ETIENNE JAUMET
L’électron libre

Etienne Jaumet a mis entre parenthèse l’aventure Zombie Zombie pour reprendre du service en solo avec La Visite, un album à la fois singulier et intemporel. Alors qu’il entame une tournée, on a voulu en savoir plus ce musicien singulier, véritable électron libre de la scène électronique française.

Tu as une démarche très intuitive dans la composition…
Avec cet album, j’avais envie de composer rapidement pour garder la fraicheur. Quand j’ai sorti « Satori » il y a deux ans, j’avais déjà utilisé cette méthode.

J’ai lu que tu travaillais ta musique debout en studio…
Oui, ça vient de la scène aussi. C’est plus simple et c’est aussi ergonomique pour avoir plus facilement accès aux réglages. Mais c’est sûr que ça agit aussi sur ta manière de composer : tu es plus en alerte.
Je voulais un texte en Français. Ce n’est pas un album concept mais c’est à la fin que j’ai compris qu’il y avait un thème commun, le voyage intérieur. J’ai voulu faire un  titre par après-midi sur tout un été. L’album est le résultat d’un travail solitaire et aventureux.

Avec tes différentes expériences avec Zombie Zombie et d’autres collaborations, cela t’a inspiré pour cet album ?
Je voulais qu’il y ait plus de saxophone. Et j’ai aussi voulu développer la voix. C’est aussi pour me surprendre, me stimuler. Dans ce que je fais, c’est la démarche du jazz qui se rapproche le plus : Trouver un thème et le développer tout en gardant une liberté émotive. Pour l’utilisation de la voix, ce n’était pas une volonté d’humaniser la musique car j’utilise déjà mes instruments comme des personnes avec des émotions, des caprices, des humeurs. J’utilise ces contraintes. Le moment était venu de sortir cet album. Comme je collabore beaucoup, je ne voulais pas devenir un sideman.

Tu fais maintenant également plus de dj sets…
Oui, c’est vrai. C’est une source cde plaisir différente. Tu joues tes morceaux préférés pour faire danser les gens. Ça m’amuse beaucoup, même si c’est quelque chose de très solitaire.

Quand vous avez commencé Zombie Zombie, c’était votre side project avec Neman (le batteur d’Herman Dune ndlr)…
Oui, ça nous a surpris à nos débuts que les gens s’intéressent à ce projet, que ça prenne autant d’ampleur. Les maisons de disques sont venues spontanément. On a tout fait au plus simple, au plus fun. Ça m’a fait comprendre que mon point fort c’était l’improvisation mais aussi l ‘échange.

Sur cet album, tu utilises beaucoup le chanté/parlé…
J’avais envie de m’essayer à ça. J’avais en tête des artistes français comme Gainsbourg, Houellebecq qui on réinventé la chanson en français. Il y a pas mal de choses à faire dans cette langue.

Tu te sens proches d’artistes électroniques ?
Bien sûr. Même de ceux qui ont des guitares ! J’ai peut être une place différente parmi la scène électronique. Ne serait-ce que par le set. Je n’au pas d’ordinateur, ni de sampler. Il y a quand même un retour vers les instruments analogiques, il se passe des choses intéressantes notamment avec les synthés modulaires. En ce moment, les gens font soient de la musique expérimentale, un peu comme faisait GRM dans les années 70, ou alors essayent de reproduire des anciennes gloires comme Vangelis. Je vois ce retour car je travaille aussi avec James Holden, qui travaille de plus en plus avec des synthés. Je n’ai jamais utilisé d’ordinateur pour ma musique, je ne sais tout simplement pas le faire.

Tu as d’autres projets ?
Oui je collabore avec une plasticienne qui s’appelle Félicie d’Estienne d’Orves. Elle fait de la sculpture qu’elle retro éclair. On va faire ça sur ma chanson « Satori » en une version de 35 minutes. C’est une sorte de sculpture lumineuse qui fait 7 mètres d’envergure.

Qu’est ce que tu écoutes en ce moment ?
Je cherche tout le temps de la musique. En ce moment, j’écoute Scott Walker et Sunn O. J’ai bien aimé Jessica 93, Aquaserge, ce genre de choses.

06 Fevrier :    Nancy    L’Autre Canal w/ Nissenemondai
27 Fevrier :    Bordeaux    Les Nuits Zebrées / Le Rocher de Palmer
28 Fevrier :    Paris    Soirée Gonzaï / La Maroquinerie w/ Harald Grosskopf, Cercueil en ciné concert sur Eraser Head de D. Lynch
26 Mars :    Nantes    Assis Debout Couché / Le Lieu Unique w/ Psychic TV + Grand Blanc
27 Mars :    Creil    la grange à musique

ETIENNE JAUMET – La visite (Versatile records/Modulor)
etienne.jaumet.free.fr