Elle vient de nous lâcher deux singles ultra dansants et forcément imparables avec “La Grenade” et “La Baie” (reprise de Metronomy en français), vient tout juste de publier son album Sainte Victoire et n’hésite pas à reprendre Lana Del Rey et Michel Berger, Clara Luciani s’inscrit dans la nouvelle vague des filles pop françaises après les Fischbach et les Juliette Armanet (dont elle vient de faire la première partie à l’Olympia). Pour Modzik, elle répond à quelques questions et nous propose sa playlist qui ne manque ni d’humour ni de références entre pop française 60’s et rock anglo-saxon. Vous êtes prêts? 

Quel a été ton premier déclic avec la musique ?
Je sors d’une projection des Demoiselles de Rochefort organisée par mon école. J’ai huit ans et je ne veux plus répondre qu’en chantant et plus marcher qu’en dansant. Je finis par me rendre compte que ça va peut être être compliqué mais par contre je mets instantanément la musique au centre de ma vie.

Tu montes à Paris seule avec ta guitare, tu reçois des coups de pouce de ‪Benjamin Biolay‬ ou Raphael et Juliette Armanet t’invite à faire sa première partie à l’Olympia ? Tu appelles ça comment ? De la chance ou c’est autre chose ?
J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer ces « bonnes fées » là. Je crois par contre qu’il y a eu beaucoup de choses que je n’ai acquis que par persévérance. J’ai eu tous les petits jobs du monde et les plus improbables, j’ai bossé dans une pizzeria, chez Zara, j’ai distribué des tracts à la sortie des métros et j’ai fait mille collaborations, monté beaucoup de projets avant de réussir à faire ce que je fais aujourd’hui.

Ce dont tu es la plus fière dans ton album « Sainte Victoire » ?
Son nom peut être. Il s’est imposé à moi comme une évidence un jour que je rentrais à Aix en train. J’ai eu un sourire de soulagement et de satisfaction et je n’ai jamais changé d’avis. Cet album est très autobiographique, c’était important qu’il y ai un clin d’œil à l’endroit où j’ai grandi.

Es-tu une féministe 2.0 ? (Je pense à ta chanson La grenade)
Je suis une femme, c’est ce que les chansons disent. Elles sont teintées de ma façon de vivre ma féminité, d’appréhender mon corps et mes sensations. Féministe, évidemment. Chaque femme et chaque homme se doit de l’être mais ce n’est pas le propos essentiel de l’album.

Pourquoi doit-on attendre le mois d’octobre à la Gaîté Lyrique pour te voir en concert à Paris alors que ton album vient de sortir ?
Parce que l’attente rend les choses encore meilleures c’est bien connu! Et pour les impatients je serai présente dans quelques beaux festivals cet été.

Avec qui souhaiterais-t collaborer dans le futur?
J’aimerais beaucoup chanter avec Juliette Armanet, on ne la encore jamais fait!

Ton icône féminine ultime c’est qui ? Et coté masculin ?
Nico, pour sa voix fascinante et son style inimitable.
Nick Cave, pour les mêmes raisons.

Depuis quelques temps la pop française féminine se rebiffe avec des filles comme Fischbach, Blondino, Calypso Valois, Juliette Armanet etc…. Est-ce que tu sens une filiation avec ces filles-là ?
On est des femmes et de la même génération donc en cela oui. Pour autant je nous trouve toutes très différentes musicalement parlant.