’il a annoncé juste après Gabrielle Shonk, c’est Peter Henry Phillips et ses guitares en folie. L’église résonne de sa voix de rhombe et de ses accords chaleureux durant 35 minutes d’un silence religieux de la part de l’auditoire.

 

Puis Leif Vollebekk fait son entrée. Signé sur Secret City Records, il m’avait touché au plus haut point la veille en reprenant Leonard Cohen seul au piano, et je m’étais débrouillé pour dégoter une entrevue avec lui auprès de sa manager qui m’avait promis de me le livrer sur un plateau juste après sa prestation au Red Roof. J’écoute méticuleusement son set qui se partage entre un piano et une guitare s’articulant autour des basses d’un Moog et de chœurs. Le jeune (je le pensais encore à ce moment-là) garçon paraît timide sous la grande voûte du toit de l’église. Son set terminé, nous nous installons sous le regard d’un ange gardien.

 

L’album Elegy de Leif Vollebekk, sortie prévue le 24 février 2017 sur Secret City Records, est en précommande sur son site internet.