A l’occasion de la sortie de son premier album Nuées entre mélopées éthérées et pop songs alanguies chez Room Records, nous avons interviewé Matias Enaut et lui avons demandé sa playlist du moment, entre pop française classieuse, classiques dub, influences hip hop et pop électronica, lui qui est venu à la pop par la musique instrumentale.

sa nouvelle vidéo :

l’interview :

– Comment passe-t-on de la conception de musique pour des films de skate au chant sur des mélopées électronica ? 
A 6ans, je voulais faire de l’harmonica mais il n’y avait pas de professeur près de chez nous et j’ai finalement choisi la guitare.
J’ai mis une petite dizaine d’années à apprécier, et puis je suis tombé sur un professeur qui m’apprenait ce que je voulais. ça a tout changé.
Vers 16 ans je me suis mis à composer, enregistrer et essayer de comprendre comment on pouvait s’en sortir avec un ordinateur. Je me faisais des samples, j’expérimentais.
En même temps je skatais énormément et j’ai fini par composer pour les vidéos des potes (Minuit de Yoan Taillandier, Léo Valls, Magenta Skateboard…).
La chanson, à ce moment là, c’était très personnel et je gardais tout pour moi.
Il y a quelques années j’ai eu plusieurs déclics qui m’ont permis d’assumer et de partager ce que je chantais. Notamment quand Sylvain Robineau a utilisé une de mes chansons pour son court métrage “Sabine”. Les retours que j’ai eu m’ont vraiment encouragé!
Au delà de ça, musicalement, ma voix créé un liant entre mes morceaux et cette sensation d’unité je la cherchais depuis un moment.

– Où puises-tu ton inspiration ? 
J’essaye d’être ouvert à tout, de me laisser porter même par ce qui à priori ne devrait pas me plaire. Il suffit d’un morceau, d’une rythmique, d’une texture!
J’ai créé un groupe Internet avec des amis et on se partage nos dernières découvertes, c’est très varié, c’est cool!
Je m’inspire de mon environnement, de mon quotidien et en ce moment je suis soit au studio soit en ville en train de rouler.
Petit, j’ai beaucoup écouté de musiques sud-américaines en particulier boliviennes, paraguayennes et chiliennes. Mon père avait un groupe sud-américain avec des amis quand il était jeune. Il a plein d’instruments, Kenas, harpes paraguayennes, charangos… Tout ça m’a forcement influencé! Je me suis attaché à des morceaux comme à des souvenirs d’enfance.

– Comment as-tu conçu cet album ?
L’album s’est conçu progressivement. J’écris et je compose de manière assez instinctive. Je comprends la plupart de mes morceaux et leur sens souvent un peu plus tard. Alors pour l’album, j’ai essayé de me raconter un peu, mes sensations. Rassembler les morceaux qui donnent à penser à la ville, à l’ailleurs, à la nuit et aux dilemmes de certains désirs. L’ordre des morceaux a une signification pour moi et j’aime imaginer qu’il peut en avoir une autre en fonction de celui qui l’écoute.

– le mixage/mastering est crucial sur ce type de production : pourquoi le choix de Florent Livet et qu’elle était la direction musicale que tu lui as donné ?
On s’est rencontré grâce à Room Records et on s’est très bien entendu, c’est devenu assez évident. Il a très vite capté mes choix de productions et là où je voulais aller. Il a réussi à donner de la profondeur et de nouveaux espaces aux morceaux.
La direction c’était de suivre les intentions de mon pré-mix qui était déjà assez abouti et auquel je m’étais vraiment habitué. Il fallait aussi arriver à mettre la voix un peu plus en avant. J’ai tendance à encore la cacher quand je mix…Ce fut une super expérience.

– pas d’invité sur l’album : serais-tu peu enclin à la collaboration ou tout simplement un peu “Control Freak” ? (Rire)
Avec ce premier album et les concerts qui vont suivre j’espère que les rencontres m’amèneront à des collaborations. Je ne suis pas pressé ! Depuis un certain temps maintenant je joue à faire des Ultrascores. L’une des idées derrière ces petites vidéos c’est aussi de collaborer. Ce ne sont pas des collaborations uniquement musicales mais plus vidéo/musique, par exemple avec The Shoes ; Yann Garin ; Nicolas Malinowski…

– Quel est l’élément -ou l’aspect- dont tu es le plus fier sur ce disque ?
Je suis content d’avoir pu rassembler des amis autour de ce disque, pour les illustrations, pour les photos, les clips mais aussi sur scène. Ce disque c’est le début de nouvelles expériences et perspectives.

– Quels sont les artistes actuels que tu suis et pourquoi ?
Pas facile pour moi de répondre à cette question. Je ne pense pas avoir d’artistes que je suis assidûment, je me laisse un peu porter. Mais je suis toujours curieux de voir ce que fait Quinze Quinze, Panda Bear, Kiefer, A.G Cook, Kendrick Lamar, Aphex Twin, Flavien Berger, Nömak, Jerome Violent, Andras, Shkyd, Weval…

– Comment vas-tu porter cet album en live sur scène ?
Jusqu’à maintenant on était deux sur scène mais on est en train de répéter une formule à trois (machines ; guitare/basse ; rythmiques).
C’est la partie la plus nouvelle pour moi, il y a plein de possibilités, rien n’est figé. C’est excitant !

– Des remixes sont-il à l’ordre du jour ?
Suspens!

La Playlist

L’album Nuées (Room Records)

1 Levers 1:08
2 Forêt de lys 3:38
3 Bolide 4:25
4 Pégase 3:23
5 Envoûté 3:02
6 Carré d’as 2:58
7 Manège de nuit 4:36
8 Désir en julienne 5:57
9 Nuées 2:59
10 N°33 1:11
11 Mon tarot 2:56
12 Lui 4:47