On a rencontré Aloha Orchestra alors que la formation du Havre sort enfin son premier album Leaving, après quelques hits pop psyché comme “Come On”, “Close Your Eyes” ou plus récemment “Some Walls”. Ces cinq musiciens qui viennent tous de générations et d’horizons musicaux différents réunis autour de leur chanteur Jean-Baptiste ont été encensés par Julien Doré alors qu’ils ont assuré sa première partie avec leur pop synthétique à l’énergie rock.

Vous venez du Havre qui est une ville plutôt rock et pourtant votre musique fait plutôt penser au soleil de Californie, pourquoi cela ? Besoin d’évasion ?

Même si on a presque tous un héritage rock, on avait juste envie de faire la musique qui nous semblait La notre aujourd’hui, sans forcément se demander si c’était rock ou conforme à notre ville. Mais on trouve qu’au final notre musique ressemble au Havre : c’est un peu sunshine et un peu sombre à la fois

Le temps a passé entre vos 2 EPs et ce premier album : entrevoyez-vous l’évolution musicale du groupe ?

Bien sûr, nous avons évolué dans notre façon de composer ainsi que dans notre son. Sur ce disque on a eu envie de revenir un peu plus sur des chansons, des morceaux qui tiennent même dans une version dépouillée de ses arrangements.

Le synthé est-il devenu votre meilleur ami ?

À la fois notre meilleur ami et quelqu’un dont on se méfie : ça a toujours été important pour nous de garder un feeling live, musique jouée et erreur humaine dans notre musique. Pas complètement électronique en fait.

Est-ce que vous vous êtes permis des choses sur l’album que vous ne vouliez/pouviez pas aborder sur les EPs ?

On a jamais eu la sensation de se priver de quelque chose avant, mais on a pu enfin confier la production a d’autres personnes contrairement aux EP qu’on faisait nous même. Florent Livet et Pavle Kovacevic nous ont aidé à nous décharger de la partie technique et même artistique pour se concentrer uniquement sur nos chansons.

C’est autour de Jean-Baptiste que s’est cristallisé ALOHA ORCHESTRA : qu’est-ce qu’il avait (ou que ses chansons avaient) que les autres n’avaient pas ? C’est lui le pivot du groupe ?

C’est tout simplement le point de départ du groupe, et celui qui vient tout connecter. On travaille tous ensemble à la création de notre son et de nos chansons, et sa voix vient nous donner l’émotion et le liant nécessaire à ce qu’est Aloha.

« On avait envie de jouer de la musique électronique avec une approche rock » : est-ce toujours la même envie aujourd’hui ou a-t-elle évolué avec le temps ?

Cette envie est restée intacte, on s’est toujours vu comme un groupe live et les concerts nous manquent, cette énergie de groupe live nous manque. C’est ça qu’on voulait dire par “approche rock”.

On sent le coté rock électrisé sur vos compositions mais pourtant vous perdez jamais de vue le coté dansant : c’est important pour vous ?

C’est une façon de s’amuser sur nos chansons, et quelque chose qui était nouveau pour nous quand on a commencé Aloha. Donc oui!

Comment s’est fait le choix du producteur de l’album Forent Livet et qu’a-t-il apporté à l’album ?

Une rencontre humaine d’abord. Lui et son acolyte Pavle Kovacevic nous ont semblé tout de suite familiers, faciles d’accès mais aussi autoritaires quand il le faut. Ils nous ont apporté une science technique incroyable déjà, mais aussi une façon de désacraliser la musique et la composition, pour l’aborder sans peur ni restrictions.

Dans votre biographie, vous citez LCD Soundsystem comme influence majeure et moteur mais à l’écoute de votre musique on pencherait plutôt vers des formations comme Local Natives ou Hot Chip, ces références sont elles aussi vraies pour vous ?

Absolument. Des groupes qui sont multi instrumentistes, sans poste fixe, aussi rock qu’electro.

Vous avez assuré la première partie de Julien Doré, quelle expérience en retirez-vous?

C’était extraordinaire! Une chance inouïe de jouer dans des salles de cette ampleur, et avec une équipe aussi talentueuse et accueillante. On a beaucoup appris de leur professionnalisme et de la générosité de Julien.

Vous avez joué lors de belles occasions (Trans Musicales de Rennes, Zenith de Paris, Printemps de Bourges…) : quel est votre meilleur souvenir de scène et pourquoi?

Il y en a tellement… le dernier Bercy avec Julien Doré est sans doute le premier qui vient en tête, une ambiance magique dans une salle mythique!

De quoi êtes-vous les plus fiers avec Aloha Orchestra aujourd’hui ?

D’avoir réussi à aller au bout de ce qu’on voulait faire sur notre premier album, Leaving.

Coté visuel vos pochettes sont assez psychédéliques et toujours graphiques : est-ce un choix délibéré et pourquoi? Des fans de dessins/comics ou autre dans le groupe ?

L’idée d’avoir un univers un peu utopique, un endroit qui n’existait que dans ces visuels respectifs nous a toujours séduit. Le groupe est très hétéroclite et il y a donc des fans aussi bien de comics américains que de mangas ou encore de jeux vidéos!

Avec qui aimeriez-vous collaborer dans le futur (artistes, producteurs, etc..) ?

Son Lux, Migos, Balthazar, Mura Masa…