Avec son déjà 4ème album 4EVER, Buvette nous livre son meilleur à ce jour : des compositions hyper touchantes, un son spatial et ample, des riffs de synthés à vous rendre addict et pleins d’autres détails font de ce disque une véritable petit bijou ciselé, produit en collaboration avec Apollo Noir. On a voulu en savoir un peu plus sur “le mystère Buvette” et cette nouvelle perle musicale à ajouter au catalogue du label Pan European Recording aux cotés de Flavien Berger, Judah Warsky, Maud Geffray ou encore Poni Hoax. Et découvrez l’univers de Buvette avec une playlist entre électronica, musique contemporaine et pop synthétique.

Tout d’abord pourquoi ce choix de patronyme un peu iconoclaste pour ta musique ?

Le fait que je m’appelle ainsi est parti d’une blague contextuelle. Je travaillais dans un bar à l’époque où j’ai commencé. Je rentrais tard la nuit et me sentais désoeuvré. J’avais besoin de m’exprimer. Je me suis acheté un synthé et quelques machines et me suis mis à enregistrer des choses. Les textes des premiers morceaux parlaient du bar et de ses clients. Le nom me semblait donc tout trouvé. C’était aussi un pied de nez à un ami qui considérait que Buvette est le pire mot de la langue française.

Le fait que tu sois originaire des Alpes suisses est-il notable quand à ta musique ou vraiment anecdotique car on a une impression de grands espaces en t’écoutant ?

Oui peut-être. La planète est pleine d’espaces bien plus grands que la Suisse. Je ne pense pas faire de la musique typiquement alpine, mais je suis attaché à la nature et au grand air. J’ai grandi dans une station de ski et j’ai toujours été proche de la nature. A mes débuts c’était une grande source d’inspiration. Tant mieux si cela se ressent dans la musique.

Tu as beaucoup voyagé (USA, Inde, Mexique) avant Paris : on pourrait presque qualifier ton nouvel album de voyage spatio-temporel, qu’est-ce que t’évoque ?

C’est vrai que je suis attaché à la notion de grands panoramas d’influences larges pour faire de la musique. Les voyages que j’ai fait ont sans doute un rôle là-dedans, même de manière inconsciente, mais je n’ai pas pensé cet album comme un road trip à proprement dit. Je l’ai axé surtout sur les rencontres que j’ai faites depuis 10 ans que je fais de la musique et qui ont une place centrale dans ce voyage spatio temporel je pense.

Comment entrevois-tu ton évolution musicale depuis tes débuts jusqu’à ce déjà 4ème album ?

J’ai commencé à faire exister ma musique très rapidement, sans forcément savoir maîtriser tous les paramètres. Je pense que l’évolution se situe dans la pratique. J’ai pu essayer plein de choses, comme par exemple collaborer avec un label (Pan European) sur l’élaboration de ma musique, tourner avec un groupe en live pour l’album précèdent, Elasticity, ou plus récemment travailler avec le producteur Apollo Noir.

D’où t’es venu l’inspiration pour ces nouveaux titres ? Quels sont tes thèmes de prédilection ?

Comme je te le disais juste avant cet album parle des rencontres que j’ai faites au travers de la musique ces dix dernières années. Il rend hommages à celles et ceux qui, indirectement ou non, ont un rôle dans cette histoire. Je les y remercie, j’y raconte ces histoires. Cet album est autant le leur que le mien. Toutes ces personnes sont trop nombreuses pour être citées ici. Ca va du chauffeur de bus qui m’a amené à un endroit ou j’allais faire un concert, à ma grand-mère, décédée il y a trois ans.

Avais-tu déjà fixé les contours sonores de ce que serait ce disque avant de commencer ou tout est beaucoup plus spontané?

J’avais défini l’intention de travailler avec un producteur, de me trouver en conversation, en échange musical avec quelqu’un qui pourrait emmener la musique ailleurs. Ca c’est fait avec Apollo Noir. Et les contours sonores ont été définis par le matériel qu’il possède. Il travaille beaucoup sur du Synthé modulaire et des machines qui vont des années 80 au mois dernier. C’est un bel éventail d’esthétiques sonores.

Tu as travaillé avec Apollo Noir sur cet opus : comment s’est déroulé votre collaboration ?

Je me pointais à son studio avec des idées de morceaux, des intentions, des mélodies et des textes. L’idée était de donner plus de textures aux sons, les rendre plus vivants et il est très fort pour cela. Il a aussi suggéré quelques idées d’arrangements et certaines sont restées. Ca a été très intéressant à faire. On sent sa patte sur un morceau comme « All ».

Ton album s’intitule 4VER : l’envie de créer une musique qui traverse le temps même si elle prend racine dans le passé ?

En vrai c’est que parfois je me dis que dix ans c’est long pour un projet comme cela et j’ai parfois songé au fait que celui-ci serait mon dernier album. Ce titre l’inscrit dans l’éternité, même si ça ne représente que le dernier tiers de ma vie. Mais les souvenirs et les histoires resteront pour toujours. Même si je disparais ou que j’arrête demain, Buvette aura existé, et pas seulement pour moi.

Un label tel que Pan European t’offre une liberté presque illimitée, de quelle manière cela joue-t-il sur un tel projet ?

Favorablement. Ils ne cherchent pas à créer un produit mercantile. Ils veulent offrir du rêve aux gens et toutes et tous les artistes avec lesquels ils travaillent sont différents.

Et 4EVER en live, ce sera comment ?

On a commencé à bosser sur le nouveau live un peu avant la sortie de LIFE, mon dernier EP qui est un peu la préface de 4EVER, il y a un peu plus d’un an. Nous sommes deux sur scène. Il y a des synthétiseurs, je chante et c’est très intéressant également de reprendre d’ancien morceaux à travers ce prisme. On peut naviguer dans des intensités très basses, comme très hautes. Venez m’écouter le 14 avril à la Maroquinerie !!

Notre morceau coup de coeur sur l’album, “Jupithing” :

10 minutes de bravoure où l’on ressent que ce doit être le passage en hyper espace, jugez plutôt :

L’incroyable playlist de Buvette :

Pour écouter l’album 4EVER de Buvette :