La chanteuse d’origine australienne qui fêtera ses 50 ans le 28 mai prochain vient de classer son 6ème #1 des ventes d’albums en Angleterre avec Golden son 14ème album studio éclipsant ainsi les résultats de ses trois derniers disques The Abbey Road Sessions, Kiss Me Once et Kylie Christmas. Une nouvelle fois, Kylie Minogue se réinvente avec un disque qui jette un pont avec le style pop dansant qu’on lui connaît et une certaine idée de la musique de Nashville, Tennessee.

Après avoir quitté le management de Roc Nation (Jay Z) qui ne lui a pas été vraiment profitable, The Impossible Pincess (comme on l’appelle souvent suite au titre de son 6ème album) a finalement quitté Parlophone pour BMG UK  sous l’impulsion de son ancien DA Jamie Nelson qui l’avait co-signée sur Parlophone en 1999.

Je veux juste faire de la bonne musique, de la musique qui peut accompagner les gens dans leur vie. Si je peux m’en tenir à cela, alors c’est parfait pour moi. Au lieu d’avoir à me demander comment fonctionne l’industrie musicale et de quelle manière je dois m’y intègrer, je veux juste faire ce que j’ai toujours fais, sans arrière pensée. Ce qui a bien fonctionné pour moi par le passé c’est la dance et la pop, évidemment, mais aussi les mélodies et les thèmes émotionnels. Je pense que la plupart des gens pensent que mes chansons sont joyeuses. Mais ça ne doit pas être seulement cela – ça peut être aussi une sorte de mélancolie pétillante. Avec un soupçon d’inattendu en plus bien sûr!

Tu as dit que Golden avait été un disque difficile à réaliser mais également très enrichissant…

Chaque album est difficile à réaliser, surtout lorsqu’on ne souhaite pas se répéter musicalement. L’idée du style country est venue de Jamie Nelson, mon directeur artistique, avec qui j’ai travaillé durant dix ans chez Parlophone : il était là pour des titres comme “Spinning Around” ou “Can’t Get You Out Of My Head”…, une véritable période dorée pour moi ! Ensuite il est parti sur un autre label et j’ai fait de même. Cette fois nous sommes à nouveau réunis. Au début de l’enregistrement, il a évoqué cette histoire de country et cela a piqué ma curiosité au vif car je suis toujours prête à essayer de nouvelles choses. Mais lorsque je lui ai demandé ce qu’il avait en tête, il était incapable d’exprimer exactement ce à quoi il songeait par là. On a cherché dans notre entourage des producteurs dans ce style et personne ne connaissait bien la country. Donc on a oublié cette idée pendant un moment. Et puis je suis partie en voyage à Nashville, pour en savoir plus sur cette musique. J’ai pu écouter de la vraie country mais je me suis rendu compte que celle-ci n’était pas pour moi. Et puis j’ai découvert un style plus moderne où ils ont une façon différente de raconter des histoires. Et ça été le déclic.

Tu as écris tout l’album là-bas?

De Nashville on a rapporté le premier single “Dancing” et puis plusieurs autres titres. Mais le reste de l’album a été conçu à Londres ensuite. Mais on a ramené les vibrations de Nashville avec nous je crois. Bien sûr je ne suis pas la première à tenter de faire un disque crossover country : beaucoup l’ont déjà fait avant moi. Mais cela m’a donné une sorte de vent de fraîcheur nouveau. Si le style n’a pas été facile à déterminer, une fois qu’on l’a trouvé, il nous a suffit d’écrire plus de chansons avec cette tonalité. Je me rends compte maintenant qu’il s’agit souvent du même cycle de création dans la réalisation d’un disque mais à ce moment-là je voulais juste écrire plus de chansons. De plus, je me retrouve aujourd’hui sur un nouveau label. Je me souviens très bien leur avoir demandé à un certain moment : “Quel type d’album souhaitez-vous?” et leur réponse a été “On veut un album de Kylie”. Mais qu’est-ce que c’est au juste un album de Kylie? On s’est dit avec Jamie qu’une fois que mon public serait passé outre ce coté country ils se diraient “C’est un album de Kylie” et c’est ce qui arrive aujourd’hui !

Certains titres écrits lors de ces sessions ne figurent pas sur l’album?

Il y a deux morceaux que j’ai dûs retirer car ils ne pouvaient pas renter dans cet univers particulier mais ce sont des bons morceaux que je ne veux pas lâcher donc il seront sur le prochain album. On n’a rien voulu sacrifier et on a voulu faire un album qui ait une vraie identité sans faire de compromis.

Mais il y a quand même des chansons très dansantes comme par exemple “Raining Glitter” !

C’est une chanson importante dans l’album. Lorsque j’ai écrit cette chanson je travaillais avec trois producteurs et on voulait ajouter un coté disco sur ce morceau et je me souviens que l’image des Jackson 5 soufflant des paillettes dans le clip de “Can You Feel It” s’est imposée à moi à ce moment et je me suis exclamée “We’re spreading glitter!” qui est devenu ensuite “It’s raining glitter!”. Quand on a terminé ce titre, je me suis dit : on avait besoin de cette chanson pour compléter ce pont entre mon style et ce coté country.

Tu t’es posée la question si le public allait te suivre dans cette nouvelle direction?

Oui bien sûr mais Jamie m’a répondu : “Mais tu as toujours changé”. Et c’est vrai : je suis passé des premiers albums produit par Stock Aitken Waterman et ensuite il y a eu “Better The Devil You Know” puis avec le label deConstruction j’ai fait encore quelque chose de différent avec par exemple “Confide in me” puis les années Parlophone… Ce n’est pas inhabituel pour moi de changer. Moi même je ne pensais pas aller à Nashville pour puiser l’inspiration. Et ce voyage s’est révélé incroyable !

Hormis ce coté country, les contenu même des chansons semble plus intime qu’à l’accoutumée.

C’est vrai que je suis allé puiser plus profondément dans ma vie pour l’écriture de ce disque dont j’ai co-écrit toutes les chansons. D’ailleurs sur la version vinyle, on a inclut toutes les paroles des chansons comme à la grande époque si je puis dire. C’est vrai que des chansons comme “A lifetime to repair” ne sont pas anodines et parlent de ma vie. Je suis vraiment fière de cette chanson. Et je ne pouvais pas écrire cette chanson au début de l’écriture de l’album car en commençant je me sentais encore un peu “cassée” mais pas désespérée pour autant (et heureusement). Les chansons que j’ai écrite au début étaient trop littérales, trop émotionnelles, c’était comme le journal d’une adolescente. Mais dans la dernière semaine d’enregistrement j’ai pu repenser à ma vie comme à un instantané photographique et grâce au talent de Daniel Imran Shah et Chris Houston, on a pu mettre des mots dessus.

Ce qui est frappant c’est qu’après toutes les épreuves que la vie t’a imposée, ta musique a toujours été positive et tu irradies toujours autant de ton sourire.

Il le faut bien, n’est-ce pas ? (avec un regard qui en dit long)

Et pourtant sur ce disque tu t’es octroyée des moments très forts comme “Radio On”…

Tu sais, il faut remonter la pente afin de pouvoir regarder en face les moments où tu te retrouvais à terre. “Radio On” est le moment le plus mélancolique que je me suis permise sur l’album ; et pourtant il contient un coté positif.

” I put the radio on
Saving myself with a song
I put the radio on ”

Pour couronner le tout, son premier single “Dancing” est rentré dans le Top 40 des singles anglais également lui attribuant ainsi son 51ème titre dans le Top 40 anglais sur une carrière de 30 ans !