« Crush on you » ou « Lady Marmelade », des sons qui nous font bouger comme si c’était la première fois qu’on les entendait. Sexy, provocante, outrancière, précurseuse du rap féminin, Lil’Kim c’est un peu notre modèle à toutes, et même sans le vouloir, parce qu’elle a tout fait avant nous. On vous démontre pourquoi, il est important de rendre à César ce qui est à César, enfin à Lil’Kim ce qui est à Lil’Kim… Vous aurez compris. On vous explique…

Comportement, bah ouais !

Du haut de ses 44 ans, Lil’Kim est l’une des rappeuses qui a consolidé le terrain du rap féminin dès son plus jeune âge. Kimberly Denise Jones de son vrai nom, c’est un comportement, des tenues incroyables et un flow de reine. On se souvient encore de Hard Core, son premier album solo certifié double disque de platine publié en 1996, qui a véritablement changé l’horizon du rap. Bien sûr, Queen Latifah, Missy Elliot, MC Lyte, Salt N Pepa et Yo-Yo avaient déjà explosé la porte du rap féminin, mais personne n’avait réellement vanté le sexe de cette manière, et encore moins une femme. La pochette de l’album en témoigne, Hard Core c’est l’album provoquant et sexy réalisé en collaboration avec son grand ami The Notorious B.I.G (rien que ça) et qui a permis aux femmes de s’exprimer au même titre que les hommes dans le rap. Champagne, fleurs, les yeux revolvers, prête à tirer à tous moment, chevauchant le vide au dessus d’un tapis orné d’une tête d’ours, on comprend directement que Lil’Kim (en plus d’être un sex-symbol), il ne faut pas trop l’agacer. Des photos paraissent en même temps, comme celle où elle pose de face, accroupie, jambes écartées, lingerie à imprimés léopard, en regardant droit dans les yeux l’objectif. Du cran, elle en avait et elle était surtout la première, avant que Nicki Minaj ou Cardi B ne marchent sur ses pas.

Pochette de l’album Hard Core, Lil’Kim, 1996

 

Lil Kim, regard de braise, jambes écartées, 1996

 

Nicki Minaj

 

Modeuse hors pair !

Quand on regarde à nouveau le clip de “Crush on you” de 1997 en featuring avec Lil Cease, on se rappelle aussi le clip “Say my name” des Destiny’s Child, dont les vêtements changeaient de couleur en accord que le décor. Lil’Kim, en plus d’accorder ses vêtements sur un mood bleu ou rouge, accorde aussi ses cheveux avec des perruques que l’on porterait volontiers aujourd’hui! Des extravagances qui lui donne un look d’enfer pendant tous le clip, où on la redécouvre toujours nouvelle, sans jamais se lasser. Lil’Kim, c’est surtout la première rappeuse à avoir porté du Chanel, son rapport à la mode était déjà construit, on le remarque quand elle cite Dior, Prada, Gucci, Louis Vuitton dans ses morceaux, notamment dans “Heavenly Father”. Si elle savait manier la mode avec brio, ses looks faisaient évidemment scandale, à l’heure où la féminité des grandes maisons de luxe n’étaient pas en accord avec celle de la rue. Pas grave, elle s’assume et fait la couverture d’Interview Magazine en 1999, en posant entièrement nue mais recouverte du monogramme de Louis Vuitton.

Lil’Kim, Interview Magazine 1999, par David LaChapelle

Lil’Kim reste aujourd’hui dans la course, on respecte ce qu’elle a légué au monde du rap. Celle qui disait “le rap a été dominé par les hommes, mais il y a eu une époque où les femmes étaient beaucoup plus présentes” continue de briller. On la retrouvera le 15 juillet prochain dans Girls Cruise, nouvelle série de télé-réalité américaine.

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