Révélée en 2016 par son premier EP Echo et notamment sa collaboration avec Disiz La Peste sur “Sombre”, Lili Poe doit son nom de scène poétique en référence à son prénom Pauline et au poète Edgar Poe. Avec son premier album Amours Fragiles elle mélange pop française et musique urbaine et collabore avec des artistes aussi divers de Soprano, Jok’Air et Slimane. Nous l’avons rencontré pour en apprendre un peu plus sur cette artiste entre ombre et lumière et elle nous livre sa playlist du moment.

Depuis tes débuts tu sembles cultiver un certain mystère c’est voulu ?
Je sais pas trop car pourtant j’ai l’impression d’être assez transparente avec les gens qui me suivent. Mais en tous cas j’aime bien les ambiances mystérieuses d’où ce pseudo en référence à Edgar Poe et ses histoires sombres et mystérieuses. Cet album est plutôt intime, j’ai mis ma pudeur de coté.

Qui sont tes icônes (musicales ou non) ?
Je suis très inspirée par Frida Kahlo. Son parcours d’artiste avec ce style très direct et sans détour et sa vie de femme en même temps forte qui se bat pour se faire entendre et fragile dans sa vie amoureuse. Elle me fascine assez. De manière générale, l’art et le cinéma m’inspirent beaucoup.

Comment es-tu venue à la musique ?
C’est venu très vite. J’ai commencé la musique à 10 ans mais j’ai mis beaucoup plus de temps à me lancer vraiment et à assumer cette voie de manière professionnelle. Aujourd’hui je ne regrette pas d’avoir pris ce temps car il faut être armé pour marcher sur ce chemin de la musique.

Tu dégages à la fois de la force et une certaine fragilité c’est ton paradoxe ?
Oui, cet album parle de ça. Je crois que je suis les deux et que je n’avais plus envie de cacher cette fragilité, j’avais envie de la prendre comme une force.

Quelles ont été tes inspirations pour Amours Fragiles ?
Beaucoup de mes histoires personnelles, mais aussi des figures féminines fortes. Comme le titre Anais. Anais c’est Anahita en perse et c’est la déesse de l’amour. J’avais envie d’imaginer cette déesse déchue qui aurait vécu dans notre époque, malmenée et abimée par l’amour.
Coté son, avec le réal de l’album Medeline (Disiz, Youssoupha, Giorgio..) on a vraiment créé un univers sonore qui me correspondait. J’aime les mélodies très pop sur des sons assez lourds, graves et urbains…encore ce paradoxe. Comme Florence and the machine, Lykke Li ou encore Lana Del Rey.

Pourquoi avoir collaboré avec Emilie Satt ou Da Silva pour l’écriture ?
Je travaille avec Emilie depuis 5 ans, déjà pour mon EP, elle me pousse à moins me cacher dans mon écriture c’est une auteur incroyable. Da Silva c’est une belle rencontre, on a fait deux textes en deux après-midi d’été, on a parlé de la vie, de l’amour et voilà.

Connaissais-tu déjà les artistes avant de les inviter sur ton album ?
oui ce sont de vraies rencontres humaines en plus d’être artistiques, des gens qui me soutiennent et que j’ai vraiment la chance d’avoir dans ma vie de musicienne, de vrais héros quoi.

Jok’Air, Soprano et Slimane, trois invités masculins sur ton album et pas de filles, tu n’aimes pas la concurrence (rires) ? Plus sérieusement, pourquoi aucune invité féminine ?
Non je n’y ai pas vraiment fait attention dans ce sens. Mais justement comme c’est un album très féminin je trouve ça bien que trois hommes clament leurs fragilités avec moi.

Quelle est selon toi ta plus belle réussite sur cet album ?
Je suis fière de ce long chemin parcouru et des gens qui l’ont partagé avec moi. Le fait que cet album sorte, c’est l’aboutissement d’années de travail, c’est un moment assez émouvant.

Ton disque est très hybride entre chanson française, pop, ambiance urbaine et sonorités électroniques : selon toi c’est le reflet de notre époque ce type de son mêlé ?
Oui, je crois qu’on a pas besoin d’être dans une case quand on peut en inventer une qui n’existe pas.

Tes clips développent une esthétique forte, tu aimes habiller ainsi ta musique ?
Je ne conçois pas la musique sans l’image. Il y a beaucoup de titres qui sont venus d’une scène de film qui m’avait marqué donc je crois que ce coté visuel est imprimé dans l’adn de ma musique.

Comment transposes-tu ton univers à la scène ?
Sur scène j’essaie de créer une bulle magique avec le public. Mon univers je le transmet surtout en étant la plus sincère possible, je raconte des histoires d’amours fragiles…