Du 16 au 19 novembre se tenait le festival international M pour Montreal, un festival-marché dédié à la rencontre professionnelle et musicale. Des showcases, des panels, des conférences et des concerts constituent le squelette du festival. L’occasion pour journalistes, publicistes, labels, médias, programmateurs et artistes parmi 300 délégués de nouer des liens futurs et découvrir de nouvelles possibilités d’actions.

Modzik était de ceux là et s’est donc déplacé jusqu’à MontréalCanada afin de prendre part aux rencontres et concerts organisés dans toute la ville. Depuis 10 ans et 11 éditions le festival n’a cessé de grandir et d’offrir l’opportunité à la scène musicale montréalaise surtout, québécoise souvent et internationale parfois de présenter ce qu’elle sait faire de mieux. C’est ce que nous a raconté Sebastien Nasra, le fondateur du festival, dans le bus jaune nous conduisant du souper des délégués au Théâtre Rialto le premier soir.

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(Sébastien Nasra lors du cockail de bienvenue)

Ce n’est pas mon seul festival, j’ai aussi le Mundial (qui avait lieu en même temps que le M, ndlr), ce sont des festivals-vitrine comme le MaMa en France. On les produit via Avalanche Productions, notre boîte. J’ai travaillé en étroite collaboration avec eux cette année d’ailleurs, on a fait partie d’une sorte de coalition de festivals montréalais (FME, Osheaga, …) au MaMa. J’ai toujours été intéressé par la musique francophone, et Montreal et Paris ont toujours été en lien étroit. C’était une aubaine pour nous.

Question obligatoire (et pertinente) de notre vidéaste : Quelle est la place du public dans ce type de festival alors ?

Tu le verras au Rialto ce soir ! Certes on a réservé le balcon du théâtre pour les délégués, mais on a aussi vendu 500 billets au public pour le parterre. Le festival est hybride, on attache une importance à faire découvrir tous les artistes programmés à tous les professionnels présents, car c’est la raison d’être du festival. Mais on veut aussi proposer de la découverte au public.

Notre entrevue prend fin presque à l’instant où le bus se gare sous la marquise du Rialto, l’une des plus jolies salles de la ville. La programmation du soir est alléchante. Le beau Joe Grass et son groupe entame les festivités sur la Main Stage, une folk enlevée et délicate qui nous fait fondre dès 20h30. Et Aliocha de prendre la relève dans le Rialto Hall, la seconde scène du lieu, avec une pop efficace et adolescente qui conquiert les cœurs. Se succéderont par la suite Groenland, John Jacob Magistery, Martha Wainwright et Wilsen avec des prestations folk-pop appréciées, tantôt en anglais, tantôt en québécois.

Mais le moment privilégié de la soirée (malheur au public) fut la surprise offerte aux délégués à la fin des concerts, en l’espèce d’un hommage fait à the Man, l’homme de Montréal, qui nous quitta il y a peu, Léonard Cohen. Rendez vous pris sur la petite scène, moment intimiste s’il en est puisque tout le monde s’assoit religieusement au sol afin d’écouter en silence (ou en fredonnant) les reprises du maître par les headliners de la soirée et du festival, notamment Joe Grass, Ariane Moffatt, Marie-Pierre Arthur, Leif Vollebekk, Johnny Griffin de John Jacob Magistery, Logan Staats, Andrew Barr et Michael Mooney. Sans tristesse mais avec beaucoup d’émotion, car lui même n’était pas triste de partir. Leonard était prêt et heureux de s’en aller, après une vie passée à inspirer, chanter, toucher comme personne n’a su et ne saura jamais le faire autant que lui.

Alors, nous le voulions nous aussi, rendre hommage, cela nous tenait à cœur, le voici. Réalisé par notre vidéaste Ethéré.

Et c’est la tête pleine de ces belles images qu’il est temps de rentrer, à pied, à l’Hotel 10, quartier général des délégués du festival, pour une première nuit bien méritée avant l’épisode 2.