Artiste française versée dans la dream pop découverte par La Souterraine, Halo Maud a été remarquée entre autre aux cotés de Moodoïd et Melody’s Echo Chamber. Elle a fait les premières parties de Baxter Dury et Phoenix. Après son EP Du Pouvoir sorti en mars dernier, elle vient tout juste de publier son premier album Je Suis Une Île sur Heavenly (dist. Pias), label anglais qui héberge également des artistes tels que Saint Etienne, Temples, Baxter Dury ou encore Toy. L’album est produit par Robin Leduc pour un son “vaporeux et flottant” où survole la voix cristalline d’Halo Maud. Pour Modzik elle a concocté une playlist à sa façon et répondu à quelques questions…

L’obsession pour le temps qui passe, la question de la temporalité se retrouvent dans tes textes et dans tes clips, peux-tu nous en dire plus ?
C’est un constat que j’ai fait après quelques premiers morceaux enregistrés et les deux premiers clips très DIY sortis. Que j’aimais jouer avec l’effet du temps, dans les textes, dans le son, et même dans les images: l’idée du souvenir, de l’oubli bien sûr, la répétition, des images ou des sons joués à l’envers etc. Ce sont des motifs avec lesquels je peux jouer sans fin.

Tes chansons traitent aussi de la solitude : es-tu toi-même une personne solitaire ?
J’ai besoin de solitude pour travailler oui, et comme je suis assez lente dans l’écriture, j’ai besoin de beaucoup de temps seule. Mais ça ne fonctionnerait pas sans les moments où je suis entourée. Mes chansons parlent d’ailleurs toujours de ce contraste, du départ, de l’éloignement, ou de l’attente d’un retour; c’est toujours lié à la présence de l’autre, mis à part Je suis une île, le morceau-titre.

Tu avoues être en constante recherche : quand est-ce que tu sais qu’un morceau est terminé ?
Je le sens, je sais quand j’y suis ou non, ce n’est qu’instinctif, personne ne peut vraiment avoir d’influence là-dessus. par contre il m’arrive de sentir qu’un morceau n’est pas tout à fait fini, mais de ne pas savoir exactement à quoi ça tient, et d’avoir besoin à ce moment-là de quelqu’un qui me mette sur des pistes. C’est, entre beaucoup d’autres choses, le travail qu’a fait Robin Leduc sur le disque.

Es-tu une « control freak » concernant ta musique ?
Oui et non. J’ai des obsessions, des choses sur lesquelles il m’est impossible de faire le moindre compromis. Parfois c’est désagréable d’avoir à se justifier, d’autant que 99% du temps, il n’y a pas d’explication rationnelle.

Par contre j’ai aussi besoin de garder ma spontanéité, et de laisser la place aux accidents heureux, notamment en live, où tout n’est pas calibré, que mes musiciens puissent s’y exprimer aussi.

Quel est ton instrument de prédilection et pourquoi ?
je n’ai pas vraiment d’instrument de prédilection, je ne me considère pas comme une musicienne en tant que telle, c’est surtout un outil pour composer pour moi. Il se trouve qu’en ce moment je joue beaucoup de guitare, et là par contre j’ai une guitare de prédilection, c’est une Silvertone, une toute petite guitare, très légère, qui a un son bien particulier, que j’aime à trouver mélancolique.

Tu as de nombreuses collaborations à ton actif : quelle est celle qui t’a le plus marqué et pourquoi?
Probablement celle avec Christophe, le fait que j’ai écrit des textes de son dernier disque. Tout a été tellement inattendu, j’ai l’impression que tout cela s’est passé hors du temps: l’écriture, les rencontres avec lui, le moment où il m’a annoncé que mon texte Définitivement était exactement ce qu’il avait envie de dire. Bref tout ça m’a paru très fou, et en même temps s’est étiré sur une assez longue période.

Ton premier album vient de sortir Heavenly, un label anglais : c’est quelque chose dont tu es fière ?
Oui j’en suis très fière, mais au-delà du fait que ce soit un label anglais, ce sont des passionnés de musique qui sont dans une démarche à la fois artistiquement respectueuse des artistes, et aussi ambitieuse.

Selon toi, quelle est ta plus grande réussite dans l’album ?
La fin de Proche proche proche, quand j’ai chanté par dessus la ligne de guitare étrange jouée par Benjamin Glibert d’Aquaserge.

Tu es plus studio ou scène, ou les 2? Et pourquoi ?
Les deux, qui pour moi n’ont rien à voir, dans le sens où ce n’est vraiment pas le même métier, et des énergies presque opposées. Mais j’aime les deux oui, le studio, ou en tous cas l’enregistrement, étant pour moi un laboratoire où expérimenter, et la scène plutôt un saut en parachute. Une temporalité et des sensations très différentes!

Halo Maud en tournée :
31 mai : La Gaîté Lyrique, Paris (première partie de Phoenix)
07 Juin : SWTC Festival, Anvers
20 juillet : Midi Festival, Hyères
27 juillet : Port Eliot festival, Cornwall
28 juillet : Lunar Festival, Birmingham
26 aout : Rock en Seine, Paris
07 septembre : Coconut Music festival
05 octobre : IBoat Bordeaux
06 octobre : Festival Ellipse Toulouse
20 novembre : La Maroquinerie, Paris
22 novembre : La Cave aux Poètes (Roubaix)